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LionelDraghi

Réalisation de la tracette à Lionel

A gauche la v1 en cours de réalisation, à droite, le proto en MDF
A gauche la v1 en cours de réalisation, à droite,...
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Voici la réalisation détaillée de ma tracette à base d'équerre, relativement simple à réaliser, mais nécessitant quand même un peu de soin.

Certe, elle est plutôt précise par conception pour un instrument "Fai da te" (je le dis en italien, ça nous change un peu du Do It Yourself), mais c'est quand même un instrument de traçage, on ne peut pas faire sans une certaine précision.

Pour plus d'info sur sa conception et son usage, cf. l'article qui va bien.

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La découpe

Cette tracette est composée pour l'essentiel de trois pièces, débitées dans une bande de 40 x 11 cm, ici dans du contreplaqué de 9 mm, mais du MDF ou du contreplaqué de 5 à 12 mm me semble tout à fait jouable.
(D'ailleurs, le proto que vous voyez sur certaines photos a été réalisé en MDF.)

Les dimensions retenues ont évolués légèrement entre le proto et la v1 : la partie de prise en main a été élargie à 14 cm, et sa largeur réduite.
(La largeur supplémentaire était initialement prévue pour mettre une poignée verticale. J'y ai finalement renoncé, la prise en main me semble très bonne comme ça.)

L'autre option que je n'ai pas exercée, mais qui reste possible avec ces dimensions, c'est celle d'une butée de profondeur composée de deux pièces, l'une collées sur le dessus de la poignée, l'autre sur le dessus de l'équerre.
Cette option future, à explorer car je ne suis par encore convaincu de la valeur ajoutée, est l'une des raisons du décalage vers la partie large du trait du zéro sur la poignée, l'autre raison étant la visibilité.

Il ne faut pas se rater ici sur les qualités géométrique, en particulier :

  • la largeur de 110 mm, les bords doivent être bien parallèles;
  • la pente de 1 / 4 doit être très précise. Sortez vos lunettes si besoin!

Je n'ai pas de scie sous table (pas la place), je découpe donc avec l'installation de ma scie plongeante sur mon établi.

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La pose de l'aimantation et le collage

L'aimant étant partiellement recouvert, il faut lui faire son logement et le coller avant l'assemblage.
Celui-ci est positionné au milieu de la ligne de contact avec l'équerre.

(La pièce supérieure est ici retournée, et donc en travers du trait, pour compenser le tuilage du contreplaqué.)

NB : au passage, je suis droitier, et je tiens l'appui dans la main droite, et l'équerre dans la gauche, avec sa partie large vers moi. A vous de voir si c'est le sens qui vous convient.

Sur l’équerre, il faut maintenant poser la partie métallique qui sera attirée par l'aimant. Après avoir fait un tour dans les vieux trucs qu'on ne jette jamais, j'ai trouvé quelques brochettes métalliques pour barbecue.
Les dimensions sont parfaites, adopté!

Vous pouvez à la place encastrer par exemple une ligne de clous.

La brochette est débarrassée de sa pointe et de son anneau à la disqueuse.
La tige métallique restante est ensuite collée dans une rainure arrêtée faite à la défonceuse (la brochette fait 5 mm de large, et j'ai une fraise de 5 : parfaite, je vous dit!), équarrie avec un petit bédane.

Pour le collage des deux pièces constituant l'appui, on va se servir également de l'équerre.
L'idée est de mettre l'ensemble en position "zéro", c'est à dire avec le bord de l'appui et le bord de l'équerre posés sur l'établi.
Et bien sûr, on s'assure également que l’équerre est bien en contact avec l'appui.

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Le réglage du parallélisme

À première vue, le parallélisme peut sembler bon.

Mais ce n'est pas sur les 14 cm de largeur de la poignée qu'il faut vérifier, c'est sur la largeur du tracé. Et là, malgré tout le soin apporté au collage, ce n'est pas parfait.
Mieux que sur le proto, mais pas parfait.

J'ai alors décider de corriger la pente de la face d'appui sur la pièce, et de ne pas toucher à l'équerre, car cela aurait pour conséquence de changer la pente de 1 / 4.

J'ai procédé par itérations de ponçages légers sur un tasseau à poncer rectiligne, et traçages pour vérification.
Oui, j'ai oublié de le dire : la tracette, quoique sans graduation, est maintenant utilisable!

(La photo donne l'impression de traits parallèles, mais ce n'est pas le cas : les premiers traits présentaient une pente de plus d'un mm sur les 23 cm de largeur de la planche.)

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Les graduations

Le principe est simple : on prend deux mesures de références, aussi éloignées que possible l'une de l'autre pour réduire les erreurs relatives, et on extrapole les points intermédiaires.
Le zéro étant finalement peu commode, j'ai utilisé deux références à 10 et 60 mm du bord.

Je les ai tracées avec soin et entourées. Puis j'ai mis la tracette en position sur le 60, et essayé d'aligner mon tracé avec la portion entourée. Évidemment, on est ici dépendant du crayon et de la technique de tracé. J'ai utilisé un porte mine 0,5 et mon porte mine de menuisier bien aiguisé. Globalement le positionnement est le même.

Ce premier tracé du 60 me permet d'avoir le trait du zéro sur la partie "poignée", et le repère du 60 sur la partie équerre.

On refait la même opération pour la profondeur de 10, et on peut marquer le repère 10 sur l’équerre.
Cette seconde graduation n'est théoriquement pas nécessaire, elle va servir ici à vérifier la pente.

En effet, on pourrait maintenant mesurer l'écart entre ces deux traits, le diviser par cinq, et en déduire la position des gradations 20, 30, 40 et 50 mm, puis toutes les autres depuis le zéro jusqu'à 80, y compris les gradation intermédiaires.

NB pour Patrick : c'est la méthode à appliquer si l'équerre a un angle quelconque, par exemple une équerre classique à 30°.

Cette méthode n'est pas très pratique, parce que sur la ligne biaises (l’hypoténuse), l'écart à reporter est de 4,123 cm pour chaque cm d'épaisseur (je vous épargne la trigo ici, mais une pente de 1/4 correspond à un angle d'environ 14°, dont le cosinus vaut 0,97).

Il existe une solution plus simple, à condition que le rapport de 1/4 soit précis. Pour le vérifier, c'est très simple : si l'écart entre mes deux références à 10 et 60 est de 50 mm, alors celles-ci doivent se projeter sur la ligne de tracé à exactement 4 x 50 mm l'une de l'autre, soit 20 cm d'écart.

Et surprise, c'est le cas, il y a à quelques dixièmes près, 200 mm entre les deux traits.

Alors là, ça change tout : au lieu de mesurer des écarts de 4,123 cm sur l’hypoténuse, on va mesurer des écart de 4 cm tout rond sur le côté adjacent, pour parler trigo, c'est à dire sur la ligne de tracé de notre tracette.

Je m’apprêtais à procéder en disposant mon mètre à ruban comme on le voit sur la photo ci-dessus, sur la ligne de tracé en haut de l'image, et en marquant sur la ligne de glissement entre les deux pièces (l’hypoténuse), en bas de l'image.
Il m'est alors venu une idée : j'ai justement un ruban métrique collant qui me reste d'un autre bricolage. Et si j'installais ce ruban à demeure sur cette ligne de tracé?

L'avantage que je vois à l'usage, c'est de permettre de se situer directement en x et y.
Par exemple, si je veux faire un perçage dans un coin à 30 mm de chaque côté :
Sans cette règle, je dois coller la tracette contre un côté, tracer le trait à 30 mm, puis placer la réglette sur l'autre côté et faire de même. Avec cette règle, comme illustré ci-dessous, je peux le faire dans le même geste.
(C'est également montré dans ma vidéo d'introduction).

Il faut donc faire un biseau pour coller la règle, sinon celle-ci serait 9 mm au-dessus de la surface à mesurer, ce serait moche et peu pratique.
Je mets donc le tracé de ma graduation en pause, et m'attaque au biseau.

Pour cette opération, après avoir envisager le support inclinable de mon routeur Makita, j'opte pour plus simple : la scie plongeante, avec la pièce plaquée sur le coté de mon établi (et c'est là que je suis heureux d'avoir choisi une architecture d'établi anglais).

Il faut bien faire attention en réglant la plongée : trop de plongée, et la lame traverse le martyr et vient attaquer l'établi.

L'autre point d'attention, que j'ai raté ici, c'est de ne pas serrer le trait de scie.
Je me suis fait avoir du côté aigu de l'équerre, j'ai remonté sans y penser l'un des deux valets trop haut.
La lame n'a pas n’apprécié d'être serrée sur la fin de son parcours.
Il y a pas eu de kickback heureusement, mais quand même une coupe difficile, la lame qui force, et même un craquement inquiétant et une marque de scie visible sur la fin.
(On voit sur l'une des photos le valet arrière qui serre le bois la ou doit passer la scie...)

Une fois le ruban collé sur le biseau, je peux reprendre le marquage.

Voici la configuration de tracé :

Le processus est le suivant :

  1. le ruban métrique noir est collé sur le biseau, en alignant soigneusement le 24 cm du ruban avec la marque à 60 mm tracée précédemment (six fois quatre, vingt-quatre, je ne vous fais pas de dessin). A titre de vérification, le 4 cm du ruban doit tomber face à la marque à 10 mm faite précédemment ;

  2. j'ai mis un scotch à un centimètre du bord de l'hypoténuse pour tracer les marques des centimètres. Pour celle intermédiaire, je mettrai un autre scotch à 5 mm du bord, pour faire des marques plus petites ;

  3. l'équerre métallique est fixée sur la partie poignée de la tracette ;

  4. il ne reste plus qu'à faire coulisser la partie équerre de la tracette, et à marquer à chaque 4 cm du ruban pour les marques centimétriques, ou tous les 4 mm pour les marques millimétriques ;

  5. enfin, on recoupera les deux extrémités de l'équerre, de façon que le bord de celle ci commence exactement au 0 du ruban d'un côté, et pile poil marque de centimètre de l'autre côté (36 cm pour moi). Et bien sûr il faut faire ces coupes d'équerre, c'est la moindre des choses pour... une équerre.

Sur les écritures

Il s'avère que le crayon sur ce contreplaqué sombre n'est pas très visible.

Je me suis posé pas mal de questions, et j'ai fait des essais sur comment faire la marque (tranchet, pointe, ciseau à bois, etc.), et sur son "encrage" (crayon, feutre...).

J'ai retenu un processus assez simple, sans pointe ou tranchet :

  1. tracé des traits au porte-mine 0,5, en appuyant un peu pour marquer le bois. (Inutile de vous dire que j'ai cassé de la mine) ;

  2. "encrage" des traits au stylo 0,5 (le porte mine aillant fait son petit sillon, ça se fait à la main);

  3. écriture des chiffres au feutre 0,7.

Je n'ai pas fait de verni pour l'instant, pour protéger les écritures ou tout simplement la tracette, mais je suis à l'écoute des suggestions et retours d'expérience.

Et voilà, c'est enfin fini.
Mais pas d'inquiétude, c'est presque plus long à raconter qu'à faire!

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Discussions

LionelDraghi  a publié le pas à pas "Réalisation de la tracette à Lionel".
il y a 3 ans
Ara

Merci pour ce pas à pas !

patrick pila

Oy. ..Wahou ...un superbe pas à pas et un sacré retour en cours de maths...C'est drôle,il y a une semaine, je lisais un livre "traité du zen et de l'entretien des motocyclettes " et il parlait de Euclide...bon entraînement! !!Merci à toi...
Salutations cordiales. .

LionelDraghi
( Modifié )

Merci à tous les deux!

patrick pila

Ca roule...

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4 commentaires

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