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AugustinPierre

Bois gras au contact de papier après finition à l'huile

Bonjour,
Je fabrique de petites planches de présentations en bois (châtaignier, frêne, poirier... ) et jusque la j'utilisais une huile de lin de cuisine bio pour donner une couleur plus agréable à regarder. Mais j'ai toujours remarqué que mes petites étiquettes en papier que j'accroche sur la poignée des planches avait tendance à absorber le gras meme après plusieurs semaines de séchage.
Je ne passe qu une couche légère , je laisse sécher une journée et j essuis bien avec un chiffon propre.
Je me suis commande l huile de finition alimentaire Chestnut. (Je me suis dit c'est un produit a destination du bois donc ca devrait régler mon problème mais non ca fait la même chose. Et sur le poirier la couleur s'estompe des le lendemain.
Je suis un peu dessus du coup...

Le problème cest que j'ai peur que ca tache les meubles des gens qui me les achète ou les papiers a côté.

Comment régler se problème en gardant le cote huilé du bois. Pour ne pas le laisser brut.
Merci 😊

mofran

pas sur qu'il y ait une solution générale, ces huiles sont siccatives, ca veut dire qu'elles vont sécher au contact de l'air, ca peut durer des semaines, on peut ajouter du siccatif chimique qui accèlère le séchage mais on perd le coté bien être, ou acheter un produit ou ce mélange a été prévu a cet effet, ou passer a une cire ou autre , bref faut faire pour chaque cas un choix entre naturel et chimie avec les avantages et inconvénients qui vont avec (certaines résines naturelles peuvent dégager des substances nocives et certaines finitions de commerces ne dégagent de COV que lors de leur application) perso je ne crois pas a la recette universelle et je n'applique que rarement l'huile de lin pour les raisons évoquées

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2 réponses

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cocoM

Un petit peu de précision sur le vocabulaire : le "séchage" d'une huile ce n'est pas une évaporation (comme ce serait le cas avec de l'eau ou de l'alcool) mais une polymérisation. Ton huile est composée d'acides gras dont certains sont insaturés ; et qui vont de ce fait se lier entre eux en présence d'oxygène et ainsi former un film continu assimilable à un plastique naturel.

Pour siccater (oui je viens d'inventer un nouveau verbe transitif, on devrait parler de réticulation mais bon...) ; ton huile va avoir besoin
-d'oxygène
-d'un contact entre ses acides gras insaturés (s'ils ne se touchent pas ils ne réagissent pas) et donc d'un film continu
-de temps.
La durée indicative pour la réticulation d'une huile ne tiens pas compte de plusieurs éléments : la température, l'humidité, la quantité d'oxygène, la présence d'éléments chimiques favorisant la réaction (ceux qu'on trouve dans les siccatifs : manganèse, cobalt, plomb...) ; si tu fais sécher ton huile dans un environnement froid, humide et mal ventilé (typiquement : dans une caisse en plastique dans laquelle entreposer un stock avant de le livrer aux clients) même après 3 semaines ton huile n'aura pas séché. Certains bois (par exemple certains résineux) vont naturellement contenir des éléments chimiques qui vont favoriser ou ralentir la polymérisation.

Dans le cas du bois, la circulation d'oxygène se fait en surface, mais assez peu en profondeur, et d'autant moins que le bois est dense et à grain serré (ça sèche mieux en profondeur sur du chêne que sur du poirier ou du houx) ; et si un film a polymérisé en surface, plus d'échange d'oxygène avec ce qui est dessous et donc plus de polymérisation. Et par là dessus, ton bois est poreux, ce qui fait que ton huile va migrer vers le coeur d'autant plus vite que ton bois est sec et que ton huile est fluide.
Et pour couronner le tout, la siccativité reste quoi qu'il arrive partielle : une proportion des acides gras variable d'une bouteille à une autre sont saturés, ils vont donc rester fluides.

Avec ta méthode actuelle, tu assures la saturation du bois, mais en passant essuyer le surplus 24h après, tu supprimes le film continu en surface ; par la suite les changements de température/humidité/pression vont faire migrer une partie de l'huile contenue dans ton bois vers la surface, et là soit l'huile est en contact avec l'oxygène et va réticuler, soit elle est en contact avec une surface poreuse et elle va migrer dans cette surface (d'où les étiquettes grasses).
Les huiles "food safe" chesnuts ou autre ne précisent pas leurs compositions (ce qui est embêtant pour de l'alimentaire) ; mais semblent plutôt être composées d'huiles minérales (huile de paraffine ???) et quand on lit leurs recommandations d'applications elles semblent avoir un rôle de saturateur plus qu'autre chose (elles ne sèchent jamais, mais en occupant la place elles empêchent l'eau de rentrer).

Pour remédier à ta problématique, je suggérerais d'améliorer ton application d'huile de lin en saturation : t'assurer d'avoir un bois bien sec ; faire une application à chaud de l'huile pour la rendre plus fluide et obtenir une meilleur migration en profondeur dans le bois ; essuyer le surplus plus rapidement (2-3h) ; assurer un environnement de réticulation correct par la suite (assurer la meilleure circulation d'air possible, température entre 15-25°C, humidité de l'air inférieure à 60%). Par là dessus ; il est intéressant (mais pas indispensable) de créer un "film" protecteur : soit une deuxième application d'huile ; soit une cire.

Si cette modification ne rentre pas dans ta grille tarifaire, ne pas chercher un produit miracle qui va tout solutionner, mais plutôt être honnête avec les clients sur les propriétés de ta finition actuelle. La finition est toujours un compromis entre des produits plus ou moins nocifs, une esthétique particulière, une durabilité face aux conditions d'utilisation, une temps et une difficulté d'application, et un prix. Etre clair avec soi même et avec les clients sur les raisons qui t'ont amené à placer la barre du compromis à tel endroit est plus important que d'avoir la finition parfaite.

Malijaï
Je suis d'accord

Belle explication. Je dirais même d’essuyer plus rapidement, moins d'une heure après l'application.
Aussi à la place de l'huile de lin qui peut rester collante j'ai commencé à utiliser l'huile de chanvre, c'est plus fluide et ça sicationne plus rapidement pour un super joli rendu (au début c'est vert mais ça disparaît) et ça sent moins mauvais.

Chaluthier
( Modifié )
Je suis d'accord

Je suis d'accord, même si le verbe précis est siccativer.

J'ajouterai qu'en plus des siccatifs chimiques, il existe plusieurs procédés plus ou moins simples et/ou dangereux pour rendre une huile siccative. La laisser s'oxygéner, elle va épaissir et devenir une "Standolie", l'exposer au soleil, ou encore la faire chauffer à 270° pendant 3 heures, dans un plat vernissé ou émaillé.

Attention, surtout pas en intérieur > dégagement de fumées toxiques et risque d'incendie.

J'utilise cette huile cuite en première couche sur mes instruments, essuyés à l'alcool ou à l'essence d'écorce d'agrumes, puis séchage dans un lieu ensoleillé et riche en oxygène, sous un arbre par exemple. Ça fonctionne bien.

Pour colorer/ réchauffer les bois davantage, l'orcanette peut être utilisée, en macération dans l'huile cuite, car son principe colorant est miscible dans les corps gras. (Recette de Roubo)

Bons essais.

Jean

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etiennedesthuilliers

je me demande quel intérêt on a a mettre de l huile de consommation sur le bois surtout naturelle vous me direz avant un vernis tampon on peu utiliser de l' huile pour remplir

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