
A 7€ le risque n'est pas énorme... si tu connais quelqu'un en métropole qui doit venir te voir ou inversement tu peux encore gagner 3€ ;)
Par contre pour le démorfilage des outils de tournage, j'ai laissé tombé mes cartes diamantées pour reprendre ma pierre de forme (bleue des pyrénées qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de bordet). Certes la pierre se creuse, mais la forme permet de travailler le démorfilage dans le creux de la flute et sur le biseau, pas besoin de changer de pierre, un petit gain de temps à chaque affutage et comme ce n'est que du démorfilage la pierre met longtemps à s'user.
La pierre diamantée me sert principalement pour mes fers de raboteuse.


En général, les caravanes à l'ancienne c'est ossature en bois de petites sections (25/25 ou approchant), tôle alu en extérieur, polystyrène en isolation et CP 3mm en intérieur. Les contreventements sont assurés par les aménagements en CP 10mm.
Avec cette méthode et un peu d'ingéniosité, les aménageurs de caravanes s'en sortent.
Perso si je devais en faire une pour cuisine ou SDB, je changerais un peu la méthode car l'humidité sera forcément un problème (vapeurs de cuisine ou de la douche dans un petit environnement).
Conserver le principe d'une ossature en petit bois léger (pin blanc, épicéa, ou peuplier) mais que je traiterais au xylo. Par pluie agrafé en extérieur, pare vapeur en intérieur ; et pour l'isolant polystyrène expansé. En finition intérieur un lambris PVC face à l'humidité, en finition extérieure une tôle alu fine est le plus léger.
Pour le plancher je prendrais des sections plus costaudes pour l'ossature (30/40) en chêne, chataigner ou encore mieux en robinier (mais il faudra surement les tailler toi même dans une gosse section, difficile de trouver ces bois dans ces formats) ; un CTBX fin (5mm) en soubassement avec une couche de peinture noir protecteur (celle pour les soubassement de voiture) ; iso en polystyrène expansé ou liège ; et plancher réel en CTBX 10mm.
Ensuite il faut penser à utiliser les éléments de ton aménagement pour faire office de contreventement : si tu dois faire une cloison ; taille le bandeau haut dans un CP qui prend toute la largeur de la caravane : s'il y a des meubles hauts de cuisine, les mettre dans la largeur, s'il y a un meuble colonne créer la colonne avec des CP sur toute la hauteur...
Pour le budget, tu peux profiter du fait que l'ossature en petit bois nécessite des sections courtes et récupérer des chutes chez un couvreur (les sections de liteau pour tuiles mécaniques c'est pas mal). Du fait d'ajouter un pare pluie tu peux te permettre une tôle alu de récup car elle ne sera pas seule à assurer l'étanchéité (par exemple la tôle supérieure d'une caravane en casse, il faut une visseuse, un escabeau et 30min si on s'y prend bien).
Bon courage en tout cas.

Pas de retour d'expérience sur l'Osmo, mais quelques pistes de réflexion :
Sur la "durabilité" d'une finition ; c'est pas tout de dire que c'est pour une table de salle à manger, il faut définir ce qui est attendu de la finition sur une table de salle à manger ?
Est-ce que ce sera vraiment une table uniquement pour manger, ou c'est LA table de la maison qui servira tantôt de bureau, de table de machine à coudre, d'établi... Et quand on mange dessus, c'est au quotidien avec une table dont on veut qu'elle encaisse les coups quitte à porter quelques cicatrices ou "pour se la péter en société" avec un magnifique support en bois qui en jette auprès des invités ?
_Les huiles (quelles qu'elles soient) ont l'avantage de leur facilité d'application ; d'être facilement retouchées ; et de cette finition matte qui supporte très bien les petite imperfections de préparation du support et les micro rayures qu'elle subira dans le temps. Par contre il ne faut pas leur demander de protéger efficacement et durablement des tâches, des UVs, ou de former un film lisse comme un miroir qui se laissera nettoyer en un coup de chiffon microfibres.
_Les vernis demandent une meilleure préparation du support, un bouche pore, des égrenages etc... La finition est bien plus lisse, ce qui lui donne une étanchéité plus grande (et donc une moins grande sensibilité aux tâches) mais elle vivra avec moins de résilience les évènements catastrophiques (cul de marmite brulant, grosse rayure au couteau, gros rouge qui tâche qu'on a négligemment laissé imbibé pendant toute la nuit parce qu'on était trop fatigué pour ranger la table avant d'aller se coucher) ; et la moindre micro rayure causée par un grain de sable sera visible ; même s'il faudra forcer un peu plus sur le grain de sable pour causer la rayure.
Le meilleur des deux mondes... c'est un peu illusoire ; il va falloir faire un compromis.
Les teintes intégrées à la finition ; c'est pratique parce que ça va vite et qu'on s'en remet au savoir faire du fabricant. Mais franchement, quand le cout de la main d'oeuvre n'est pas un facteur, les résultats sont tellement meilleurs en utilisant une teinte avant la finition... en prenant des teintes miscibles entre elles et diluables (à l'eau ou à l'alcool) on peut vraiment jouer et trouver la nuance qui nous plait sans se fier à un nuancier certes important mais défini par les gouts du marché ; on peut avoir un remord et refaire la teinte avant d'appliquer la finition sans jeter 30€ de produit et 15€ de papier de verre qui s'encrasse à cause de ce fù$^ produit de m$ù^pe ; on peut s'amuser à alterner brossage/teinte/ponçage/teinte pour créer des effets de texture qui font ressortir le grain du bois dont on est si fières ; et on regagne la liberté de choisir telle marque/gamme de finition parce que (insérer ici argument fallacieux X*) même si la teinte qu'on souhaite n'existe pas chez ce fabricant.
Si je devais donner un avis sur ta planche de tests... je choisirais l'huile de lin parce que sur toutes les versions teintés la teinte n'est pas uniforme ; on voit des tâches foncées qui sont dissociées du grain du bois et brouillent son appréciation. Je ne sais pas si c'est une erreur de préparation du support, un défaut inhérent aux produits ou une fausse impression causée par la photo ; toujours est-il que ça me conforte dans l'idée qu'il vaudrait mieux faire une teinte avant finition.

Dans mon cas j'ai trouvé que faire mes traçages au tranchet plutôt qu'au crayon avait été d'une grande aide : les fibres coupées par le tranchet "guident" les dents de la scie juste ce qu'il faut pour corriger un geste correct mais pas parfait.
Pour la démarche : entamer la coupe en face supérieure ; puis descendre le long du trait sur le côté de la pièce côté ouvrier et utiliser le sillon ainsi formé comme guide pour descendre le côté opposé.
Une scie à dos (dozuki en scie "japonaise") sera plus précise.

Il y a du plus et du moins des deux côtés... une machine en 220 sera plus facile à revendre au cas où ; une machine en 380 sera plus durable (moteur plus simple, facile à remplacer, etc...). L'installation électrique a ses contraintes dans les deux cas : de grosses puissances en 220 nécessitent des grosses sections de câble, et un abonnement qui va encaisser un pic de démarrage fort ; en 380 la possibilité de branchement étoile/triangle du moteur permet de lisser le pic de démarrage mais il faut réfléchir à l'équilibrage des phases (y compris dans la maison si l'atelier est sur le même abonnement).
Si tu as le 380 dans l'atelier et que tu n'as pas l'intention de revendre ton matériel à court terme, ça me semble quand même plus intéressant de prendre du 380 : un moteur qui chauffe moins, qui a plus de couple, qui est plus facile à entretenir et surtout un pic de démarrage réduit... Si mettre le 380 dans l'atelier t'oblige à refaire l'intégralité de l'électricité de la maison par contre, reste en 220.

Sur les gouges à profiler le "standard" est de mesurer le diamètre du rond dans lequel est usiné la gouge ; sur les gouges à creuser on mesure plutôt le diamètre interne... sauf que certaines marques commencent à se rendre compte que c'est nawak et mesurent le diamètre extérieur.
Comme Nicoel je pense que le plus polyvalent pour une gouge à profiler c'est 13mm ; 10mm c'est déjà une gouge à détailler.
Sauf erreur il me semble que le profil anglais/allemand/continental/ellesworth/etc... dépend de l'affutage plus qu'autre chose ; il y a toutes les chances pour que la gouge qu'elle emprunte n'ait plus trace de cet affutage d'origine.

Pas simple, surtout si tu veux pouvoir utiliser le même principe sur des diamètres variables. Je tenterais un prototype comme ça :
1 : cylindrer ma pièce, préparer mes prises de mandrin et séparer boîte/couvercle (si je veux un alignement du grain entre boîte et couvercle, je trace un axe du bloc capable au crayon fin en prenant appui sur mon porte outil).
2 : monter un mandrin de perçage sur la contre pointe ; puis faire un perçage centré en diamètre 8mm dans ma boîte, puis dans mon couvercle.
3 : utiliser mes deux trous de centrage pour fixer un gabarit de perçage pour mes aimants : une rondelle de CP, un tourillon de 8 au centre (dépassant de chaque côté pour ne pas avoir à le retourner entre boîte et couvercle), et deux trous de 4mm percés à la colonne à une distance voulue du centre. Je perce un premier trou de 4mm, j'utilise un clou de 4mm pour fixer l'orientation de mon gabarit et je perce le second trou. Si je veux aligner le grain, je fais un repère sur la tranche de ma rondelle de CP et je l'aligne avec les repères d'axe précédemment tracés sur mon bloc capable avant de percer le premier trou.
4 : je mets une goutte d'eau dans mes deux trous de centrage, et je reforme mon bloc capable avec un tourillon en alignant bien mes repères d'axe (l'eau devrait faire gonfler le tourillon et assurer un assemblage assez fort pour tourner le bloc, sur certains bois ce ne sera pas nécessaire)
5 : tourner la forme externe de la boîte ; séparer boîte et couvercle pour les creuser.
6 : Installer les aimants.
Si le processus fonctionne et qu'il y a une volonté de série, je chercherais comment rendre le gabarit plus durable/adaptable à différents diamètres, mais je ne me prendrais pas la tête sur le prototype sans avoir testé le concept.
Il faudra aussi ajuster les tolérances (peut être que pour ton aimant de 4mm il faudra percer à 4,2 ou à 3,8)
Mon inquiétude sur ce concept serait le collage de l'aimant. Le néodyme ça tient fort, j'aurais peur que le magnétisme soit plus fort qu'un collage bois/métal. Avec aimant d'un côté et insert métallique de l'autre tu aurais peut être déjà une tenue assez forte tout en économisant deux aimants...
Si tu gardes le concept aimant/aimant ; attention à tes orientations. Sur une boîte ça va, mais sur une série de 20 il devient facile de faire une inversion de pôles et de jeter à la poubelle quelques heures de travail car une fois collé, difficile de récupérer l'aimant sans casser la boîte.
Bon prototypage.

Désolé, c'est un frêne commun... ce qui ne l'empêche pas d'être olivier. L'appellation frêne olivier ne désigne pas une espèce spécifique d'arbre mais une qualité visuelle du bois issu d'un frêne. Ca peut arriver pour plein de raisons (arbre taillé en têtard, maladie, caractéristiques du sol...)
Si le transport est facile, tentes le coup.
Si le transport te coute un bras... passes ton chemin.
Tu n'auras probablement pas de beau plateau bien droit et utile pour un agencement ; mais tu peux avoir de magnifiques dessins et des pièces intéressantes à exploiter sur de petits projets (tournage, boîte, planche à découper, plateau de service, voir une table basse si tu as de la chance...)

Hello,
je vends à peu près le même type de produits, sur marchés.
Un point important : le prix "juste" pour vendre suffisamment tout en ne cassant pas trop le taux horaire de rémunération pour toi sera variable géographiquement... Je ne change pas mes tarifs d'un marché à l'autre, mais je sais que quand je vais faire un marché en ile de France je n'ai jamais de réflexion sur un prix trop élevé ; qu'en Bretagne je vais entendre "je comprends le prix mais je ne peux pas le payer" et qu'en haute Vienne "c'est trop cher".
Je caricature bien sûr, mais je vais tout de même sélectionner le type de pièce que j'emmène selon la région, les grosses pièces d'art à 300€ se vendent n'importe où ; de même que les toupies ou les pendentifs à moins de 15€ ; par contre les pièces du quotidien à 20-30€ se vendent mieux dans les régions "périurbaines jeunes classe moyenne" et les pièces utilitaires moyen format (saladier, corbeille à fruit 50-100€) dans les région "rurales tertiarisées CSP+ en fin de carrière". En région touristique, pas la peine de prendre de grosses pièces, y'a pas de place dans la voiture pour les ramener à la maison.
En face de ces considérations côté client, de mon côté producteur/vendeur j'ai réduit les dépenses : je suis dans une région où je trouve facilement du bois varié à tarif hyper abordable (10€/m3 pour du bois à couper soi même à 500m de chez moi, 400€/m3 pour du bois d'oeuvre sec toutes essences en plateaux à 20min de route) ; j'ai conçu mon espace d'expo (barnum et tables) pour être transporté dans un véhicule qui ne coûte pas cher ; et je ne fais que des marchés où la patente est peu élevée.
Si la boutique prend une commission de 30% ; que tu travailles avec du bois au vrai tarif commercial etc... il faut le répercuter sinon tu ne t'en sortiras pas.
Partant de là ; mes tarifs pour des pièces équivalentes sont à
-10/20€ pour les bougeoires (10 pour un "simple" comme présenté, 15 pour le même en loupe ou autre bois figuré, 20 si on rajoute des profils/incrustations)
-18-30€ pour les assiettes plates (18€ pour 15cm de diamètre, 20 pour 18, 23 pour 21, 25 pour 25, 30 pour 30) mais avec une finition huile/cire plutôt que gomme laque.
-mortier/pilon entre 30 et 60€ suivant la taille et le bois (pour ce qui semble être un 10cm de diamètre avec profils et bois simple comme sur la photo je serais à 40€, 35 en supprimant les profils et 45 avec un bois plus figuré).
Pour la planche à découper et le porte bougie double, si j'en faisais je tenterais à 15-20€
Une petite remarque pour l'assiette plate : j'en ai fait avec une finition gomme laque à mes débuts, mais je suis revenu à l'huile/cire. Ce type de format est propice à découper dedans, et les finitions gomme laque vivent plus mal que les autres les coups de couteau/fourchette. Maintenant je réserve la gomme laque à des pièces comme les pendentifs, les corbeilles à fruit, bougeoires...

avec du mélèze de pays ou du douglas purgé d'aubier et une bonne mise en oeuvre cela fera l'affaire.
Tu peux ajouter des bandeaux haut et bas insérés en rainure languette (rainure en partie haute pour ne pas créer de cuvette) pour protéger les abouts.
Il faut bien dégraisser ton bois avant application de la peinture, et utiliser une peinture microporeuse pour laisser le bois respirer et éviter un phénomène de rétention d'eau (il y aura toujours une zone d'infiltration, mais si tu utilises une peinture "étanche" l'eau infiltrée ne s'évaporera pas, il vaut mieux utiliser une peinture respirante).
La pousse plus rapide du mélèze de pays n'aura pas un impact crucial sur ce type d'ouvrage, pour une fenêtre ou autre ouvrage où avoir un droit fil et un bois homogène sont important oui, mais pour un volet "simple" tu peux t'accommoder d'un bois moins parfait.


Pour la première question : l'huile de finition ne rendra jamais ta planche parfaitement étanche, résistante aux coups de couteaux etc... l'idée est donc de trouver un produit qui va donner un aspect visuel appréciable tout en n'étant pas toxique (contact alimentaire) et qui ne dénaturera pas le goût/odorat.
Pour l'aspect visuel, c'est une question de goûts et de couleurs, entre mat avec une huile pure et satiné avec un mélange huile/cire ; plus ou moins jaune selon l'huile utilisée, et des contrastes plus ou moins accentués sur le bois.
Par exemple une huile de paraffine ne va pas jaunir le bois, une huile de tung ou de lin va fortement jaunir ; entre les deux il y a un panel de teintes.
Les huiles siccatives (tung, lin, noix...) vont perdre leur aspect gras en polymérisant, donc la finition sera plus matte qu'avec une huile stable (paraffine, pépin de raisin, camélia)
Pour l'aspect toxique... c'est le bordel. L'huile de paraffine par exemple fait peur parce qu'elle est utilisée pour déboucher les intestins... pour autant elle est en réalité non toxique. L'huile de noix ou l'huile de lin alimentaire à l'inverse sont très bonnes si consommées fraiches, mais elles s'oxydent rapidement à l'air en formant alors des polymères plus ou moins toxiques.
Un indicateur empirique c'est de regarder la DLC d'une huile alimentaire : s'il y a moins d'un an de DLC après la mise en bouteille, on évite de la laisser à l'air sur une planche qui va servir dix ans.
Partant de là, j'aime bien un mélange huile de pépin de raisin/cire d'abeille/cire de carnauba ; ça donne une teinte assez neutre et un visuel satiné tout en réhaussant un peu les contrastes ; en ayant une bonne durée de vie et une application facile. Mais chacun peut faire ses choix (si tu préfère une teinte plus jaune, un fini plus mat, estime que le transfert de goût rance et la toxicité d'un polymère d'huile de lin sont négligeables aucun problème).
Et la question des tanins... c'est encore plus compliqué !!!
Déjà "les tanins" c'est un problème ; puisqu'il s'agit d'une famille de molécules hyper variée, produites par les plantes pour se défendre face à certaines contraintes environnementales.
Ces tanins, on en bouffe tout le temps ; vraiment tout le temps. Les fameux "anti-oxydants" des fruits et légumes = tanins ; les propriétés antisceptiques du thé, des plantes à infusion et des épices = tanins ; la toxicité aigüe de certaines plantes = (parfois) tanins.
D'un point de vue sanitaire, la question devient donc de savoir si le chêne contient des tanins à toxicité aigüe et/ou s'il son usage va causer un surdosage de tanins "bénins". Pour ça il faudrait savoir si c'est du chêne pédonculé, vert, rouge ou à pois blancs. Il faudrait aussi savoir s'il a du faire face à des contraintes environnementales qui l'ont poussé à une surproduction de tanins (arbre de haies, attaques de ravageurs, broutage...) mais ça ce n'est que de la théorie, en vrai tu ne pourras jamais garantir que ton chêne est sain même avec toute la bonne volonté du monde.
Du coup il te reste la bonne vieille méthode empirique : le chêne rouvre ou pédonculé est utilisé pour faire des fûts dans lesquels on fait vieillir diverses boissons ; et si ces boissons sont généralement toxiques c'est plus à cause de l'éthanol qu'à cause des tanins ; on nous vend même le fait que les bénéfices des tanins pour la santé seraient un prétexte pour accepter la toxicité de l'éthanol (alors que tout le monde sait que la meilleure raison pour accepter la toxicité de l'éthanol c'est de supporter tonton lors du réveillon de noël parce qu'on sait qu'on aura tout oublié demain).
Et de toute façon les transferts de tanins de ta planche vers les aliments qui y seront coupés est par défaut négligeable si on la compare au vieillissement en fût sur 15 ans d'un bon scotch.
Une fois évacuée la question de toxicité, reste l'esthétique : certains tanins du chêne réagissent avec certains acide en devenant noir. Si tu coupes des agrumes, des viandes marinées, des tomates, des pickles... sur ta planche, il va y avoir des tâches grises/noires. C'est purement esthétique, ça ne la rendra pas plus toxique que la bouteille de st émilion qui trône dans la cave, mais il faut apprendre à vivre avec ces tâches.


Pas d'idée particulières sur le plan, mais j'ai encadré récemment un chantier comparable (aménagement d'un jardin partagé).
Le plus compliqué est de prévoir un planning sans connaitre le niveau d'autonomie et de "performance" (capacité physique, logique géométrique etc...) des participants.
Perso j'ai plutôt découpé le chantier en ateliers en centrant chaque atelier sur un profil de compétences :
-atelier débit nécessitant de l'investissement physique et une organisation "industrielle".
-atelier agencement (intérieur d'un cabanon) nécessitant une bonne visualisation géométrique et un travail plus délicat
-atelier charpente (montage d'une pergola) nécessitant du physique et de l'agilité
-atelier bardage (du cabanon) nécessitant du travail d'équipe.
Ensuite dans le planning, j'ai compté la première journée comme non productive : l'idée était de passer du temps à bien partager les objectifs de chaque atelier, de présenter les tâches à effectuer pour chacun et ainsi laisser à chacun le loisir de trouver celui qui correspond le mieux à ses compétences ; et enfin de laisser chaque "équipe" ainsi formée s'emparer de l'espace de travail et les orienter sur une organisation efficace mais plutôt en les laissant découvrir cette organisation plutôt qu'en leur imposant une organisation prévue par avance.
Pour moi ça a été l'occasion de prendre du temps avec chaque participant, de commencer à percevoir qui sera plus à l'aise/efficace pour telle ou telle tâche...
Pour la suite du chantier, chaque demi journée commençait par donner un objectif à atteindre pour chaque atelier (adapté en fonction du niveau constaté le premier jour). De mon côté je choisissait l'atelier le plus crucial pour ne pas bloquer le reste du chantier et je venais y apporter un "boost" de productivité/organisation par demi journée :
-premier matin : booster l'atelier débit pour créer un stock d'avance pour les autres ateliers, assurer le respect des règles de sécurité sur l'atelier le plus risqué et peaufiner l'organisation.
-premier après midi : atelier agencement pour peaufiner les plans, pointer les difficultés potentielles et partager quelques petits trucs de chantier (comment visser en biais sans foirer les vis, faire bon usage des serre joints comme troisième main...)
-deuxième matin : atelier charpente (qui n'avait pas commencé avant) pour tracer les assemblages, donner la marche à suivre pour autonomiser...
-deuxième après midi : atelier bardage (qui commence juste) pour aider l'équipe à se coordonner et partager des trucs d'atelier (clouer efficacement, choisir où clouer pour que le collègue puisse rapidement lâcher sa planche...)
et ainsi de suite, je suis retourné à la charpente au moment du levage pour assurer la sécurité, puis pour le travail en hauteur ; au bardage pour les finitions, à l'aménagement pour les ajustements précis ... Je pouvais intervenir sur chaque atelier librement puisqu'ils étaient globalement autonomes, je mettais la priorité sur celui qui était le plus crucial pour ne pas bloquer les autres, le plus dangereux ou le plus technique en fonction des besoins ; mais je pouvais "quitter" chaque atelier pendant 10/15 min pour débloquer une situation ailleurs.
J'avais aussi prévu des horaires de chantier réduites (9h/12h puis 13h/16h et rangement de 16 à 17). Pendant le rangement, je checkais chaque outil pour prévoir les affutages, charges de batteries etc... J'arrivais le matin à 8h30 pour installer le chantier, faire le bilan de la veille avec un oeil frais et réadapter mon programme de la journée. Le soir, je gardais un peu plus de deux heures de temps de travail bonus (17-19) tout seul au cas où (ça permet de rattraper un retard sur le débit, prendre du temps pour réfléchir à un problème imprévu, aller chercher un outil qui manque cruellement, faire en atelier une découpe qui aurait été longue et mal faite sur chantier...). Au final je n'ai utilisé ces deux heures que le premier soir (après avoir découvert que le bois de récup avec lequel je devais travailler était trop épais pour la scie de chantier mais ok pour ma scie d'atelier) ; le reste du temps je restais peut être 30 min pour faire de la résolution de problème (un coup de rabot pour que la porte ne frotte plus, couper les vis qui dépassent...)
Au final je dirais que ce sont les mêmes compétences qu'un chef d'atelier/chantier : savoir garder une vision d'ensemble pour placer les bonnes personnes au bon endroit au bon moment. La grande différence c'est que tu n'es pas face à des professionnels, et qu'ils sont bénévoles. Il faut réussir à trouver un levier pour "motiver les troupes" sachant qu'il n'y a pas la carotte du salaire.
Dans mon cas le levier c'était la curiosité des jeunes et leur soif d'autonomie. J'ai passé beaucoup de temps à discuter de sujets "annexes" : cour improvisé d'anatomie du bois, de physique et géométrie adaptée à la charpente, d'affutage ; bavardage sur l'exploitation du bois, la politique locale etc...
J'ai aussi accepté de laisser certains faire des tâches à contre emploi : j'ai fais la charpente avec le geek du village qui est plus à l'aise avec les algorithmes qu'une visseuse, et un jeune en surpoids avec le vertige ; mais du simple fait qu'on leur laisse la chance de faire par eux même quelque chose pour lequel les à-priori les disqualifie ; la motivation et la jeunesse ont compensé.
Le commanditaire a un rôle primordial pour créer cet élan de travail collectif non rémunéré ; il faut être clair avec lui sur ce point avant : à lui de s'assurer qu'il y aura de quoi créer une ambiance qui plaira à ses bénévoles : que ce soit la buvette (sans alcool) et la restauration, la musique, peu importe. Il doit aussi être capable de te donner quelques pistes à l'avance sur l'ambiance à laquelle t'attendre (pour rebondir sur la buvette sans alcool, si le lien social c'est la picole et que vous êtes censés travailler avec des outils coupants... y'a quelque chose à revoir dans le contrat).
Bon chantier en tout cas, tu verras c'est super gratifiant quand ça se passe bien.