L'Air du Bois est une plateforme Open Source de partage collaboratif ouverte à tous les amoureux du travail du bois. (En savoir plus)

Rejoindre l'Air du Bois Se connecter

floppybois

Quelle différence entre charpente en bois et ossature bois ?

Bonjour,

Pour des bâtiments dont la structure porteuse est réalisée en bois (pas de murs porteurs maçonnés ni de poteaux en béton ou acier), quelle différence faites vous (si vous en faites une) entre charpente en bois et ossature bois ?

Actuellement, ma compréhension de la chose est que l'expression "charpente en bois" désignerait plutôt une structure en bois massif pourvue de sections relativement grosses disposées selon une maille +/- lâche (bien que les constructions en pan de bois présentent souvent un réseau de poutres assez dense) et me renvoie à une architecture plutôt traditionnelle,

alors que "ossature bois" semble être une expression plutôt récente pour désigner une approche "moderne" avec une structure plutôt réalisée dans des sections plus menues mais disposée en une "grille" peut-être plus dense (?) et ayant recours à des panneaux type OSB et des fermettes industrielles plutôt que des fermes.
C'est tout du moins l'impression qui ressort quand on feuillette un ouvrage tel que :

Cette ouvrage aborde néanmoins ponctuellement des questions liées à la charpente traditionnelle, à propos de laquelle il est écrit (p.94) :

Depuis que l'on ne construit plus en France de bâtiments en bois de plain pied et de moyenne hauteur avec la technique du colombage, la construction bois s'est résumée uniquement à la charpente, avec pour seule fonction le maintien d'une couverture.

Néanmoins j'ai la sensation qu'il n'y a pas de limite claire.

Auriez vous des amendements, compléments, corrections ou nuances à apporter à cette vision des choses ?

d'avance merci
Florent

Mis à jour
Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
?

4 réponses

2
CoB34
( Modifié )

Salut,

En fait il existe une multitude de variante pour réaliser un habitât en bois. Sur des murs ossature bois "classiques", on pourra retrouver une charpente tradi, une charpente à chevrons, une charpente réciproque, une charpente en nid d'abeille, une charpente à la Philibert Delorme, etc...
Du moment que la base est correctement dimensionnée, stable et que les descentes de charges sont assurées.

Charpente = "actuellement", uniquement ce qui supporte la couverture, l'isolant, etc...
Mais les charpentiers réalisent aussi les murs d'une maison (traditionnellement ou non)

Pour le mot, ossature, je trouve logique, de mon point de vue, qu'il soit employé pour désigner des parties de gros œuvre dans un bâtiment ou autre.

Dans la famille des constructions à ossature bois on retrouve :

  • les murs en pans de bois et colombages (construction tradi les plus anciennes). Très esthétiques, mais plus onéreux en volume de bois et en main d’œuvre, plus technique aussi sur la réalisation.
  • les murs poteaux poutres (charpente tradi). Idem

Les deux techniques ci-dessus sont généralement constituées d'une ossature primaire (porteuse) et d'une ossature secondaire (non porteuse) entre les poteaux porteurs pour la mise en œuvre d'isolants, la pose des menuiseries, etc... Le volume de bois n'est pas négligeable.

  • Et enfin, les murs ossature bois avec des montants à entraxe régulier (plus récent). On y trouve notamment la technique plateforme (présente dans ce livre) qui est la plus répandue (car assurable), mais il en existe bien d'autres, moins couteuse, plus accessible et bien adaptées à l'autoconstruction. Toutes ces techniques représentent aujourd'hui la majorité des projets de constructions écologiques et d'habitats passifs en France.

Il existe aussi d'autres techniques ossature bois (dites non courantes, voir plus bas) comme :

On peut très bien envisager l'ossature d'une maison en poteaux poutres (charpente tradi) et le remplissage des pans de murs avec la technique du GREB (ossature bois remplie de botte de paille + mortier chaux par exemple ).

Pour la technique plateforme, c'est effectivement une technique qui c'est industrialisée, car l’accès à un hangar permet la réalisation des éléments préfabriqués en filière sèche (hors d'eau), avec tout le confort d'un atelier. Le montage est très rapide.

Ces techniques sont parfois jugées à tors, car souvent comparées aux procès industriels qui ne voient que le profit, ou bien à un mode de sylviculture qui favorise la croissance au détriment de la diversité et du respect des sols. Certains points sont effectivement discutables.

Aujourd'hui des bâtiments de plusieurs étages isolés en bottes de paille se construisent grâce à cette technique avec des boîtes qui ont l'infrastructure pour répondre aux offres.

Il y a aussi beaucoup d’artisans et de petites entreprises qui la mette en œuvre car elle a de nombreux avantages, et ce sans forcement oublier les gestes et techniques traditionnelles.
Il ne faut pas oublier qu'elle a été développée outre atlantique par des personnes qui avaient besoin de se loger rapidement (suite à destruction par exemple), et qui n'avaient pas forcement les moyens pour construire en dur. C'est aussi là bas qu'à vu le jour la technique Nebraska (paille porteuse), juste après l'arrivé de la botteleuse, technique qui reste très économe en ressources.

En France on a la maison feuillette qui a plus de 100 ans maintenant et la création du RFCP.

Le livre que tu présentes est accès sur la technique de l'ossature bois dite plateforme. Il reprend les principes et règles de construction en lien avec le DTU 31.2 et l'eurocode 5 uniquement, on y trouvera donc les techniques dites courantes (assurables, testées, vérifiées). Trois techniques de charpente/ossature bois y sont présentées :

  • chevrons porteurs sur faîtage
  • chevrons porteurs en porte-à-faux sur panne faîtières
  • chevrons porteurs arc-boutés sur solivage

La pose de fermettes n'est pas exposée (car règles spécifiques).
C'est un livre destiné aux auto-constructeurs et/ou pros. Il reste pédagogique, bien illustré et synthétique, mais focalisé sur une technique qui respecte un ensemble de règles pro.

Le DTU 31.2 impose d'office un contreventement par panneau (OSB, Agepend, etc...) et des montants ossature bois standardisés pour garantir la stabilité et rester assurable. On a donc plus facilement recours à des produits industriels.

On retrouve ensuite les techniques dites non courantes (non assurables ou sous conditions), plus facilement mise en œuvre par les auto-constructeurs (ou pro parfois) qui en prendront la responsabilité.
Par exemple et en alternative aux panneaux, le contreventement par écharpes, croix de St André, liens, etc... dans une ossature bois à entraxe de 60cm (pour des isolants classique, fibre de bois et autres...).

pour l'isolation en paille consulter les règles professionnelles de construction en paille.

Tu peux aussi intégrer des éléments plus traditionnels dans une ossature bois classique et ne pas choisir d'utiliser des sections standardisées. Il ni a pas vraiment de limite, simplement des contraintes de mise en œuvre.

C'est une affaire de compromis, suivant son budget, son temps, ses compétences/expériences, ses connaissances, le matériel à disposition, la logistique du chantier, les contraintes d'urbanismes, ses convictions, l'esthétique recherchée, etc...

Mis à jour
floppybois
Je suis d'accord

Merci beaucoup pour votre réponse extensive !
Ça m'apporte plusieurs pistes de réflexions et des perspectives que je n'avais pas envisagées.

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0
etiennedesthuilliers

bonjour
il y a des question que je ne comprend pas et je ne voit pas a quoi elle servent dans la vie courante
il y a des menuisiers et des charpentiers donc a chacun sont métier , ensuite il y a des choses apprendre pour réaliser les travaux mais il ne faut pas s' obnubiler sur la désignation de l'ouvrage qu'il réalise, il y a des des règlements , des assurances , des qualifications et des dtu assez précis pour se faire assurer
et certains on des spécialités, qu'ils assurent
l' assurance de la reprise en sous œuvre ou de charpente de 36 mètres de porté ou la construction d 'un immeuble bois de 4 étages est fait par le charpentier
mais ce n est pas le premier venu charpentier avec un cap qui peu se faire assurer
donc je ne voit pas l utilité de votre question
bien amicalement etienne desthuilliers maitre menuisier mais aussi charpentier

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0
Xime

Je pense qu'il n'y a pas réellement de réponse à cette question, seulement des interprétations qui peuvent en plus varier selon les régions et les professionnels. Pour ma part, je dirais que la discipline de la charpente se compose de plusieurs techniques, l'ossature bois est une de ces techniques. Le pan de bois en est une également, le poteau poutre est une autre technique, etc. La charpente regroupe toutes ces techniques de mise en œuvre qui concernent la structure d'un bâtiment (gros œuvre hors maçonnerie).
C'est mon interprétation :-)

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0
Nicoel

Hello,

Charpente = uniquement la toiture d'un bâtiment.

Ossature = structure complète

?

cocoM
( Modifié )

quid alors des charpentiers de marine ??? Ils font de la charpente sur un bâtiments sans murs ni toit. Et les charpentes métalliques qui servent notamment à faire des ponts... c'est de l'ossature bois en métal ?

Je pense que la définition que tu donnes sera celle du grand public et des architectes (encore que pas tous).

En voici une autre, certainement tout aussi fausse et pas généralisable :
L'ossature bois n'est qu'une (mauvaise) traduction littérale des "woodframes" ricaines, utilisée pour vendre cette "nouvelle" méthode constructive sans faire peur aux potentiels clients en faisant références aux techniques de construction à pans de bois médiévales...
La charpente, c'est l'art de concevoir et mettre en place une structure fixe permettant de décupler les capacité physiques brutes du matériau utilisé.

Nicoel

Ben voilà, c'était une réponse "grand public"... place aux pros 😉

floppybois
( Modifié )
Je ne suis pas d'accord

Bonjour Nicoel,

cette manière de penser la charpente comme limitée à la toiture est due aux habitudes de construction du XXe siècle durant lequel le bois a été abandonné au profit du béton dans l'édification des murs et du métal pour de nombreuses autres applications structurelles.

Gustave Oslet, dans son Traité de charpente en bois de 1890 (il traite par ailleurs de la charpente métallique qui commençait déjà à substituer le bois dans les ouvrages d'art type pont, etc.) introduit l'ouvrage ainsi :

La charpenterie a pour objet le travail des bois de fort équarrissage destinés : 1º aux constructions civiles dans lesquelles ils sont employés, soit d'une manière permanente pour former les éléments essentiels des bâtiments, tels que les planchers, les escaliers, les combles et quelques fois les édifices complets; soit d'une manière provisoire pour aider à l'exécution de gros ouvrages ou à leur restauration, sous forme d'échafaudages, d'étais ou de cintres; 2º aux constructions navales; 3º aux machines, telles que les grues, les roues hydrauliques, les sonnettes, etc.

floppybois
( Modifié )

Néanmoins votre réponse me met sur une piste qui semble confirmée par ce que j'ai relu pour commenter ci-dessus : la "charpente" c'est l'ensemble des constructions d'ouvrages d'importance, quand on veut parler des bâtiments, peut-être qu'on peut opposer à "ossature bois" plutôt le terme de "pan de bois" ou "colombage".

Nicoel

De rien, c'est déjà ça !

Ara
Je suis d'accord

J'aurais dit la même chose (je suis novice...).

Connectez-vous pour ajouter un commentaire.
0 coup de coeur
575 vues
4 réponses

Publications associées

0 collection

Tags

    Aucun

Licence

Licence Creative Commons