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155 commentaires
Chaluthier

Aïe, j'ai oublié de préciser que je n'avais pas connaissance d'une telle courbe, c'est plus une notion d'ingénieur...
Un ancien élève de l'ESB, ou de l'ENSTIB ?

Chaluthier

C'est vrai qu'il était davantage concerné par l'hystérie que par l'ébénisterie...

Chaluthier
( Modifié )

Bonsoir, le Pao rosa me semble cohérent, surtout si le meuble est une copie du XXeme. J'y souscris volontiers. Dans les 50% restants, et en cas d'une facture plus ancienne, c'est à dire XVIIIeme ou XIXeme, je proposerait le bois de rose ou le bois de violette qui, une fois décolorés par les UV, peuvent ressembler à ce que la photo nous montre. Le palissandre de Santos peut éventuellement aussicorrespondre...
Est-ce que l'envers du plateau du meuble est contre-balancé avec la même essence ?
Auquel cas, je n'hésiterais pas à faire un petit prélèvement pour pouvoir effectuer la greffe.
Sinon, les frères des fils des copains de Georges, ou encore les établissements Maréchaux, mais vu le volume, je pense qu'un ébéniste local serait ravi d'offrir les 0,0005 m2 nécessaires à la restauration.
À suivre...
Jean

Chaluthier

Les fils de Georges avaient, et doivent sûrement encore avoir, du placage scié (au bois montant) en 12/10eme, qui devrait convenir pour un meuble XVII/XVIIIeme. Attention, le prix pique un peu, d'autant qu'acheter une feuille entière pour quelques cm2 n'est pas forcément justifié. Peut-être détaillent ils...
Une alternative consiste à faire ses placages sur mesure avec des échantillons de bois exotiques glanés ça et là...
L'offre d'Étienne Desthuilliers est fort sympathique et bienvenue, pour ma part, j'ai pas mal d'échantillons de placages tranchés, et si l'on parvient à identifier, j'offre avec plaisir le nécessaire. Je peux envisager de scier quelques feuilles si je trouve le massif qui va bien...
À suivre.
Jean

Chaluthier

Effectivement,
les stries sont celles d'un rabot à dents. L'ébéniste ou le marqueteur préparait ainsi le placage scié avant découpe et collage. Cette contre face parait plus sombre et le veinage semble plus marqué, ce qui nous oriente vers un bois de rose ou de violette. Quelle quantité est nécessaire pour la restauration ? Et quelle épaisseur fait le morceau ? (En 1/10 de mm, pris au pied à coulisse)
Une photo avec une meilleure définition serait top...
À suivre.
Jean

Chaluthier

etiennedesthuilliers
Oui, le pao rosa est un bois africain, il ne faisait pas partie des cargaisons partant d'Afrique lors du commerce triangulaire, il s'agissait du bois d'ébène, terme employé pour masquer la réalité, à savoir des esclaves.
Que pensez-vous de la pièce proposée en photo par Wolfie,on en voit la contre face ?
À suivre.
Jean

Chaluthier

Wolfie
Quelques petites explications :
au XVIIIe,le placage scié est réalisé à la main, par des ouvriers qui travaillent à deux. Les feuilles de placage qui en résultent sont plus épaisses que du placage tranché, assez régulières en épaisseur, (selon l'habileté des ouvriers) et les traits de scie sont bien visibles. Elles ne peuvent être collées telle quelles, l'ébéniste dresse la surface de collage avec un rabot à dents. Il dresse également avec le même outil le parement de l'ouvrage à plaquer, les stries se voient bien sur la photo.
Le collage se faisait à la colle forte (d'os, de nerf, de peau) "au marteau" : la colle assez épaisse est appliquée sur le support et sur la pièce de placage qui est ensuite mise en place. On utilise alors le marteau à plaquer, côté panne tout d'abord, pour plaquer la pièce en appuyant et en poussant ( un peu comme on maroufle un papier peint), puis côté frappe pour vérifier (à petits coups) si elle est bien collée partout.
C'est la méthode traditionnelle, on peut utiliser des serre-joints si c'est possible.
Maintenant, d'autres colles peuvent être utilisées, à condition d'être réversibles. Cela exclue les cyanoacrilates ainsi que les époxydes.
La colle vinylique (blanche) qu'on laisse gommer (épaissir) permet une prise à chaud, avec un fer à placage ou à repasser.
La lecture de "l'art du menuisier-ébéniste" de J.A.Roubo 1772 (MDCCLXXIV! cherchez l'erreur)
est une excellente source pour qui n'a pas eu l'occasion d'être formé dans des ateliers de fabrication et de restauration. (Pour les autres aussi, ça n'est jamais perdu, "lire met en danger la stupidité!")
À suivre, bonne journée.
Jean

Chaluthier

Pour la finition du placage (côté parement) :
rabot à dents pour mettre tout à niveau (à cause des variations d'épaisseur dues au sciage du placage) puis rabot et racloir.
Pas de papier de verre à l'époque, mais de la peau de chien de mer (un petit requin), de la prêle, de la pierre ponce...
À suivre
Jean

Chaluthier
Je suis d'accord

C'est une des options et probablement la meilleure, attention à la précision...

Chaluthier

Oui, je confirme...
À quoi bon acheter un hôpital pour soigner une petite coupure...
Je dispose de rubans cassés en bimétal, si tu souhaites fabriquer une scie à chantourner, sinon l'autre modèle est japonais, avec denture top moumoute, trouvé (acheté) chez Dictum...
En plus ça muscle, ça fait travailler la coordination, c'est presque silencieux comparé à une machine...
Low-tech, sobriété, durabilité, des mots d'actualité...
À suivre, bon dimanche.
Jean

Chaluthier

Oui, et si c'est du noyer, de France ou d'Amérique, il serait bien dommage de le brûler ! La fourche devrait receler de beaux ramages, en planches ou en placages... Ou en tournage.
Une scierie pas loin ? Capable de gérer des coursons ? J'en connais, le cas échéant...
À suivre, bonne journée à tous.
Jean

Chaluthier

Et s'il s'agit de frêne, vu la coloration sombre dans le bois de coeur, alors c'est du frêne-olivier. Attention, c'est une dénomination et non une espèce spécifique.
Prédébit puis stockage des ébauches dans des sacs poubelle avec les copeaux, c'est ainsi qu'un ami tourneur procédait afin d'éviter fentes, gerces et autres fissures. Cela peut aussi contribuer à plus d'ensillage ((non, pas ce qu'on donne à manger aux vaches, mais ce qui s'appelle "spalted" en anglais)
Je peux venir donner un coup de main pour préparer si nécessaire...
À suivre.
Jean

Chaluthier

C'est vrai que c'est bien piègeux... De l'aubépine ? Du cormier ?
Quelques feuilles encore identifiables à proximité ? Beaucoup d'amandiers en nord deux Sèvres, mais ça dépasse mes compétences en identification.
Un gros plan en bois debout ?

Chaluthier

Bon, Plantnet me propose noyer commun à 19%, pour l'écorce de la photo #1, puis chêne pédonculé à 8%... Je teste les autres photos...

Chaluthier

#2 noyer commun à 20% (puis robinier à 8%, là je suis sûr que ça n'a rien à voir avec du robinier faux acacia)
#3 là le noyer ne fait que 2%, mais je pense bien que s'en est...
À suivre.
Jean

Chaluthier

Si c'est tombé récemment, il devrait y avoir des bourgeons... De quelle couleur sont ils ?
S'ils sont noirs > frêne
À suivre.
Jean

Chaluthier

Platine d'attelage fixée à côté du moyeu arrière... du vélo ! What else ?

Chaluthier

Bonsoir,
je devrais pouvoir faire ça vers le 10 février, j'espère que ça peut attendre un peu...

Chaluthier

Ah, et un stockage de quelques semaines au sec avant le corroyage...
Histoire d'éviter d'enlever la couche superficielle, plus sèche, et se retrouver avec un bois corroyé ET humide...
Le top, un petit compartiment étanche avec un déshumidificateur, (en vente en GSB) en quelques jours l'affaire est réglée : j'ai séché des chevrons de bois du nord, section 65x75. Ils avaient une densité de +/- 1,03 le 21 décembre, je les à corroyés le 8 janvier, ils étaient entre 0.45 et 0.5...
À suivre ?
Tout de bon...
Jean

Chaluthier

Oui, c'est un bon repère de tension. Pour plus de précision, il s'agit du Fa 2, dont la fréquence est de 174.6 Hz.
Un accordeur électronique peut faire l'affaire, je me contente d'un diapason, ou du signal La 440 sur YouTube, un octave et deux tons en dessous.
Attention, ça correspond à mon matériel, pour une machine et une lame différentes, ça n'est plus valable : longueur vibrante + masse linéique + tension = fréquence (bon, je simplifie pour la compréhension)
J'ai trouvé ça dans un vieux Fine Woodworking des années 80, dans un article sur le réglage des scies à ruban, j'ai essayé et adopté. Les lames bimétal ont besoin d'une tension plus forte, et cette méthode évitait de régler au pif ou d'acheter un tensiomètre spécifique.
Ta curiosité est-elle satisfaite ?
;-)
Bons copeaux et bonne sciure...

Chaluthier

Errata : Le bois de 2 pouces d'épaisseur par 12 de largeur qu'il choisit fait en fait 1 pouce 1/2 soit 38 mm, une fois dégauchi et raboté, il en obtient 1 pouce 1/4, soit 31,75 mm.
Désolé...

Chaluthier
( Modifié )

Bonjour à tous,
j'ai l'impression que le sujet n'est pas très clair pour certains :
Dans le projet de Christopher Schwartz, il ne s'agit pas de déligner un plateau épais sur quartier (ou faux quartier) pour le réassembler par collage, mais de prendre des planches de construction de 38 mm d'épaisseur et 280 à 300 mm de largeur, de les déligner en deux morceaux de 140 mm de largeur. Il les dégauchit et les rabote à 30 mm d'épaisseur puis les colle ensemble par lot de 6.
Il les dresse (dégauchisseuse) et les rabote à l'épaisseur souhaitée soit 127 mm (5 pouces). Il réassemble ensuite par collage les 3 massifs pour obtenir son plateau d'établi.
Les planches de construction sont sur dosse; délignées, on obtient du faux quartier.
Il les assemble en alternant afin d'équilibrer le mouvement/ les déformations de l'ensemble.
Cela dit, un lamellé-collé composé de lames sur dosse devient un composite sur quartier, plus stable dimensionnellement que s'il était réalisé avec des lames sur quartier.
Ensuite, si l'on observe attentivement la gravure de l'établi chez Roubo, on voit bien que le plateau en une pièce est sur dosse (et le coeur au soleil), ce qui témoigne d'une pratique tout à fait cohérente à l'époque, mais ceci est un autre sujet...
Bon après-midi à tous.
Jean

Chaluthier

Illustration tirée du bouquin en VO, on voit bien l'orientation du bois.

Chaluthier

Bonjour Davikaty et tous les autres,
Christopher Schwartz utilise du bois d'oeuvre, brut de sciage, donc non corroyé, un collage ne peut se faire que sur des bois corroyés. Pour les chants, rien n'empêche de les laisser bruts de sciage et de raboter après le collage.
Maintenant, rien ne t'empêche de coller des bois non corroyés, il me semble que tu le regretterais très vite.
Mais peut-être les bois que tu comptes utiliser sont déjà corroyés ?
Pour les quelques pièces qui prennent du cintre (et non du gauche) au corroyage, le fait de les coller ensemble résout le problème, c'est l'exact inverse d'une pièce cintrée en lamellé-collé : on a ici une pièce droite en lamellé-collé dont certains éléments étaient cintrés avant collage. Attention à utiliser une cale de serrage qui soit rigide et droite (plane), genre madrier, c'est de sa rectitude que dépend celle des éléments du plateau de l'établi.
Penser à la paraffiner ou la filmer pour éviter tout collage intempestif.
Je suis adepte du papier cuisson, c'est super efficace, mais ça serait sûrement excessif dans le cas présent.
Est-ce que je réponds à tes questions ?
Bonne journée à tous, ici c'est tempête (ou presque) heureusement que les coefficients sont faibles, l'eau devrait rester dans le port...
Jean

Chaluthier

Ah, perso, je raboterais d'équerre les chants, la raison principale étant que ça permet un alignement plus précis au collage.
Pour ça plusieurs méthodes :

  • Façon boisselier suisse, des petites chevilles de bois taillées en pointe empêchent les bois de glisser au serrage. (Ça va pour du bois pas trop dur, sinon faut percer)
  • Avec cales transversales et serre-joints.
  • Avec tourillons, biscuits de lamello ou dominos (électroportatif), fausse languette (au bouvet ou à la toupie), ou encore pigeons (faux tenons) dans des mortaises faites main
  • en perçant de part en part puis tige filetée, rondelles et écrous... De cette manière, en plus d'aligner, on serre et on bloque le mouvement. Deux alaises (alèses?) collées de chaque côté masquent la quincaillerie...
    J'ai vu certains utiliser du sable fin avec la colle pour limiter le glissement, je m'abstendrais de faire ainsi pour un plateau d'établi afin de ne pas ruiner mes rabots... Mais c'est envisageable dans d'autres contextes.
    Voiloù, ma tourte aux herbes des marais est cuite, je retourne à l'atelier... (Lequel ?)
    Bonne journée.
    Jean
Chaluthier

Rebonjour,
de quel bois disposes tu pour réaliser le plateau de ton établi ? Et as-tu déjà un plateau pour raboter confortablement à la main ?

Chaluthier

Davikaty Le douglas est un chouette bois,j'en ai plusieurs plots en stock et je fabrique des menuiseries extérieures avec. Je lui trouve quelques défauts qui me feraient reconsidérer son choix pour un plateau d'établi, particulièrement raboté à la main.
Tout d'abord la variation importante de densité entre la côte et la moelle, ensuite les fibres longues qui éclatent facilement lors des passages à contre fil. Pas hyper facile et agréable à raboter à mon avis. Dans la famille résineux, mon premier choix irait vers du pin, maritime ou sylvestre (le top), raisonnablement peu chers (moins que du douglas à qualité égale) et très franc et onctueux (pas trouvé de meilleur adjectif) très agréable à raboter.
Si tu as déjà acheté ton bois, pas de panique, ça passera, mais si tu peux tester d'autres essences avant de le lancer, ça pourra t'aider à faire le meilleur choix.
Je sais ce que représente le corroyage à la main, tout ce qui économise l'énergie du bonhomme est bon à prendre...
Quoi qu'il en soit, tous mes encouragements pour ce beau projet.
Jean

Chaluthier

Bonjour,
non, l'épicéa est assez agréable à raboter, ça dépend aussi de la qualité du bois, présence de noeuds, orientation du fil... Plus léger que du douglas et que du pin, tout dépend de la région où tu te trouves et des fournisseurs, scieries ou marchands de matériaux que tu trouves à proximité. Garde en mémoire que Christopher Schwartz conseille d'acheter la meilleure qualité de bois pas cher, c'est à dire avec peu ou pas de noeuds, en épicéa, ça correspond à du choix A en provenance du haut Doubs par exemple.
Pour du douglas, de la bille de pied de gros diamètre du massif central.
J'ai payé un plot de pin maritime sciée en 34 et sec séchoir dans les 440€ ht le m3 il y a deux ou trois ans. Le douglas était entre 650 et 700€ ht le m3, pour des épaisseurs entre 34 et 54 (scié à 60!!! Bonne affaire !)
Si tu es proche des Vosges, tu peux tenter de l'épicéa scolyté, ça ne devrait pas coûter grand chose, et le bleuissement ne pose pas problème pour un établi...
Je suis disponible si tu as besoin de conseils, dans les limites de ma pratique bien sûr...
Bonne journée à tous.
Jean

Chaluthier

Précision utile, le douglas dont je parle est de qualité A+, si tu souhaites une photo, ça risque d'attendre quelques jours que je puisse accéder à la pile...

Chaluthier

En attendant, voici des pièces issues d'un plot de 27, elles sont à 24 fini.

Chaluthier

Bon, sur le site BD, la planche d'épicéa brut, 2.4m, section 200 x 25, est à 14.90€… ça ne fait que 1241€ TTC du m3...
C'est plus cher que du plot de hêtre sec séchoir en 65... Ah, on vit une époque formidable...
Bonne soirée

Chaluthier

Pour ceux qui ne sont pas à l'aise avec le calcul :
14.90 / (2.4 x 0.2 x 0.025) = 1241.66

Chaluthier

En clair, quelqu'un est ici taxé d'incompétence, n'est-ce pas ?
Est-ce vraiment approprié ?
Permettez-moi d'en douter !
Jean

Chaluthier

Je vote pour, et des deux mains...
Belle journée à tous.
Jean

Chaluthier
( Modifié )

Bonjour Chatongris,
concernant l'orientation du bois pour un ensemble cadre et panneau (x) en chêne, les montants et traverses seront faits sur dosse pour éviter la fissuration qui suit la maille (attention tout de même quand on cheville à la tire ) et sur quartier pour le panneau puisque le retrait et la déformation sont moindres dans le sens radial que dans le sens tangentiel.
Cette proposition correspond aux préconisations de Roubo, et est confirmée par les caractéristiques du bois.
La résistance à la flexion est plus grande pour une panne sur dosse que sur quartier, cf les barres d'harmonie des instruments de musique type guitares et famille du violon.
Ensuite, certains pourront avoir envie de privilégier l'aspect esthétique, au risque, maitrisé ou pas, de déformations ou jeux excessifs...
C'est aussi pour ça (en plus des critères de rareté et de prix ) que c'est développé l'ébénisterie...
Bonne journée

Chaluthier

Ah, un petit ajout...
J'ai été un peu restrictif en disant que le cadre devait être sur dosse, du faux quartier peut également convenir et apportera une esthétique plus "raccord" avec un panneau sur quartier.
Sinon, une pratique que j'ai adoptée de manière systématique est de mettre le coeur au soleil.
Les charpentiers font ainsi, mais je ne sais pas s'ils connaissent tous la raison fondamentale. Je l'ai comprise en refendant en deux des tiges de châtaignier de quelques centimètres de diamètre. Ils se sont naturellement cintrés, coeur côté convexe et aubier côté concave. J'avais appris que le bois n'avait pas de variation longitudinale, mais en fait cela n'est correct que pour un bois séché, et encore... Pour un arbre sur pied, écorce et aubier agissent comme un gainage, et les tensions s'expriment nettement lorsque la grume est débitée.
Disposer une poutre coeur au soleil permet de bénéficier de cette sorte de précontrainte.
Dans le cas de planches, pour un bardage par exemple, le coeur au soleil permet de limiter le tuilage, la partie non exposée échangeant plus lentement avec l'air extérieur.
Je ne sais pas si je suis très clair, n'hésitez pas à me dire s'il faut que je reformule...
Bon dimanche et à tout bientôt.
Jean

Chaluthier

Bonsoir à tous,
Airdrien , bravo pour ce chouette commencement de restauration et son partage.
Premier point, mais peut-être y as-tu déjà pensé, maintenir sous presse les deux joues pendant la restauration du fût et autres pièces. Deux cales en bois dur bien dressées et quelques serre-joints...
Là, en cas de déformations, un peu d'eau stratégiquement localisée, puis un peu de chaleur devrait aider à redresser. Attention de protéger les cales en les filmant (scotch d'emballage ou film étirable) et disposer du papier pour aider au séchage
Sinon, je profiterais du démontage du fût pour régler cette histoire de lumière, soit en resserrant les deux morceaux au remontage, soit en greffant une portée sous le fer pour le ravancer un peu (sous réserve que cela soit possible.) voire une combinaison des deux
Vu la largeur du fer, 40 mm si je ne me trompe pas, on serait plutôt en présence d'un riflard que d'une varlope. L'état de surface de la semelle est moins important dans ce cas.
Concernant le nettoyage des filetages, pourquoi ne pas essayer sans démonter, avec une petite longueur de drisse (tressée) du diamètre idoine ? Un abrasif en pâte pourrait aider, genre pâte à roder.
S'il s'avérait nécessaire de démonter l'ensemble, j'essaierais de démater en martelant doucement avec un petit burin sans biseau. La vis ayant été matée, l'acier n'est pas trempé, ou du moins à son extrémité.
Pour le réglage latéral, pas trop important pour un riflard, attention tout de même de prévoir un peu de jeu autour du fer, ne serait-ce que pour éviter un forçage sur les joues.
Pour le recollage, ça va être plus complexe, je ne me hasarerais pas à le faire à la colle animale, sauf si cales chauffées en métal, ou alors en ajoutant de l'urée (en poudre, chez les bons pharmaciens ou vendeurs de produits de laboratoire) à la colle pour la faire prendre à froid, ce qui est vraiment confort...
Je vais rechercher les proportions correctes, mais on n'y est pas encore, rassure-moi...
D'ici là, bonne nuit à tous et à tous bientôt.
Jean

Chaluthier

Bonjour Airdrien et bonjour à tous.
Le pourcentage en poids pour obtenir une colle de peau liquide à froid commence vers 18/20%, maximum 30%.
Commencer par faire gonfler la colle, puis mettre au bain-marie (max 60°C, un chauffe-biberon fait parfaitement l'affaire pour des petites quantités)
Quand la colle est liquéfiée, ajouter l'urée, puis corriger la viscosité en ajoutant de l'eau petit à petit.
Pour une colle à chaud, je vise une viscosité correspondant à une huile fluide, pour une colle à froid, ça peut être un peu plus visqueux.
Je t'invite à tester ce type de colle en effectuant quelques collages tests, ça te permettra de mieux comprendre la manipulation, les réactions et les effets secondaires...
Pour passer au rabot à proprement parler, un montage à blanc, progressif et méthodique sera précieux, avec cales, butées, dispositifs anti-glissement...
Si tu peux trouver une ampoule infra-rouge 150W à monter sur une lampe architecte, ça permettra de climatiser les pièces à coller ainsi que l'environnement de travail (disponible en animalerie)
Je préconiserais un collage en trois étapes, mais avec toutes les pièces positionnées pour éviter les déconvenues.
1/ collage du fût arrière sur la joue droite (serrage avec fût avant et joue gauche positionnés)
2/collage du fût avant sur la joue droite (joue gauche positionné)
3/ collage de la joue gauche.
Peut-être d'autres proposeront des suggestions inspirées, c'est la force de l'intelligence collective.
Ah, dernier point, il est possible de trouver de la colle de peau liquide, Titebond commercialise sa "liquid hide glue",rien de caché la dedans, hide signifie peau en anglais ;-)
Voilà, ça semble simple comme ça, et ça peut l'être... De toutes façon, comme tu as pu le constater, ça reste parfaitement réversible.
Bon courage, et n'hésite pas pour toute info complémentaire...
Et quelques photos pour documenter...
Bonne journée à tous.
Jean
PS, bien sûr, double encollage, mais rapide et mesuré, un pinceau large (mais qui rentre dans le pot à colle) en fibres naturelles, mis à gonfler au préalable pour éviter de perdre des poils...

Chaluthier

Airdrien
Tropical est quelque peu excessif, une vingtaine de degrés est parfait, surtout pour la colle de peau liquide à froid, plus agréable à utiliser que la vinylique.
Autant je considère le conseil d'Étienne, le Roy du rabot, pertinent en ce qui concerne la colle à chaud, autant je persiste sur l'alternative à froid, pour des raisons de performance et de réversibilité. La colle de peau ne flue pas, ce qui n'est pas le cas de la vinylique.
En ce qui concerne la proposition de choix du bois pour reprendre la lumière, là c'est vraiment royal, mais je me demande pourquoi ne pas utiliser un bois local. Après tout, ce rabot a plus d'un siècle, et son origine, son histoire et sa conception méritent d'être respectées. Il reste un outil utilitaire, modeste et efficace, et je me méfie toujours de notre propension -très humaine en vérité - de vouloir mettre notre marque de manière quelque peu ostentatoire, même avec de beaux arguments.
Mes choix incluraient cormier, charme, chêne vert (j'utilise quasi quotidiennement une paire varlope/riflard en chêne vert, vraiment top ) voire buis si l'on veut vraiment de la dureté.
Maintenant, le choix que tu feras sera le bon, indépendamment de mon avis, les conseilleurs n'étant pas les payeurs...
Bonne nuit à tous, il parait qu'elle porte conseil...
Jean

Chaluthier

Airdrien
Bonsoir à tous.
Difficile en effet de se faire un avis au vu de toutes ces propositions/suggestions.
Si je devais reprendre du début, j'essaierais tout d'abord de déterminer cette première notion : riflard ou varlope?
Au vu de la largeur du fer, 40mm, j'opterais pour un riflard.
J'ai l'impression, au vu de la photo, que le fer a été affûté droit, avec deux amorces de pente de chaque côtés. Mais cela peut être récent!
La lumière est usée d'une manière assez surprenante, comme si une matière /bois assez abrasif avait été raboté avec le réglage suivant: beaucoup de fer et contre fer très reculé ; de cette manière, le copeaux, très épais, ne brise pas immédiatement et donc use la lumière de manière accélérée.
Du coup je me questionne : et si la lumière n'était pas trop fine pour un tel réglage ?
Alors, varlope ?
Que donne la lumière si tu repositionnes le tout comme l'avait collé le fabricant ?
Et ensuite, quel est l'usage que tu prévois, riflard ou varlope ?
Dans le premier cas, une lumière un peu plus large se justifie, dans le second, elle pourra être franchement étroite, le réglage est plus exigeant, c'est l'écart entre le tranchant du fer et le contre fer qui déterminera ça.
Concernant le choix du bois pour la pièce de lumière, ça dépend aussi de l'usage, même si je défends le charme, moins dense mais plus dur et plus résistant à l'usure que le cormier. Les vis de serre joints en bois ( et des vis à tabler des luthiers) sont en charme et ce n'est pas un hasard.
Enfin, cette pièce "d'usure" peut toujours se changer, par définition. Si tu utilises ton rabot plusieurs heures par jour tous les jours de la semaine, rendez-vous dans quelques années...
Sinon, l'argument d'autorité " toutes les pièces de lumière... " "restauration d'outillage..." est intéressant mais pas définitif à mes yeux.
À trop "faire comme les anciens" en d'autres termes copier servilement, on en vient à perdre ce qui faisait l'essence du métier, "l'attention, toute la force de l'esprit".
Dit autrement, ma mère coupait toujours une extrémité du rôti dominical. Quand je l'ai interrogée sur cette façon de faire, elle m'a répondu qu'elle avait toujours vu sa mère faire ainsi.
En séjour chez ma grand-mère, je lui ai posé la question. Sa réponse : " je n'ai pas de plat assez grand " ;-)
Pas de souci pour l'epoxy, elle sera éliminée pour la prochaine pièce, si jamais...
En attendant, bons collages.
Bonne soirée
Jean

Chaluthier

etiennedesthuilliers
Bonsoir,
vous avez raison, le charme était utilisé pour les outils d'entrée de gamme...
en France, pour des raisons qui nous appartiennent.
Roubo est plutôt succinct "La varlope est composée d'un fût qui est ordinairement de bois de cormier..."
En Allemagne,chez Ulmia, dont je ne me hasarderai pas a critiquer la qualité, c'est bien de charme dont sont faites les semelles des varlope et demi-varlopes. Certains rabots Ulmia contemporains ont une semelle de gaïac. Chez Primus, charme également , même si je ne connais pas leur pays de production, Suède ?
Attention à l'erreur, sur certains sites, Weissbuchholz est traduit bois de hêtre blanc, mais c'est bien de charme dont il s'agit.
Et au Japon, où les concours du copeau le plus fin peuvent nous étonner (quelques centièmes de mm quand même !), les rabots sont majoritairement en chêne !
m.youtube.com/...GNvbXBldGl0aW9u
Mais il est vrai que pour une amourette, certains feraient n'importe quoi...
Quoi qu'il en soit, merci pour vos contributions et au plaisir de vos explications.
Bonne soirée.
Jean

Chaluthier

Bonsoir à tous,
Floma , je suis ravi que tu te préoccupes de la qualité de l'air intérieur pour ta fille. ( et pour toi aussi sûrement)
Vu le cahier des charges, je partirais sur des caissons en parquet de pin des landes ( les odeurs de résine sont agréable et sont considérées bonnes pour le psychisme ) avec des fonds en lambris (moins épais)
Pour éviter de coller les côtés, un tasseau à l'intérieur de chaque angle, puis un bon clouage à queues d'aronde (ha ha ha, le terme désigne un assemblage spécifique, je propose juste de clouer en angles, pour améliorer la résistance )
Un tasseau support pour le fond, ou clouage direct sur le chant inférieur au choix, puis des roulettes et hop.
Bon, je sais, c'est sûrement trop simple pour ce forum, eh oui, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !
On verra plus tard pour des queues d'aronde recouvertes ( avec la petite coupe d'onglet qui va bien ) ou mieux encore pour des queues twistées et autres lovetails...
Bon courage, à propos, quelle matière pour le matelas ?
À tout bientôt.
Jean

Chaluthier

Bonsoir à tous,
Remym
j'ai un peu réfléchi, et voici comment je procèderais dans ma configuration d'atelier et d'outillage, pour des assemblages à "plat cul" (sans tenons ni mortaises ou autres enfourchements réalisés avec des bois légèrement gauches.
Les montants et les traverses tronçonnés avec une légère surcote (+/- 6>10mm), je disposerais le tout sur tréteaux (ou chantiers) et mettrais le tout en plan (calages, serre-joints et tout le toutim!)
Puis, à la règle (calée pour qu'elle ne bouge pas) avec ma grosse circulaire festool de charpente, je reprendrait en une fois le chant intérieur des montants et les arasements des traverses. J'aurais ainsi la certitude que les portées seront justes, indépendamment du gauche des différents éléments.
C'est un peu trash, une sorte d'inversion du procédé de piquage en charpente.

Les académiciens vont peut-être hurler, je ne suis pas à l'abri de me prendre un vent, voire une tuile (ceci entraîne cela !) mais j'assume en ouvrant le débat...

Et connaissez-vous la différence entre amateurs et professionnels ?
Les professionnels rattrapent leurs erreurs plus rapidement !

Bonne nuit et à tout bientôt.

Jean

Chaluthier

Remym
En sciant selon ma proposition, c'est à dire en enlevant +/- 1 mm sur les deux plans de jonction simultanément, je m'assure de leur coplanéite alors que l'ensemble est plan sur les tréteaux.
Ah, on dit que ce qui se conçoit bien s'énonce bien, c'est pas encore ça ce matin...
Un petit dessin ?
En bleu, les bouts de bois avec les V figurant le gauche au niveau des assemblages, en pointillés rouges, le trait de scie, en vert, les supports et serre-joints ainsi que la règle de guidage.
Les bois doivent être calés tel qu'ils sont, sur un support rigoureusement plan.
(Je n'ai pas dessiné les cales, mais en insistant un peu...)
Précision ultime, le cadre sera OK en planéité, mais les arasements devront être repris au rabot ou à la ponceuse...
Nota: quand j'ai réalisé les portes et fenêtres de ma très petite maison en très bas budget, j'ai effectivement utilisé du douglas en 45/140 ou 45/220, deligné pour éviter les quarts de rond aux arasements. Ayant bien sélectionné les bois (j'avais le choix sur plusieurs m3), je n'ai pas eu à reprendre les assemblages comme je le propose ici.
Tout ferme bien 8 ans après, dont une coulissante de 2,40m x 2,10m...
Voilou, à suivre, je retourne à mon échafaudage, au menu laine de chanvre et lambris peuplier..
Bonne journée.
Jean