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Mig

Bon plan pour la cuisine

  Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.

Bon plan pour la cuisine
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L’aménagement des cuisines modernes passe inéluctablement par le choix de plans de travail. Au-delà de la mode du moment, de la tendance "branchée" et du design que l’on nous impose régulièrement pour susciter la consommation, il était évident pour moi de réaliser des plans de travail en bois… !

D’un certain côté, on sait que le massif a tendance à travailler de façon incertaine selon les essences. Outre le fait qu’il représente un poids considérable lorsque l’on veut dépasser des épaisseurs de 50 mm, cela représente vite un budget énorme où une grande difficulté à trouver certaines essences, qui plus est, en forte épaisseur (64 pour du 50 fini... bonjour le chantier !)

Les plans de travail en chutes de bois collées comme on en voit fleurir de-ci delà, ne présentant pour moi aucun intérêt esthétique.
Par ailleurs, j’avais un stock de planches de platanes acquis il y a environ une quinzaine d’années c’était l’occasion pour moi de les utiliser selon le principe suivant.

  • Une âme en bois composite pour sa stabilité et sa légèreté (relative)
  • Des bordures en massif de 40mm de profondeur, voir plus dans les zones où il y a des arrondis et autres anses de panier
  • Un plaquage très épais 5mm sur 1 seule face visible ou bien de part et d’autre, Collé à la résine époxy pour sa résistance à l'humidité sa pression modérée au collage (pratique sur de grandes surfaces, D'autant plus que ma pompe à vide est tombée en panne et je n'ai pas de sac assez grand pour enfermer le plus gros des panneaux)

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Pas de vague a l'âme

La réalisation commence bien sûr par une étude sur un « fantôme » de la cuisine, sur lequel seront définis directement les plans de travail, avec le détail des âmes, des contours massifs et des divers plaquages. Le tout sur logiciel SketchUp

Plusieurs solutions s’offraient à moi pour réaliser une âme en bois. Compte tenu de la taille de la plus grande pièce du plan de travail (195x85cm) et en vue de limiter le poids global, mon choix s’est orienté vers de l’aggloméré simple, non hydrofuge, et acheté volontairement en GSB pour avoir une densité plus allégée, environ 560 kg au lieu de 700, ce qui le met en concurrence avec du multiplis de résineux.

L’épaisseur du plan de cuisine fini étant prévue à 48 mm, les plaquages de platanes étant de 5mm de part et d’autre, c’est bien avec le collage de plaques d’agglomérés de 19 mm standardisés que j’obtenais l’épaisseur voulue de 38 mm pour l’âme.

Oui, peut-être certains pourront trouver étrange l'usage de l'aggloméré, le « casse-croûte de cheval », premier prix de surcroît, mais ses qualités mécaniques sont largement suffisantes pour répondre à mon cahier des charges, d'autant plus que les plans de cuisine reposeront de façon homogène et répartie sur les meubles et à la périphérie. Protégé rigoureusement de toute pénétration d'eau par le collage du placage à la résine époxy absolument étanche, il présente des avantages indéniables.

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Contours en massif

Ici encore, pas de difficultés particulières, hormis le dimensionnement des pièces et le poids total de la réalisation.
L’assemblage des contours sur l’âme en aggloméré se fait par dominos Festool (DF700) en D12. Le tout est collé à la colle vinylique blanche rapide de chez Briançon. L’assemblage aux angles des contours eux-mêmes se fait également par dominos. L’ensemble forme une masse homogène et qui je pense restera très solide dans le temps.

Au niveau des arrondis aigus ou obtus, au niveau de l'anse de panier de la table, un élargissement des contours en platane est nécessaire. Un trou passe câble est prévu au niveau de la table pour utiliser un ordinateur portable (recettes de cuisine, accès Internet facile, Câble d'alimentation ...)

Toutes les formes sont réalisées avec l'outil à copier, par un travail directement à l'arbre, le tout guidé par un roulement sur gabarit.

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Le placage épais

La première étape consiste donc à déligner les planches de platane d’épaisseur 30mm en planches de 120 à 140 mm de large, puis de les reprendre en délignage d’épaisseur 7-8 mm pour sortir trois lames par planche. Facile, Sauf qu'il faut de la puissance à l'arbre de la scie à format et un très bon disque à déligner car le platane reste un bois dur.
On en faisait autrefois des établis pour le bois, les billots de bouchers ou même pour les horlogers-bijoutiers.

Chaque lame de placage est amenée à 5.5 mm d’épaisseur (5mm après ponçage) avec la raboteuse puis enduite sur la face extérieure d’un vernis acrylique bon marché ou de récupération, pour protéger de la résine époxy lors de l’assemblage. Ce vernis sera retiré très facilement par la suite du ponçage, laissant apparaître un bois indemne de toute imprégnation de coulées de résine, idéalement préparé pour absorber la finition.

Après collage, détourage (Festool 0F2200) à la fraise à suivre (Plaquettes carbure), par appui sur les contours bien harmonisés après ponçage.

Re-ponçage général du placage supérieur et inférieur au grain 120, neutralisation des tanins oxydés par application d'acide oxalique (200g/litre, maintenu chaud , durée application 20 minutes, rinçage abondant, séchage 24h).
Enfin, troisième ponçage de finition en grain 120 puis 180 en ultra-ponçage (Festool Rotex 150), cela devient de la peau de bébé et glisse sous les doigts.

Au passage, vous noterez le moyen de liaison entre la table d’extension et le plan de travail principal au moyen de systèmes de fixation de chez Festool, qui sont d’une simplicité de mise en œuvre et d’une efficacité redoutable. J’ai quand même éprouvé le besoin de mettre trois tenons de calage en hauteur pour avoir une continuité parfaite de la surface supérieure au toucher final.

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Ça baigne dans l'huile...

Voici venu maintenant le temps de la finition.
Par le passé, j’ai pu expérimenter des finitions à l’huile de colza (parce qu’elle ne rancit pas) sur des planches à découper qui ont résisté pendant des années au lavage à l’éponge, parfois avec tensioactif (liquide vaisselle) et qui sont restées imperméables et sans taches ou décolorations.
L’emploi d’un vernis ou d’un sature acteur ne me plaisait pas, quant à l’application directe d’une couche de surface en résine brillante comme cela se voit de plus en plus… bref !

J'ai finalement opté pour lui le spéciale cuisine salle de bain de la marque Liberon, qui avec Briançon, fait partie de mes marques fétiches pour leurs qualités d'excellence. Il s'est avéré que l'application de cette huile à redynamisé la couleur du bois, du plus bel effet.

Première couche d’imprégnation profonde diluée par de l’essence de térébenthine de haute qualité à 50 % soit autant d’huile que d’essence de térébenthine. Application avec une patte de lapin (petit rouleau), bien « juteuse » jusqu’à saturation. Ensuite, essuyage de l’excédent et laisser sécher pendant 24 heures.

Deuxième et troisième couche d’imprégnation dite de charge, sans dilution, les plus longues aussi, avec pénétration du produit favorisée par un essuyage fastidieux au chiffon en décrivant des « huits »… comme pour le vernis au tampon mais en plus ample. Séchage 24 heures entre chaque couche.

À ce stade, un morceau de bois ainsi imprégné débité perpendiculairement à la scie circulaire, révèle une imprégnation minimale de 3 à 4 mm, soit quasiment la totalité du plaquage épais… qu’en est-il dans d’autres essences ?
Ce travail fastidieux reste le gage d’une durabilité exceptionnelle même en cas de mouillage ou d’utilisation intensive. Certains ébénistes n’utilisent que cela par ici… 10 à 15 ans après, les clients n’ont toujours pas besoin d’en remettre une couche !

En séchant, l'huile devient mate et soyeuse donnant aux bois une profondeur et un toucher exceptionnels qu'aucun vernis ou saturateur ne pourront jamais atteindre. Une peau de mouton montée sur plateau de disqueuse parfait la finition.

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La verrière rétro

A suivre... C'est en projet !

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  Ce pas à pas présente un projet en cours de réalisation.

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Discussions

Mig  a publié le pas à pas "Bon plan pour la cuisine".
il y a 4 ans
Kentaro
( Modifié )

C'est vraiment très beau, le platane. Tu ne veux pas nous faire des photos rapprochées du plateau, pour mieux apprécier les motifs ?

Mig
( Modifié )
michel22440

Merci pour le partage
très intéressante et instructive ton idée " d'âme composite " 👏

Fabien R
( Modifié )

Un sacré boulot que voilà, et c’est juste que ton platane en jette!
Je suis novice en la matière mais en cas de placage ou tout autre revêtement d’ailleurs, j’ai en tête qu’il’faut contrebalancer en plaquant le verso également. Ça s’applique à l’agglo aussi ?

Mig

Des plaquages unilatéraux mêmes très fins peuvent gauchir où tuiler les panneaux de support. Cela est dû à la rétraction lors du séchage de la colle qui a humidifié le bois en surface. Ici, il s'agit d'un collage à la résine époxy pour l'avantage de son étanchéité absolue, et sa grande stabilité dans le temps en cas de trempage ou de chaleur intense (casserole). La rétractibilité de la résine Époxy est quasi nulle Lors de sa polymérisation. Je n'ai eu aucun problème de déformation même avec un placage sur un seul côté.
Ensuite, compte tenu de l'épaisseur de l'aggloméré = deux panneaux de 19 mm + colle vinylique... Je ne suis pas convaincu qu'un plaquage épais collé également avec de la vinylique aurait pu déformer une telle structure. Attention, je n'ai cependant jamais fait l'expérience !

Santé !

Je ne comprends pas cette intervention. Tu as plaqué des 2 côté... Non ? 🤔

kaj
( Modifié )

titimaster je vois sur les photos de fixations un placage de chaque côté ( Mig peux-tu confirmer ? ) Ceci dit, très beaux plans de travail et ce pas à pas est très intéressant !

Mig
( Modifié )

titimaster Seul le plan supérieur est plaqué, sauf sous la table en extension (là où sont les fixations Festool) et sous les rebords apparents jusqu'aux meubles de cuisine

Fabien R
( Modifié )

Mig
Salut, merci pour ta réponse. J’aurais le même feeling de me dire qu’au vu de l’epaisseur de l’ame, ma foi... mais j’aime autant demander, car je constate sur des meubles des 80’s plaqués qu’un contrebalancement est toujours présent : papier, placage brut... ma question vient de là en partie.
En revanche je comprends le contre balancement comme unecouche permettant d’homogeneiser le comportement de l’âme aux variations d’hygrometrie tout au long de la vie de la pièce, pas uniquement au collage. Mais c’est peut-être plus sensible pour une âme en cp ou pire en latté.
Pour les avantages de l’epoxy, c’est vrai c’est étanche mais attention à la tenue à la chaleur, c’est limité : un ami qui lamine pas mal de cp pour son avion défait justement ses collages foiré en les chauffant et j’ai nettoyé toutes les coulures de résine epoxy au sèche cheveux, la résine se désintègre en petits morceaux non adhérents.

dependancesbois

Je rejoins tout le monde sur la beauté de ce bois qu'est le platane et le voilà superbement mis en valeur !
Merci du partage très instructif !

cereus45
( Modifié )

+1 pour la beauté du bois bois.
Merci pour ce partage toujours très complet, clair, net et précis👍

Mig

Des plaquages unilatéraux mêmes très fins peuvent gauchir où tuiler les panneaux de support. Cela est dû à la rétraction lors du séchage de la colle qui a humidifié le bois en surface. Ici, il s'agit d'un collage à la résine époxy pour l'avantage de son étanchéité absolue, et sa grande stabilité dans le temps en cas de trempage ou de chaleur intense (casserole). La rétractibilité de la résine Époxy est quasi nulle Lors de sa polymérisation. Je n'ai eu aucun problème de déformation même avec un placage sur un seul côté.
Ensuite, compte tenu de l'épaisseur de l'aggloméré = deux panneaux de 19 mm + colle vinylique... Je ne suis pas convaincu qu'un plaquage épais collé également avec de la vinylique aurait pu déformer une telle structure. Attention, je n'ai cependant jamais fait l'expérience !

Santé !

Salut Mig,

Merci pour ce partage très instructif.
Tu n'est pas très précis sur la méthode employée pour coller ton placage. Peut-être as-tu une presse à plaquer ? si non, peux-tu nous en dire plus sur ta méthode ?

Merci :)

Mig
( Modifié )

La résine epoxy n'a pas besoin de serrage puissant, c'est même déconseillé de faire un film trop fin.
J'utilise la résine SICOMIN ultralente RESINE ICI qui reste très fluide.
Chaque face est enduite avec une patte de lapin en imprégnation du bois, laisser reposer 20 mn, puis application "grasse" sur chaque face et mise en place. fixation sommaire avec agrafes pneumatiques sur des martyres, pressage par des traverse en chevron de pin serrées par serres joints nombreux te peux serrés maxi 2 kg/cm², pour répartir la pression et éviter les débordement de résines entre les plaques de placage.
Déserrage après 4 heures, tenue optimale 12h après pour 82 N/mm² soit après conversion 850 kg/cm²... le bois partira avant !

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