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SimonHortail

Comment "couper" le nerf du bois

Bonjour

Vous avez peut etre vu la vidéo de Samuel Mamias sur youtube,qui fabrique une grosse table en bois en ce moment.

Il casse le nerf de son bois en perçant des trous dans l'épaisseur de ces lames. En y réfléchissant, je me dis que ça peut effectivement grandement limiter les mouvement longitudinaux du bois vu que chaque fibre est coupé tous les mètres environ, autant je ne vois pas comment celà pourrait limiter le tuilage du bois (sa planche est un faux quartier je pense, donc tire à coeur).
Vous en pensez quoi?

PS : je fabrique aussi des tables de temps en temps. En ce moment je suis sur une table de 560 cm x 110 cm en 70 mm d'épaisseur, je la "rigidifie" avec des fers rainurés en travers sur la largeur (comme pas mal de monde il me semble), j'ai déjà pensé déligner des traits de scie sur la moitié de l'épaisseur des planches mais je n'ai jamais osé jusqu'à présent

Cordialement

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4 réponses

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Bonbonveronbi

Bonjour,
Il faut d'abord considérer deux choses :

  • La stabilité dimensionnelle du bois.
  • La nervosité du bois.

La première vie principalement du faite que le retrait du bois tangentiel (Rt) et différent
du retrait du bois radial (Rr). Rt est toujours supérieur à Rr et il sont propre aux différentes essences.
Nous pouvons donc établir un rapport Rt sur Rr qui classe le retrait par essence des bois.
Exemple : Frêne Rt\Rr = 1.7 chêne = 2.2

Un bois hypothétique avec un rapport Rt\Rr de 1 aurait un retrait dimensionnelle stable.

Déligner le plateau en pièces plus petites va homogénéiser le rapport Rt\Rr contenu dans chaque pièce.
Exemple la pièce du milieu va avoir une majorité de bois radiale ainsi cette pièce va se rapprocher d'un retrait de 5.7 % ; aux rives les pièces vont avoir une majorité tangentiel et un retrait de 9.6 % pour du frêne.

Soulignons que l'aubier sèche plus vite que le duramen donc son élimination est obligatoire pour la stabilité et d'autres raisons.

Néanmoins les pièces vont encore subir un retrait qui sera moindre plus le bois sera sec
( phénomène de réminiscence) . Pour compléter cela une mise en œuvre d'un établissement judicieux : cœurs inversés ; cœur contre cœur ; rive contre rive à pour but de contrarier les retraits et mettre en contact des faces aux retraits similaires.

En résumé
Pour atténuer les risques de désordre lié à la stabilité.

  • Essence.
  • Position dans la bille
  • Séchage .
  • Délignage .
  • Etablissement .

Mais il reste la nervosité du bois qui dépend entre autre de la direction du fil et sa droiture plus il est droit et dans l'axe du plateau moins on est nerveux.

La présence de bois de réaction et de contraintes liées à la croissances influent aussi sur la nervosité. Le retrait de ces zones étant différents des cas précédents.

Le délignage va libérer ces contraintes et après stabilisation nous pourrons dégauchir.

En résumé
Pour atténuer les risques de désordre lié à la nervosité

  • rectitude et droiture du fil.
  • absences le plus possible des désordres de croissances (noeuds, hanches , etc)

le plateau d'une table doit pouvoir bouger il faut qu'il bouge l'usage de fers n'est pas nécessaire.

Le cas de la table de Samuel pose un problème: le délignage va permettre son dégauchissage à moindre perte d'épaisseur et libérer les tensions .
La reconstitution du plateau tel quel empêche un établissement traditionnel et selon la perte au sciage dû au tensions les fils ne correspondront plus tout à fait.

C'est un choix que lui seul peux faire pouvant évaluer le séchage, et la nervosité de son plateau. Les alternatives ne sont pas nombreuses:

  • Dresser dans l'état quitte à perdre de l'épaisseur.
  • Faire un établissement traditionnel en faisant passer les cœurs sur les rives et chercher un collage de fil sur le milieu.
  • Avoir plusieurs plateaux.

Le perçage pourquoi pas mais il bien comprendre que le fil n'est pas une ligne droite et donc on peux passer plus ou moins dessous ou dessus en tout cas il n'est pas nuisible.

Dans les bois minces pour faire des règles il était d'usage de les percer les résultats était mitigés ,Le facteur essentiel et la rectitude du fil et son débit au droit.

Voilà des éléments pour poursuivre votre réflexion mais la Menuiserie n'est pas une science
exacte et d'autre éléments rendre en compte j'ai déjà fait un gros pavé.

.

executionbois
( Modifié )
Je suis d'accord

Belle explication rien n'a rajouter bravo Bonbonveronbi

SimonHortail

Merci à tous pour vos réponses :) précis et complets comme d'habitude !!!
Bon, je ne l'avais pas préciser mais il va de soi que j'ai déjà qq connaissances et expériences sur les questions d'humidité du bois, de débit sur quartier, collage à coeur contre coeur et j'en passe
Faire des grands plateaux sans avoir ses connaissances serait se tirer une balle dans le pied !!!
Par mon questionnement, je me demandais surtout comment limiter au maximum les risques. Je pense qu'on a tous connu un bois qui travaille d'une manière imprévue sans qu'on sache pourquoi et quand il faut refaire une table de 300 kg et prendre 15 personnes pour la bouger, ça fait cher le risque donc ça vaut le coup d'envisager le plus de techniques possibles pour le limiter.
Pour info j'ai débité mon bois et il passe une grosse semaine dans un milieu à 30-35 ° et 25% d'humidité. Je suis en train de me monter une cellule de post séchage (j'ai appelé ça comme ça lol) pour avoir des bois à des taux d'humidité utilisable en intérieur. La j'ai du me contenter d'une bache en guise de "caisson", vu les dimensions, je n'avais pas d'endroit ou les laisser pendant un mois sans que celà gêne le reste de la production. Pour les prochaines je pense laisser le bois un mois environs et séchage express.
PS : vous avez une idée d'un temps que le bois mets pour passer des 12 à 15 % d'humidité à l'achat à 8 quand il est dans le salon? j'ai pas trouvé d'info la dessus (ça dépend de tellement de paramètre il faut dire)

En tous cas, merci à tous, comme d'hab, au top :)

Bonbonveronbi

je ne suis pas sûr mais pour un appartement normal au environ de 60 %
d'humidité relative et en admettant qu'il chauffe en permanence à 20 degré le bois ne descendra pas sous les 11 %.

cray

Merci pour ce "pavé" plein d'enseignement et très synthétique.

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etiennedesthuilliers

bonjour j aime bien Samuel mais le plus simple est d 'employer des bois débités sur quartier et parfaitement sec et des bois appropriés pour ce genre de travail le reste est pour moi du bricolage j ai fait des tables de 5m50 avec des plateaux de 1 m de largeur sans problème aucun
pour avoir du 80 sec je le garde 10 ans sur mon chantier et après débit je le laisse a l' atelier avec un niveau de 55 pour cent d'humidité pendant un bon mois et je n ai pas de problème
etienne desthuilliers maitre menuisier
You tube ce n est pas bien souvent une référence du moins pour ce que je peux voir
ce n est pas comme cela que l'on progresse dans l art de la menuiserie

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executionbois

Pour le tuilage réalise des pièces moins large puis les laisser travailler et reconstitué une fois les tensions des pièces faite l'important dans la menuiserie c'est la patience, on vas perdre le linéaire du fil mais quelques fois cela est imperceptible.

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glaude

la disposition et le choix des bois sont pour beaucoup dans le tuilage, les tables ne sont généralement pas renforcées par des pièces métalliques. Tu peux faire ce que tu veux tant que cela ne se voit pas

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