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Catalogue des outils Goldenberg 1927

Catalogue des outils Goldenberg 1927

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L'outillage à main, jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, était produit artisanalement, le plus souvent par les ouvriers eux-mêmes. Les fers et taillants par les forgerons taillandiers des villes et villages.

Le début du XIXème siècle voit la production d'acier de bonne qualité s'intensifier et la société de l'époque, très évolutive, au caractère rural dominant, génère d'énormes besoins dans les domaines du bâtiment et l'ameublement, ouvrant un marché fabuleux aux outils manuels.

Gustave Goldenberg, artisan, fabrique des armes blanches avec une petite équipe d'ouvriers. Il comprend alors que ce marché régresse et se persuade que celui des outils à main possède un grand potentiel.

Il construit en 1835 une première usine à Dorlisheim, puis à Zornhoff, près de Saverne, dans le Bas-Rhin. Rapidement, la demande grandissante lui confirme le bien-fondé de sa reconversion, et des usines annexes sont bâties sur le même site, dont trois rivières assurent la force hydraulique indispensable. L'industrialisation bat son plein et, vers 1850, G. Goldenberg fonde une première société qu'il dénommera «Goldenberg et Cie». Environ vingt ans plus tard, un autre site industriel est établi, cette fois en Meuse, à Tronville en Barrois, où la «Manufacture française d'outils , anciennement Goldenberg et Cie» est créée. Elle se développe sur le marché national et sur celui des colonies, déjà nombreuses à l'époque. Parallèlement, et pour l'export, la maison-mère du Zornhoff est transformée également en société anonyme sous le nom de «Manufacture Alsacienne d'outils-Zornhoff, anciennement Goldenberg et Cie.» Une fusion des deux sociétés intervient en 1924, et donne naissance aux «Anciens établissements Goldenberg et Cie».

L'évolution plus récente de la maison Goldenberg sera marquée par des accords signés avec «Peugeot outillage à main» dans les années soixante-dix, créant la S.I.F.C.O., qui sera absorbée par le groupe britannique Stanley en 1986, la marque commerciale Goldenberg ayant toujours été conservée.

Gustave Goldenberg débuta ses productions d'outils dans le domaine agricole et forestier, puis dans celui de l'outillage artisanal de base. Les outils montés - rabots, bouvets, etc. - voient leurs premières séries fabriquées vers 1893. Vers 1900, la gamme est quasi-complète.

Les fabrications furent peu automatisées jusqu'à la guerre de 1870. Comme il fut malheureusement vérifié par la suite, les besoins militaires accélérèrent l'évolution technologique et l'industrialisation prit un nouvel essor. Ainsi la production de limes et râpes forgées, taillées à la main, qui mobilisait trois cents ouvriers, fut réalisée à partir de 1872, avec les premières forges et tailleuses automatiques, remplacées ensuite par les laminoirs à chaud, réduisant déjà inexorablement les effectifs.

Les moulins à café occupent une place importante dans le catalogue, car la colonisation permettait à toute l'Europe de disposer de café en quantité, et la gamme Goldenberg n'avait rien à envier à celle du grand concurrent du Doubs - Peugeot frères - mais elle était surtout produite pour l'exportation.

Ce qui frappe l'amateur d'aujourd'hui, c'est une profusion de modèles et de variantes pour chaque type d'outils, Goldenberg voulant apporter un choix à la fois fonctionnel et esthétique souvent dicté par les habitudes et les particularités régionales. On imagine M. Goldenberg et ses proches collaborateurs parcourant les provinces à la recherche d'un modèle typique susceptible d'augmenter les ventes d'un outil. Ces assortiments permettaient de surcroît, de par leurs différences de fabrication ou de matériaux, d'échelonner les prix afin de satisfaire toutes les bourses sans jamais sacrifier la qualité. L'économie rustique de l'époque commandait un renouvellement parcimonieux des outils et des parties d'outils sollicitées, ainsi changeait-on seulement les fers que l'on manchait soi-même.

Les appellations étrangères du style «type Brésil», ou «façon hongroise» n'avaient sans doute qu'un lointain rapport avec les formes et caractéristiques de l'outil du pays cité, mais avaient l'avantage de dénommer de façon très distinctive les modèles.

En feuilletant ce magnifique catalogue, on ressent la robustesse et l'efficacité héritées et inspirées des outils créés par les Compagnons. Ces sensations sont bien révélées par des croquis au graphisme généreux et précis.

En parcourant ces pages telles les rayons d'une merveilleuse quincaillerie où l'on voudrait faire son choix et passer immédiatement commande, c'est en fait un musée dédié à l'outil que l'on visite, l'outil «fonction», l'outil «travail» qui révèle une époque laborieuse où le lien social passait par l'apprentissage, le savoir-faire et le goût de la «belle ouvrage».
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