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tazzon

Fabrication d’un rabot à recaler


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Description des éléments

Le corps est en padouk, 3 lames de bardage récupérées mises à dimension (environ 19mm) et bien plates à la dégau-rabot. Je n'ai pas de photo de cette étape malheureusement.
Ensuite collage des 3 planches à la colle vinylique.
24 h plus tard, mise à l'équerre du bout de bois.

Sur le même chantier j’ai récupérer des chutes de lambourdes de cumaru de 15 à 25 cm. Elles vont servir à faire les coins du rabots.

Le fer à été trouvé dans une "trocante" sur un rabot tout pourri. Je n’ai pu garder que le fer. C’est un Gordenberg 2 yeux de 42mm. Pas mal de travail sur ce fer pour retrouver une planche plane et un premier tranchant potable. L’angle du fer était à 30°, j’ai conservé.

On peut attaquer !

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Traçages

J’ai commencé par faire les coins.

L’angle du coin de blocage est autour des 7/8°. Ça m’a permis de tracer le lit avec les bons angles pour le fer + le coin car ce type de fer n’est pas d’épaisseur constante, il faut donc éviter de travailler avec des mesures.

Ce qui m’a semblé logique c’est :

  • tracer le lit du fer à 20°
  • poser le fer sur le champ et tracer le haut du fer
  • poser le coin en plus et tracer le haut du coin.

Le coin de lumière est à environ 3° et à un angle côté fer de 80°.

Tous les traits sont reportés tout le tour pour éviter de se planter et vérifier l’équerrage.

Vu la petite lumière qu’il y aura au final (0.1 à 0.2mm), vaut mieux éviter les approximations.

On peut voir dessous le chevauchement entre le coin de lumière et le tranchant, il est d’environ 3mm (oui, il y a beaucoup d’environs dans ce que je fait).

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Creuse, creuse, creuse…

Et c’est parti pour un long moment à creuser la cavité.
Je me suis fait une cale à 20° à la scie sous table pour me guider, c’est plus pratique.
Je creuse entre les oreilles dans un premier temps.

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Le coin de la lumière

Avec la scie à guichet, je marque le chemin à suivre et ensuite, ciseau, rape, lime, ciseau émoussé, etc, jusqu’à avoir atteint les traits.
Ensuite je fignole en enfilant le coin. Il faut qu’il soit bien ajusté sur les côtés pour éviter les jours.

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On dégage les oreilles

J’applique la même méthode pour faire la place pour le fer et le coin de blocage.
Bien serré à la base et un peu plus lâche en haut, plus simple à mon sens pour ajuster l’angle lorsqu’il sera temps de faire le parallélisme fer/semelle.

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Ça commence à ressembler à un rabot

Avant les étapes suivantes, j’ai été obligé le reprendre le fer, il était pas d’équerre dans l’état d’origine, ½mm à rattraper.

Je remet tout en place, je coupe le coin de lumière, j’enfile le fer (biseau vers le haut) et je le bloque tout juste le coin.

La petite marque en tapotant sur le fer marque le coin de lumière et me donne un point de repère pour l’ouverture de celle-ci.

Je crée en biseau tout doucement sur le coin jusqu’à avoir une lumière qui me convient.

Et là, je sort mes premiers copeaux. C’est un moment vraiment exaltant.

Il faut un peu retailler le coin de blocage pour faciliter l’évacuation et éviter les accordéons.

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Travaille sur la semelle

Pour obtenir un belle semelle et une belle jonction entre les bords du coins de lumière et le corps, j’ai fait 2 passes très fines à la dégauchisseuse avec toute la camelote de montée et bloquée.
Ensuite, ponçage au 120 puis 180 pour avoir un état de surface tout beau.

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Les finitions

Tout est bon donc je me fait les finitions.

Je façonne le coin de lumière pour qu’il soit plus joli et un peu moins carré.

Je coupe le nez en trop mais j’en laisse un peu plus que ce que j’avais prévu au début (on voit le trait de coupe prévu). Le choix de cette distance est vraiment difficile. Vu que j’arrive pas me décider je vais faire confiance à la proportion divine sur ce point. La longueur finale est de 34.7mm.

Un peu de travaille à la planche à recaler pour former le coin et finition au ciseau et ciseau émoussé pour l’arrondi intérieur. Racloir et papier de verre pour que ce soit tout beau.
On voit bien les pointes qui sont très affinées, quand le coin est serré elles ne dépassent pas du biseau pour éviter les bourrages.

Des petits chanfreins partout et je passe le tout au baume (cire d’abeille, huile de lin à proportion égale et un peu de térébenthine, en gros 45/45/10).

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Tests

Voici quelques tests à la planche à recaler.

  • Le premier sur un bout de sapin.
  • Le second sur du chêne.
  • Le dernier sur une chute de cumaru.

Et pour finir quelques copeaux en mode rabot "normal" pour comparer si je peux faire mieux que mon Goldenberg.
Sur un champ de padouk.
Le Goldenberg réglé avec contrefer autour de 0.3mm et le réglage le plus fin que j’ai réussi à prendre sans passer 1h à régler.
Le temps le réglage rapide également pour le rabot à recaler (le recul et l’avance du fer est extrêmement efficace et très facile à contrôler).

La mesure de l’épaisseur du copeau au pied à coulisse en empilant les copeaux et en faisant la division par le nombre de couches. Près de 2.5 fois plus fin.
Goldenberg : 0.062mm (0.5/8)
Rabot à recaler : 0.026mm (0.26/10)

Au niveau état de surface les deux sont très bons.

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Bilan

C’est vraiment génial à faire. Je me suis beaucoup inspiré des rabots fait par Bill Carter.

Là où les étapes semblent s’enchaîner sans souci, en fait j’ai passé beaucoup de temps à faire des petits ajustements en particulier sur le lit du fer en tentant de bien comprendre où étaient les problèmes.
J’ai traîné un petit défaut d’équerrage sur la joue droite qui m’a échappé jusqu’à l’ajustement de l’ouverture du coin de blocage.
J’ai fini par faire cet équerrage à la dégau en passes super fines, l’angle étant tellement faible que je voulais pas me planter. J’en ai profité pour équilibrer la largeur au niveau des oreilles.

Merci à vous de m’avoir lu, je suis très content de pouvoir partager cette réalisation avec vous.

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Discussions

tazzon  a publié le pas à pas "Fabrication d’un rabot à recaler".
il y a 11 mois
Meungois
( Modifié )

Super, merci beaucoup ! Je vais essayer de m'en inspirer.

tazzon

Cool 👍 je te souhaite comme moi d'y prendre du plaisir.

dneis
( Modifié )

Top, merci.
Pour la planéité de la surface d'appuis du fer, on peut recouvrir le fer de crayon à papier, et le faire coulisser légèrement sur sa face d'appuis, cela permet de "colorier" les points hauts où touche le fer et ainsi reprendre la surface .

Des détails de fabrication par là aussi :

tazzon

Tout à fait, j'ai utilisé cette méthode ça fonctionne très bien.
Merci pour ton commentaire.

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4 commentaires

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