L'Air du Bois est une plateforme Open Source de partage collaboratif ouverte à tous les amoureux du travail du bois. (En savoir plus)

Rejoindre l'Air du Bois Se connecter

GuBragh

Encore un tréteau. Le vrai, en bois


Après avoir étudié tout l'Air du bois et la moitié de Youtube, ça y est, je me lance.
La vérité, c'est que j'avais besoin de tréteaux pour un projet (a suivre, ne vous inquiétez pas). Je rêve d'un établi "moravian" mais pour l'heure, pas le temps, pas les sous, pas le courage... Du coup, je n'en ai pas. Le plus simple, ce fut les tréteaux. Simple, vous avez dit ?
L'occasion rêvée de faire des essais d'assemblage tenon mortaise, éventuellement à des angles compliqués, des traversants, pas traversants, des tourillons, plein de choses. Et j'ai testé tout ça. J'en ai fait un d'abord, le proto. Pas trop mal. Ensuite j'ai préparé toutes les pièces en mesurant sur le proto et en faisant un check-up avec les plans. Résultat - pas pareil que le proto 😀.
Allons-y.
Atelier corroyage. J'avais en magasin une planche de bois blanc, possible Samba en 30mm, acheté à vil prix chez les haoussa, une demi planche d'acajou d'Afrique en 20mm et un vilain madrier acheté d'occasion chez un dioula à côté de la maison, ultra dur (ça a fait chauffer sévère ma scie), des ronds de 16mm pour faire des tourillons et des tourillons de 6 en hêtre de chez Mr Bricolage. Ça, pour commencer. Donc, corroyage - sur l'établi, fixation de circonstance, le panzer Bosch, pour dégrossir, la super varlope Peugeot (bizarrement la plus grosse arrive à sortir des copeaux d'une grande finesse, le fer est beau et je l'ai bien affûté, la plus petite a un petit pet dans un coin du fer et est plus difficile à régler donc pour l'instant elle fait plus facilement du dégrossissage que de la belle surface - mais bon, les varlopes, c'est pas vraiment fait pour la finition). La Sweetheart chérie (je sais, pléonasme) et la nouvelle recrue, miss WS (chez moi, les rabots sont toutes des filles, vrai woke que je suis) pour finir. Je ne me suis pas trop excité pour la finition, ça reste un outil de chantier.

Pour les couper à la longueur j'ai un choix cornélien - une scie Bahco (je n'aime pas trop les poignées en plastique), une scie à tenons Disston (eBay forever) ou le samouraï Ryoba, très efficace mais je n'arrive pas à une grande précision avec. J'ai utilisé un peu de tout, avec une préférence pour la Disston. Les pieds, coupés en biais et biseautés pour recevoir la traverse haute, avec des ajustements à la super fine Z-Saw modèle Dozuki, nickel. Des fois je me suis servi de mon guillaume Goldenberg, pour bien araser le tout.

A suivre, les entretoises entre les pieds, avec tenons (un peu de biais bien sûr, sinon ça ne serait pas drôle), avec une mortaise au milieu, pour recevoir le longeron central, qui lui est serré avec une clé. J'ai tracé le tout a l'aide de trois fausses équerres, pour les trois différents angles relevés sur mon modèle 3D. Faut dire que mon modèle Rhino m'a beaucoup servi, je n'ai plus le courage de me rappeller de mes années fac ou j'ai soupé plus qu'à mon tour de géométrie descriptive (maso que je suis, j'adorais ça). J'ai une jolie et vieille fausse équerre anglaise no name, arrivée avec une scie via eBay, une pas trop mal venue via Aliexpress et une que j'ai fabriqué, acajou et framiré. Tout baigne.

Longeron central. Les longs tenons sont coupés avec la Disston, et lorsqu'on arrive au dos en laiton, arrivé le samouraï et finit l'affaire à l'arme blanche.
La pièce du haut du tréteau est en deux parties, une qui fait "poutre" taillée dans le bastaing acheté d'occasion chez mon dioula et l'autre qui est posée dessus, collée mais aussi assemblée avec une dizaine de tourillons en hêtre 8mm, plutôt pour faire joli (mais aussi pour maintenir la planchette en place sur la poutre).

Tête en bas, on pose les pieds en place, on trace. On remet à l'endroit, on pose tout le reste, le longeron, les entretoises, les clés en bois, les chevilles en haut, on taille les pointes des chevilles, enfin tout est bon dans le cochon, on a fini par tout faire rentrer. En fait, je vous fais un mix des deux tréteaux, le deuxième est allé plus vite mais certains détails n'ont pas marché pareil. Comme certaines parties viennent des pièces en bois de récup, les sections ne sont pas les mêmes, et bizarrement meme en mesurant bien, en prenant les angles au poil, on est arrivé à des positions différentes pour les parties hautes des contreventements. En tout cas, les mortaises à des angles bizarres et les entailles dans les contreventements ce fut un réel plaisir. A nouveau, des souvenirs de géométrie descriptive forts forts.

Maintenant que la pièce haute est collée sur son socle, vient le tour des trous pour les tourillons des parties hautes des pieds. J'ai été fort présomptueux. J'ai mesuré, tracé et percé les trous pour les chevilles de diamètre 16 (ou 18... Sais plus trop) - deux par pied, de chaque côté, plus deux dans la poutrelle centrale. Bien entendu, un ça va, deux - bonjour les dégâts. Avec la fatigue du boulot plus l'énervement, j'ai sorti le maillet. Le gros. Le bois blanc n'a pas aimé, Samba c'est pas tellement costaud. Ok, on sort aussi le tube d'epoxy...
En réalité, tout mis en place et clés bien enfoncés à leur place, ça tient presque tout seul. Mais pour être sûr de mon coup, j'ai tout collé, sauf les clés du longeron. Serre-joints partout, bonne nuit et à demain.

Le lendemain leger ponçage par ci par là. Comme je disais, je n'ai pas trop fignolé, j'ai besoin de deux tréteaux assez solides rapidement, et ce sont des outils. Les finitions sont correctes sans plus.
Danish oil maison, une couche un peu diluée, ensuite une autre plus grasse. A la fin, pas mal. Deux jours plus tard, ils sont déjà au taf.
Voilà le résultat.

Mis à jour

Publications associées


Discussions

GuBragh  a publié la création "Encore un tréteau. Le vrai, en bois".
il y a 18 heures
dneis
( Modifié )

Pour que les diagonales soient les plus efficaces possibles, je pense qu'il y a intérêt à les disposer le plusp roche des 45° possible.
Mais sinon ils sont chouettes ces tréteaux !

GuBragh

Merci beaucoup dneis. Elles sont à environ 60°, mais en réalité elles pourraient ne pas être là, ça tient super fort sans (j'ai testé avant collage, j'ai brièvement pensé y renoncer, j'etais pris par un coup de flemagite face aux mortaises a faire...)

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
284 vues
2 commentaires

Publications associées

0 collection
0 question
0 pas à pas
0 processus
0 fournisseur
0 école
Autres créations de GuBragh 
Voir aussi