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Philippe le Quimper
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L'esthétique est sympa et la réalisation menuisée de toute finesse, bravo. Cependant, petit conseil d'ancien qui s'est déjà fait avoir, attention aux rainures hautes des traverses qui ne sont pas drainées. Elles vont au fil du temps prendre l'eau (ce qui est inévitable). En préventif il faudrait percer des trous pour permettre à l'eau de s'évacuer de la rainure.
Ce qu'il aurait fallu faire, dans la rainure que tu as fait sur les traverses qui doit faire 18 semble t-il, c'est de toupiller une autre rainure arrêtée de mettons 8/ d'épaisseur par 10~15 de profond. Cela crée un genre de rigole pour évacuer l'eau qui rentre, et avec un perçage à chaque extrémité, ta rainure de panneau est drainée, évitant ainsi toute persistance de capillarité. Bonne continuation!

Philippe le Quimper
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Bonjour,
C'est une magnifique étude et sujet de discussion!! Bravo kaj, en lisant votre pas à pas et les remarques de JPA33, je suis assez d'accord avec lui de considérer l'axe de la main courante et de travailler avec des sections planes. Cela permet par un jeu de rabattements/remises en élévations de trouver les plans sécants à la masse capable permettant de tracer la pièce de bois. Comme je suis un peu fainéant du papier, j'ai simulé ceci sur Rhino3D.
Les charpentiers utilisent cette méthode pour tracer le croche à dévers.

Philippe le Quimper

Et voici les calibres "rallongés"..

Philippe le Quimper
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kaj , non les plans sécants sont orthogonaux à la tangente à la courbe axiale au point considéré, exactement comme sur votre dernier croquis manuel ci dessus.
L'avantage d'une section plane par rapport à une section gauche est que cela permet d'aller chercher les traces de ce plan avec les faces du bloc capable. Quand au fait de travailler à l'axe, c'est ici par facilité de traçage de la pièce finale. Pour l'esthétique de la courbe dans le cas de courbes serrées, il faut bien entendu s'assurer du développement intérieur au préalable, comme on le ferait de toute manière avec la méthode traditionnelle, le développement à l'axe n'en étant qu'une résultante.
Lors de la fabrication d'escaliers neufs, l'idéal est de balancer le maximum de marches possible pour "aplatir" au maximum le développé des limons et mains courantes. Cela économise du bois et facilite grandement la réalisation de la main courante ainsi que sa mouluration. J'ai remarqué que les réflexes de balancement pour les escaliers à poteaux sont trop souvent reproduits pour les escaliers à courbes ou à noyaux, par habitude sans doute.

Philippe le Quimper

On y est je pense! 😉

Philippe le Quimper
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Super kaj ! je ne sais pas ce que vous en pensez, mais cela me semble plus simple au niveau traçage non? C'est bien ce à quoi je pensais au niveau méthode 2D sur épure. Il ne reste plus qu'à rabattre les sections droites "pointillées" en plan pour avoir les hauteurs permettant de tracer le débillardement des chants après "dégrossissage" des faces latérales. On attend le "pas à pas" du taillage maintenant!
Vivement la retraite!😅

Philippe le Quimper

Après vérification dans la 3D, il est également préférable de considérer la ligne d'axe de l'épaisseur comme référence de positionnement des sections droites, afin de partager la "conicité" des faces latérales. comparatif ci dessous:

Philippe le Quimper
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Bonjour à tous, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt les commentaires de Maître etiennedesthuilliers . Ils sont très justes et finalement nous renvoient à ce que doit être un métier, c'est à dire un savoir-faire, une expérience, et toute la culture qui va avec, mais aussi un moyen de gagner sa vie honnêtement.
Depuis quelques jours j'ai essayé d'accompagner kaj dans sa réflexion concernant le tracé des mains courantes debillardées avec sections droites perpendiculaires. Si l'exercice de trait est bien intéressant pour les passionnés, il est clair que pour "vendre cette épure" ce ne sera pas évident! Il n'y a donc pas pour moi "LA" solution permettant de résoudre tous les problèmes, mais des solutions plus ou moins bien adaptées selon les circonstances:

  • La solution "Desthuilliers" convient parfaitement bien à la réalisation de mains courantes sur bandelettes, son ouvrage en est la preuve. Si d'aucuns y voient un certain empirisme, ils font erreur, car c'est bien sa parfaite connaissance du trait et de la "façon" des mains courantes qui lui ont permis d'inventer ce procédé, dont la qualité du résultat est sans appel. Dans le cadre d'un escalier bois traditionnel neuf, elle n'est pas évidente à mettre en application
  • La solution à calibres rallongés, façonnés faces aplomb telle que nous connaissons tous depuis longtemps, convient bien, quoiqu'on en dise, à la confections d'escaliers neufs dont le bon développement est issu de l'expérience du professionnel. Un bon balancement des marches permettra dans la plupart des cas d'éviter de trop importants raides difficiles à moulurer, et permettront une réalisation globale efficace.
    Elle est très compliquée à adapter aux cas de mains courantes sur bandelettes, notamment pour le relevé et sa réinterprétation en épures.
  • La solution ici à l'étude, est une essai de synthèse des deux méthodes, avec il faut bien l'avouer une technique de tracé réservée à un cercle restreint de professionnels très avertis. Néanmoins, c'est la plus juste d'un point de vue géométrique en vue d'une mouluration au champignon ou à la mobylette. Elle est également parfaitement adaptée à une réalisation sur commande numérique 5 axes. Avec une bonne vision dans l'espace et une bonne expérience de base de la géométrie descriptive, elle peut trouver son utilisation de manière assez efficace avec l'aide de logiciels tels que Rhinoceros3D. Certains logiciels d'escalier le gèrent d'ailleurs assez bien.
    Dans le cadre d'un prochain chantier avec main courante sur bandelette, je vais expérimenter une solution de relevé par scanner, ensuite modélisation des mains courantes sur la base de ce scan, et réalisation CN. Je tâcherai de vous tenir informé de cette réalisation. Certaines entreprises l'utilisent déjà en Angleterre: handrailcreati....uk/what-we-do/, n'hésitez à traduire la page (clic droit: traduire en français)..
    Bonne soirée
Philippe le Quimper

Bonjour, il en a fait un livre: rampe-bois.com...ions/livre.html

Philippe le Quimper
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Merci kaj pour cette démonstration de persévérance et de passion dans la recherche. Que cela inspire la jeunesse et les passionnés de notre beau métier!

Philippe le Quimper

kaj Oui c'est en cours, mais je livrerai l'ensemble une fois fini le chantier. Je fais du "teasing" en attendant 😉

Philippe le Quimper

J'ai eu la chance de rencontrer sur mon tour le Compagnon Charnavel, Alain le Savoyard. C'est un exemple de modestie, de simplicité mais surtout de générosité humaine, très proche de la nature. Des rencontres qu'on oublie pas!

Philippe le Quimper
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Pour le côté tradi, tu ira voir Didier Berranger (Nantais) de chez Le Ber, il t'expliquera pourquoi normalement le fil sur le nez de marches est en fil de travers. Si tu visites les escaliers à Pondalez à Morlaix, ils ont tous le fil de travers..😉

Philippe le Quimper

Bon, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps ! Si effectivement de nos jours, et j'ai toujours pratiqué ainsi, le fil suit le nez de marche, nos anciens qui n'avaient pas le même matériel, pratiquaient autrement pour les marches empilées.. Après avoir observé attentivement les escaliers à pondalez de Morlaix (les curieux feront leurs recherches sur Google), nous en avons déduit que les marches étaient faites ainsi comme sur la photo jointe. Cela permet un gros gain de matière, et le debillardé de la paillasse est déjà bien dégrossi ! Pas fous les anciens ! Bonne fêtes les boiseux.

Philippe le Quimper
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Bonjour etiennedesthuilliers,
Il s'agit ici de comprendre pourquoi et comment, dans une même unité de temps et de lieu (Morlaix dans le Finistère nord, dans des maisons à pans de bois du premier quart du XVIè siècle), les marches des magnifiques escaliers à pondalez , avaient le nez en fil de travers. Pour moi il ne s'agit pas de savoir si c'est mieux ou pas que le nez soit de fil, mais tout simplement de comprendre pourquoi et comment les anciens procédaient de la sorte. Ci dessous un "pas à pas" de réalisation qu'avait déduit Didier Berranger de ses observations. On conçoit bien ici qu'il n'y a pratiquement pas de gaspillage de bois, et que la paillasse est déjà bien dégrossie. De plus le nez à la ligne de foulée se trouve dans le cœur du bois, réputé la partie la plus dure. Sachant que le climat breton ne favorise pas la pousse d'arbres énormes, cela devait bien arranger nos vieux pères!
Vous trouverez sans doute de nombreux contre exemples, mais pour le coup je trouve cette technique astucieuse et économe de matière et d'efforts physiques. Si on veut faire tourner l'escalier dans l'autre sens, il suffit en phase 4 de refendre le billon dans la diagonale inverse. J'espère que mon explication est claire. Si pendant vos loisirs de retraite vous souhaitez prendre l'air, je vous enjoint à venir à Morlaix visiter ces magnifiques escaliers!

Philippe le Quimper

sylvainlefrancomtois merci pour l'info sur Mathurin Jousse, ceci convient bien pour des escaliers droits en effet.

Philippe le Quimper

Ara il faudrait me faire un croquis, je ne comprends pas trop votre proposition..? Pour les méthodes il en existe sans doute quelques autres en dehors de ce que je propose ici, chacun faisant selon son matériel et ses capacités

Philippe le Quimper

daho12 , Tu en dis trop, ou pas assez! Utilises tu une technique particulière de traçage ou de modélisation différente de la méthode traditionnelle par calibres rallongés? Moi même, depuis que je travaille sur CN 5 axes, j'ai experimenté 2-3 petites combines de modélisation permettant de passer mieux en usinage machine, en garantissant une section "rectangulaire" plutôt perpendiculaire au rampant, moyennant en plus d'étaler le balancement en longueur. Ceci dit certains logiciels d'escalier professionnels s'en sortent pas trop mal à ce niveau!

Philippe le Quimper

il faudrait développer si ça ne dérange pas 🙏

Philippe le Quimper

"Le mieux est l'ennemi du bien" dit-on. Quand on sait que les gars qui ont reproduit ces éléments de chaire avaient à tout casser 22-25 ans à ce moment là, je crois que c'est déjà pas mal? Leur demander en plus d'être des designers ou des précurseurs dans leur art c'est peut-être beaucoup! Le partage de savoir par cet article, avec des photographies des gabarits et certaines "combines" de fabrication peut également donner des idées je crois, cela tient de la transmission des savoirs faire. L'auteur de l'article, Philippe Conan, que je connais bien pour lui avoir donné la main lors de la réalisation de son œuvre de MOF, a démontré à cette occasion quelques années plus tard cette capacité à créer des ouvrages contemporains empreints de ce savoir faire du trait.

Philippe le Quimper

Ce n'est pas lié à la région, c'était plutôt une lubie du client qui voulait transformer sa maison en "cottage Anglais"..
Par contre on trouve ce type de fenêtres en nombre sur la côte d'Emeraude principalement à Dinard, puisque cette station balnéaire fut crée par des Anglais au second Empire.

Philippe le Quimper

Rien de spécial à signaler au niveau fabrication. Pour les ouvrants c'est assez similaire aux vantaux habituels. Le dormant est bien plus ouvrageux, surtout quand il y a des contrepoids. Hors petits bois, je compte ~25 heures pour une fenêtre prête à poser fabriquée avec des machines conventionnelles. Sur centre d'usinage, selon la quantité on descend à 15-20 heures.
Pour en savoir un peu plus, vous pouvez visiter le site de mon entreprise: atelierdutrego...s-a-guillotine/

Philippe le Quimper

Merci! 😉

Philippe le Quimper
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Petite remarque sur la vidéo, le geste de tenue des outils est plutôt juste (sauf pour le trusquin), pour ce qui est de la méthodologie, organisation, tenue de l'établi, et surtout méthode de traçage c'est une vraie catastrophe!..😭
Désolé de faire cette remarque négative, mais c'est l’œil du pro qui est écorché ici..

Philippe le Quimper

Bon courage Matthieu, pour le collage sur surface bombée, je crois que tu as une bonne adresse! 😉

Philippe le Quimper
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Bonjour Pays (CMDD j'imagine?)
Bravo pour ce travail de vulgarisation sur la toile, tu as du y passer du temps! Néanmoins, et bien que je n'ai pas tout vérifié, penses à mettre quelque part en remerciement le nom les sites d'ou tu as pris des photos, j'en ai vu plusieurs provenant du mien (atelierdutregor.fr). Pas de souci pour le partage, ce site n'étant pas commercial, c'est juste sympa d'en faire mention.. Fraternellement.