
Je fais ma finition toujours au rabot puis 2 couches de peinture primwood de chez la seigneurie appliquée au pinceau. L'intérieur huile de lin . Je déteste les finitions modernes du type poncé à l'orbitale et peinture au pistolet, ça fait des ouvrages " mort " et ça ne vas pas avec le traditionnel. Le fait de les finir à la main cela donne une certaine vibration , les ouvrages sont plus " vivants " . De plus c'est beaucoup plus rapide de varloper les bois plutôt que de les ponçer, pas de papier à acheter, pas de vibrations dans les mains, pas de bruit non plus ormis celui du copeau qui frise...

Non, c'est une peinture faite pour être appliquée directement sur les bois neuf et taninques, ça fait plus de 10 ans que je les utilise et j'ai jamais eu de soucis...

Bonjour, ce sont des rabots faits maison, le fer et plus ou moins convexe suivant le type d'ouvrage, des fois c'est vraiment minime. Ce qui faut savoir sur les rabot selon moi: une semelle bois aura toujours une meilleure glisse que les métalliques, je n'utilise pas les rabots type "américain ", je ne les supporte pas, tout mes rabot sont en bois. Plus le fer est incliné, plus il y a d'éclat s, mais plus il se rapproche de la perpendiculaire, plus est dur à pousser. Idem pour le contrefer, plus il est proche de l'arrête du fer, moins il a d'éclat mais plus il est dur à pousser. J'achète des fers avec le contre fer à visser, c'est beaucoup plus simple pour avoir un réglage très fin. Ensuite plus la lumière est grande, plus il y a d'éclat également.
Tout mes bois sont raboté avant l'assemblage, et ensuite soit un autre petit coup pour affleurer ou sinon au racloir. Ça peut être un peu galère au début, mais quand on a pris le coup de main c'est très rapide, et on supporte encore moi le ponçage qui n'est que l'action de rayer du bois...
Je le fais juste pour les moulures ou des ouvrages modernes.

Bien vu !, c'est bien sur St Pol, mais ce n'est pas sur le mur du château du comte de St Pol c'est derrière la mairie et la Cathédrale, il y a plusieurs grandes propriétés clos de mur par là aussi.

Oui effectivement on a des faîtière rouges sur des ardoises, je ne savais pas que ça ne se voyait pas forcément ailleurs . Mais ces différences entre les régions font la beauté de la France!

MonsieurBella bonjour, ce projet a été devisé 135 heures, après en réel je ne compte jamais car je dois toujours gérer en moyenne la fabrication d'une dizaine de menuiseries pour plusieurs chantiers en même temps,entre gérer les salariés, les coups de fils clients, et tout les alleas je travaille toujours en coups de vent sur mes fabrications , mais je sais que je reste toujours dans mes temps quand il n'y a pas eu de problème, c'était le cas pour cette porte.

Plus que jamais ! Le problème c'est que j'en refuse régulièrement faute de main d'oeuvre,ça me frustre beaucoup...

Voici une photo du profil dormant, pour l'ouvrant il y a un quart de rond sur le morceau parce c'est un monton pour une gueule de loup mais j'ai pris un morceau qui traînait, pour que tu vois le principe. Après j'utilise plusieurs type de profils suivant le style de mes menuiseries, si l'ouvrant est à fleur, encastré , à recouvrement...

C'est bien du châtaignier, certains vieux arbres qui dépérissent sont atteints d'une décoloration ( ou coloration c'est selon...) qui brunissent le bois, idem pour le chêne, ce qui donne du chêne brun, qui est bien plus connu. Toutefois le châtaignier brun et beaucoup plus élégant que ce dernier pour ma part, et a parfois des faux airs de noyer.

Memestra, j'aime beaucoup ce que tu fais également ! Et c'est avec plaisir que je te recevrais à l'atelier, ma porte est toujours grande ouverte pour les boiseux de passage.

Pas vraiment si rare, j'ai vraiment beaucoup de demandes pour du beau tradi dans mon coin... mais je fais beaucoup attendre mes clients faute de main d'oeuvre, beaucoup de jeunes veulent apprendre le métier à l'atelier mais ils papillonnent beaucoup, des fois j'ai l'impression qu'ils me prennent pour un C.F.A, moi j'ai besoin de longue durée et de stabilité pour honorer des chantiers qui se prolongent pendant plusieurs années parfois. Mais il y a urgence, beaucoup d ouvrier qualifiés partent petit à petit en retraite et je ne vois pas vraiment la relève arriver...

environ 80 heures, mais je l'ai fabriquée en " travail haché " je doit m'occuper de jeunes à l'atelier, faires d'autre fabrications en même temps, et une autre porte pour ce chantier à été fabriqué en meme temps, pas le même style mais mêmes pointages de mortaises, tenons, panneaux saillant ect ... donc pas facile de savoir vraiment les heures exactes pour la porte seule.

c'est une porte dans l'esprit du XVIIeme régional, en general chez nous c'etait peint pour cette epoque. pour ce qui est plus ancien ou plus rustique ca m'arrive de les laisser en bois naturel, mais ca vieilli très mal, la meteo locale étant peu docile avec nos ouvrages en bois. la photo de la porte que tu me montre doit etre bien protegé le la pluie par le type d'architecture qui l'entoure, c'est grace à ça que ces temoins précieux nous soient parvenus j'usqu'a nous !
Quand on parle des anciens qui utilisaient du bois de qualité , il faut quand même dire qu'il le faisait quand ils en avaient, mais ce n'était toujours pas le cas... en effet, ils faisait avec le matériaux disponible, et ils n'avaient pas toujours le choix. Au XVeme et au XVIeme, la France dispose en d'une grande quantité de chêne, et le mobilier et le menuisieries qui nous restent de cette époque sont d'une qualité merrain, refendu sur quartier. Les charpentes sont très belles, la construction en pans de bois entièrement en chêne est à plein régime. Ensuite ça se corse, les besoins de la marine royale prennent une grosse part du gâteau et ca devient plus difficile pour les menuisiers de ce fournir sur cette ressource qui commençait déjà à péricliter. Au la fin du XVIIeme et XVIIIeme c'est compliqué, on voit beaucoup de mobilier avec beaucoup de petits montants,traverse et petit panneaux agencé d'une manière complexe et asymétrique, c'était pour utiliser tout le bois,dans ce type d'ouvrage on ne fait pas de chute. Même dans les meubles des eglises prestigieuses, la qualité des bois laisse vraiment à désiré, la peinture cache la misère. On trouve d'autres formes de fermes de charpente qui nous permettent d'utiliser des bois court. Au XIXeme la forêt française est à genoux, on voit énormément de réemploi dans les ouvrages, et les bois d'importation d'Europe du Nord sont indispensables à nos constructions. Mais ensuite la bascule va arriver, car le charbon de mine arrive, l'acier, le pétrole et la pétrochimie, toutes ces nouveautés supplantent le matériaux bois. En effet, le bois nous servait à nous loger, nous meubler, nous chauffer et chauffer les aliments, nous chausser, le transport (bateaux, charrettes), les outils, les emballages,ect...
Le bois diminue dans toutes ces applications et la pression diminue sur nos forêts, l'utilisation des bois des colonies africaines dans nos menuiseries va continuer cette tendance jusqu'à nos jours. A présent la forêt française est à un niveau équivalent au moyen âge et les politiques forestières nous permettent d'avoir du bois de qualité.
Il faut aussi préciser que dans la majorité des cas le client fournissait le matériaux, j'ai eu le témoignage d'anciens qui on connu cette pratique. Et des fois c'était pas folichon, et si le menuisier n'y trouvait pas son bonheur il pouvait vendre son bois pour compléter l'ouvrage mais parfois le client refusait, alors il faillait faire avec, et l'ingéniosité de l'artisan entrait en action pour en tirer quelque chose.
Je parle pour ma région, mais il en était plus où moins de même pour la France en général...
Quelques photos de mes meubles chataignier fin XIXeme.