Bonjour
Il y a un peu plus d’un mois j’ai eu un accident, une rencontre fortuite entre mon majeur et les lames de la dégauchisseuse.
Depuis, mon doigt guérit bien, mais je suis incapable de travailler dans mon atelier, je le voudrais, mais je ne peux pas. Ce post est sans doute une part de ma thérapie …
Pourquoi est ce que j’en parle ici ? Parce que durant l’opération de reconstruction de mon doigt, j’expliquais au chirurgien que c’était de ma faute et que j’aurai dû suivre plus rigoureusement les procédures de sécurité.
Alors qu’il reconstruit des dizaines de mains par jour, il m’a dit que tant qu’il y aura des hommes, il y aura des accidents, quelles que soient les procédures.
Cette phrase m’a beaucoup interpellé depuis.
La sécurité est un domaine que j’ai beaucoup étudié, j’ai beaucoup échangé aussi avec Ara sur ce sujet dans l’industrie nucléaire. Dans une de mes vies précédentes j’ai été pilote de chasse, élevé dans la sécurité des vols, mais entrainé à toujours être à la limite des domaines, car on parle là de combat aérien et pas de pilote de ligne dont le rôle est de toujours rester au cœur du domaine, bien loin des limites.
Pour le bois, je suis un autodidacte, j’ai tout appris tout seul (et avec l’AdB). Je n’ai pas eu dans ma jeunesse un patron (comme etiennedesthuilliers sans doute) qui me tannait pour que j’utilise et applique toutes les mesures de sécurité jusqu’à ce que cela devienne une seconde nature… Ce qui nous ramène à la phrase du chirurgien.
Pourquoi mon accident a eu lieu : j’étais au milieu d’un projet complexe, et je profitais d’une phase de séchage pour faire un autre petit projet qui était devenu urgent. Il nécessitait de raboter une petite pièce avec un angle final précis. Ce que j’ai fait sans problème sur la dégau avec un poussoir. En final, regardant ma pièce, je me suis dit qu’une toute petite passe finale était nécessaire juste sur une partie. Je tiens donc la pièce à la main et ne me rends pas compte que mon index dépasse derrière.
Notez que sur la photo j'ai remis le cache en place alors qu'il était bien sûr retiré lors de l'accident.
Les causes qui ont fait que je n’ai pas utilisé un poussoir sont claires, pression temporelle, relâchement de la vigilance à la fin de l’opération, sur-confiance en soi (l’accident c’est pour les autres), innatention …
Bref voilà mes réflexions, et je voudrais savoir si de votre point de vue, pour un individu isolé l’accident, tôt ou tard, est inévitable ? Je dis bien isolé, car si l’on travaille dans un atelier pro, je pense que le côté légal de la sécurité implique une plus grande rigueur.
Merci de ne pas me blâmer dans les commentaires, je paye assez cher mes erreurs, et j’espère que, peut-être, ce post pourra être utile à quelqu’un.
19 réponses
Salut Olivier.
Désolé que tu ai eu à vivre ça.
Je vais être un peu tranché dans mon avis au sujet de ton accident.
On peut mettre en place des quantités de pare-feu, d’assurance, de sécurité, de garanties onéreuses, chronophages ou anxiogènes. On peut tenter de contraindre son cerveau à ne jamais relacher.
On peut bosser avec une équipe, en entreprise ou en solo.
Si la branche tombe et que tu ne regarde pas en l’air c’est pour toi. Si tu regardait en l’air et qu’il y’a un trou c’est pour toi.
C’est un accident. Ça arrive aux hommes, à tous les hommes depuis toujours. Tu as le droit à l’erreur.
Généralement on apprends de ses erreurs, parfois on le paye cher, j’ai moi même mis les doigts dans la dégau en début d’année, beaucoup de chance je n’ai que la peau du bout des doigts qui à sauter, si l’os prenait j’étais cuit.
Bon une fois dit ça, il faut je crois être capable d’amortir le trauma et se remettre en selle. J’ai été cavalier 15 ans, je me suis tout cassé, à chaque fois peur de revenir et pourtant, on remonte et cela reprends son chemin.
Tu as trouvé le chemin de l’air du bois, tu retrouveras celui des copeaux.
Bon courage pour ta guérison.
A bientôt.
Bonjour Olivier80 ,
je te souhaite un bon rétablissement, et que tu puisses retrouver le chemin de ton atelier, et le plaisir des copeaux, à l'issue de ta convalescence.
Tu nous interroge sur le caractère inévitable de l'accident, en mettant l'accent sur le fait qu'il serait plus l'apanage des personnes travaillant seules.
Et si on s'interrogeait sur le caractère évitable ?
Pour ma part, j'ai toujours toutes mes phalanges malgré de nombreux petits accidents, dégauchisseuse, circulaire, toupie... qui se sont très majoritairement produits dans des contextes d'entreprises...
Ce que j'en retiens, c'est que l'urgence, la fatigue, les préoccupations externes et l'inattention sont les causes initiales, et qu'il est salutaire de s'écouter pour lever le pied au bon moment.
Facile à dire et difficile à faire pour nous, les hommes, plus habitués à la maîtrise - au verrouillage même- de nos émotions : concrètement, j'essaie de laisser plus de place à mes sensations corporelles, d'être à l'écoute de ce qu'elles m'indiquent sans chercher à contrôler par le mental. Cela me permet de suspendre mon activité le temps nécessaire à une nouvelle approche.
J'ai l'immense chance de travailler pour mon plaisir, c'est clair que ça aide, mais je reste convaincu que c'est accessible à tout un chacun, suivant ce que l'on choisit de prioriser.
Ton chirurgien t'a servi une belle lapalissade, du genre de "10 minutes avant sa mort il vivait encore", tu peux peut-être lui suggérer de pondre un article sur le sujet dans Philosophie magazine...
Et pour finir sur une note plus gaie, connais-tu la différence entre Dieu et un chirurgien ?
...
Dieu ne se prend pas pour un chirurgien !
Tout de bon.
Jean
Salut !
je suis infirmier aux urgences, donc des mains abimées par nos machines à bois j'en ai vu... !
la culpabilité et/ou l'incompréhension de l'accident à chaque fois. A CHAQUE FOIS !
la peur de retourner travailler dans ton atelier est normale, et nécessaire. Nécessaire car tu ne recommencera jamais cette erreur, sur aucune machine.
je me suis aussi abimé un doigt l'année dernière sur ma dégau, j'ai laissé involontairement au début une tache de sang sur une prise électrique, je me rappelle maintenant tout les jours que la sécurité est primordiale, mais je le savais déjà... alors pourquoi cet accident? et bien... juste pas de chance! pont de protection en place, lames pas neuves mais acceptables, bois en parti déjà dégauchis donc stable, table lubrifiée,... Mais le bois est parti en arrière, et ma main sur les fers de dégau... pas de chance...
J'en retourne à mes patients mutilés.
j'ai systématiquement demandé à mes patients d'aller voir un centre d'aide et de soutient psy. alors non, se couper un doigt ne rend pas malade au sens thérapeutique du terme, mais l'évènement nous choque tous forcément. les machines nous font toutes peur ensuite, la culpabilité en cas de mutilations graves peut nous ronger plus que l'on ne le pense...
Et en parler avec quelqu'un de neutre, formé à l'écoute, à la réflexion personnel et introspective peut très souvent être salvateur !
tu a déjà commencé une partie de ce travail, si besoin, n'hésite pas la communauté des boiseux est là pour chacun et chacune !
Léopold
Salut Olivier
Je travaille dans les trains, je conduis les trains. Dans ce domaine, la sécurité est la première préoccupation de tous les agents. A mes débuts, avant les années 2000, les chefs nous disaient « les problèmes personnels restent en bas de la machine » . Aujourd’hui, la hiérarchie a compris que nous sommes « obligé » d’aller au boulot avec. Dans ces cas là, il nous ai demandé de mettre en place des stratégies pour minimiser les risques et avoir des boucles de rattrapage. Et si besoin, ben on fait pas le train. Il existe pleins de circonstances graves qui font que, et c’est très rare
Alors, pour faire un parallèle avec le bois, tout a été dit sur ce qu’il ne faut pas faire, et ce que tu peux mettre en place comme stratégie
Personnellement je dis toujours, et je le fais, crains la machine. Si tu en as peur, tu touches pas. Si tu crains, tu te méfies. Si tu n’as pas peur, tu fuis
J’ai dans mon atelier un morceau de bois planté au plafond. Un bout de bois « passé vite fait à la toupie », à mes débuts. Je le garde exprès pour le souvenir de craindre la machine. Je le montre à chaque personne qui vient faire un tour avec moi sur mes bécanes. Je demande de cligner des yeux, et je dis « trop tard, t’es mort ». Ça jette un petit froid, mais ça met les choses au clair
Le pire c’est les gros projets, qui s’éternisent. On a envie de le finir, de faire autre chose, une bouffée d’oxygène dans ce marathon
Pièges: vite fait, c’est rapide, c’est bon, je finis, pas le temps, ça ira, aller hop, un dernier, …
Comme c’est le majeur, les erreurs ça fait grandir
Un bout de peau sur une lame de scie pendant mon année de CAP, j’ai eu beau coup de chance
Bon rétablissement apaisant
Nicolas
Bonsoir,
c'est un sujet des plus importants !
En école de pilotage (amateur) on disait que le cours le plus important est celui des Facteurs Humains ... Et pourtant ...!
Je crois que tout a été dit dans la discussion mais une chose est certaine c'est que l'accident ce n'est pas une question de pas chance ; il y eu accident donc il y a eu erreur ; et hélas ça nous guette tous un jour ; expérimentés ou pas ; je pense même que souvent ce sont les plus expérimentés qui un jour se cassent la figure par excès de confiance . (on pense que ça va passer ...!)
Je te souhaite bon courage et un bon rétablissement .
Bon rétablissement et bon courage!
J'ai eu également un accident il y a 20 mois avec la scie sous table : majeur et annulaire de la main gauche entaillés dans la première articulation. Après une bonne rééducation d'un an, j'ai bien récupéré : je tiens de la main gauche, mais je ne maintiens plus (si le bois veut bouger par exemple).
ça reste un traumatisme mental également, et je n'envisage plus le travail de la même façon.
Les raisons sont claires : pressé par le temps, et fatigué...
On a beau avoir toutes les procédures et toutes les protections, certains travaux que nous souhaitons réaliser nécessitent de passer au-delà. Et la (sur-)confiance en soi augmente encore les risques.
Pour ta rééducation, ce sera la récupération de toute la mobilité de la main, et la force reviendra progressivement.
Mais sois certain que tu pourras retravailler le bois
Bon rétablissement, j'espère pour toi qu'il sera le plus rapide possible.
Heureusement, tu as encore ton doigt d'après ce que tu nous dis. C'est une chance qui permet de tirer les conséquences de l'accident sans payer le prix fort (la convalescence suffit déjà bien).
J'avais parlé dans un post d'un accident sans gravité qui m'était arrivé, un coup de ciseau parti dans le doigt. J'en garde une petite cicatrice seulement. Mais ça m'a fait sacrément peur.
Comme tu le dis et comme le rappelle Kentaro, l'excès de confiance, l'empressement sont souvent vecteurs d'accidents. Je voulais retoucher un assemblage, raser un peu le bois de bout. C'était vite fait... Ben, l'accident aussi. Je n'avais pas fait attention que je prenais appui avec un doigt à l'avant du ciseau : il a accroché dans le bois, j'ai forcé, puis le ciseau est parti d'un coup et m'a fait une belle entaille.
J'essaye à tout prix d'éviter l'empressement, maintenant. Je pratique en amateur, je fais ça pour le plaisir et la détente, alors j'essaye de prendre du plaisir dans la lenteur de la tâche aussi (travailler aux outils à mains, ça aide à apprendre ça aussi).
Elle est bien cette phrase de ton chirurgien. C'est un peu moins sombre que le memento mori mais ça invite à se poser des questions. D'autres diront que c'est le métier qui rentre ! C'est une expérience que tu aurais pu payer plus cher et en cela tu y gagnes quelque chose, mine de rien. Voilà pour l'optimisme à deux balles 
Bonjour,
Je vous souhaite tout d’abord un bon rétablissement.
Étant passé par diverses écoles lors de mon apprentissage, je pense que c’est l’endroit le plus soumis au normes de sécurité concernant l’utilisation des machines.
Toutes les machines que j’ai utilisé là bas avaient des carters dernier cris, parfois plus que nécessaire.
Pourtant sur le nombre assez réduit d’élèves, j’ai pu voir diverses accidents au cours de mes années d’école.
En entreprise, même avec le meilleur des patrons ou chef d’atelier, un accident peut toujours arriver. Parfois il y a des pièces complexes ou volumineuses à faire et les carters doivent être retirés, d’expérience ce n’est pas dans ces moments là que l’accident arrive car avec l’appréhension on est sur-concentré le temps de la réalisation.
L’accident survient car nous sommes des êtres humains et qu’un jour on est pressé, fatigué, un peu dans la lune et l’attention se relâche.
On peut mettre en place autant de sécurité que l’on veut. Tant que la main aura accès à l’outil il y aura un risque d’accident.
Aujourd’hui dans mon métier j’ai la chance de faire partie d’une unité spécialisée, dans laquelle malheureusement les accidents mortels arrivent. Les chiffres montrent que dans 100% des cas c’est le facteur humain qui est défaillant, le matériel n’a jamais été mis en cause.
Je ne pense pas que l’accident est inévitable pour chaque individu. Je pense qu’il y a une part de chance et qu’une personne qui se blesse cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas l’habitude de travailler en sécurité, mais qu’a l’instant T elle a fait une erreur et que cette fois ci cela n’a pas pardonné.
Je pense que ton témoignage est une bonne idée, cela fait une piqure de rappel à tout ceux qui le lisent et dans les jours qui suivent je suis persuadé que tout le monde sera plus vigilant.
Bon courage pour la suite, dans quelques semaines/mois tu pourras recommencer les copeaux 
Bonjour, merci pour le témoignage. Content que ta main ait pu être réparée, j'espère au mieux.
Je n'ai pas la réponse mais j'espère que ce n'est pas inéluctable en tout cas...
Ce qui est sûr c'est que lorsque l'on passe pas loin de l'accident, il faut détecter qu'on est passé près de la cata, et en tirer les conséquences pour l'avenir afin d'éviter que ça se reproduise.
Les machines modernes sont par ailleurs plus sécurisées qu'auparavant, ça apporte un vrai gain. J'ai été inspecteur du travail à une époque et je crois me souvenir que la Directive européenne sur la conception des machines (qui impose les carters sur les pièces tournantes, les arrêts d'urgence, etc) a divisé par deux le nombre d'accidents des salariés, elle a eu un effet énorme, mais ça ne règle pas tout, il faut de la formation à l'utilisation des outils aussi.
En tout cas, quand j'enlève un carter de protection, j'essaie de m'interroger sur l'impact, sur les conséquences possibles. Il se trouve que j'ai la même degau que toi, et ce carter est souvent gênant quand on alterne le travail entre la face et le champ, et aussi lorsque les épaisseurs sont importantes, et je me suis probablement habitué à tort à avoir accès à l'arbre soit parce que le carter est hyper haut, soit parce que le carter est enlevé... Je vais être plus vigilant.
Je n'utilise pas de poussoir pour la main arrière sur la degau, et je vois sur youtube que certains en utilisent. Je n'en ressens pas le besoin contrairement à certains sciages sous table.
Je me demande si la protection sur des degaux des US (celles qui pivotent à l'horizontal autour d'un axe) sont mieux ou pas ?
Bref je n'ai pas de réponse, mais ça m'intéresse de savoir ce que pensent d'autres membres.
Je te souhaite de reprendre les ouvrages au + vite.
Tu es pilote, tu connais l'histoire... C'est quand on a l'impression de tout maîtriser, de tout contrôler, d'être le roi du monde, que le probleme arrive.
Personnellement, dès que cette pensée me traverse l'esprit du genre "c'est génial, c'est facile, tout est bon", j'arrête tout, je fais une pause.
Et même comme cela, je risque fort de me prendre un jour un doigt...
L'accident arrive à tout age et même pour les plus expérimentés.
Mon père, modeleur de son état depuis l'age de 15 ans, s'est fait prendre un doigt sur la dégau à 80 ans. C'était une toute petite tablette, 20 cm de long, 10 mm d'épais. C'était à la limite de la limite. Danger absolu. Mais il avait toujours fait ça. Cette fois ci, il s'est mis un peu trop de travers, il n'a pas maitrisé et voila.
Et c'est exactement ça, il avait l'impression de maitriser, il avait toujours fait cela, jamais eu d'accident, et pof...
Avant hier, sur la scie à ruban, je sciais une petite pièce, qui était en équilibre, ronde. Elle s'est bloquée dans les dents de la scie, à tourné, et j'ai failli me prendre un doigt. J'aurais dû l'arrimer sur une pièce fixe.
Trop de confiance en moi, trop de sentiment de controler.
Bonjour
Tout d’abord je vous souhaite un bon rétablissement et dite vous bien qu’il n’y a rien de plus bête qu’un accident
Une fois rétablis, retourner à l’atelier, quand on tombe de cheval, vous connaissez la suite !
Je voudrais soulever un point important : La formation
J’ai commencé la menuiserie dans un atelier participatif. L’encadrement était assuré par 2 profs de l’éducation national
L’accent était mis sur la sécurité surtout pour nous débutant. Sécurité machine, sécurité outils à main, car oui on peut se blesser grièvement avec un ciseau à bois mal tenus
Les aléas de la vie (séparation, mutation professionnelle, construction de la maison) Je n’ai pas toucher un bout de bois pendant 7 ans, mais la passion était toujours présente Mais avant d’acheter ma combiner j’ai effectué un stage de toupillage dans un organisme et j’ai pu également revoir les bases
Pourquoi le toupillage parce que c’est une machine que j’ai toujours appréhendée. La toupie ça fait peur, les ancien la nommait, la mangeuse de doigt !
En fait elle n’est pas plus dangereuse que les autres voir même moins car on est plus vigilant de par sa réputation, Si on l’utilise correctement et qu’on ne fait pas des passe de cowboy ça passe crème comme disent les jeunes
Tout ça pour dire que la formation est capitale
; Pour faire une analogie avec la voiture c’est pas plus dangereux voir même moins, car les accidents mortels sur machine à bois sont rares tandis qu’en voiture….
Avant de conduire une voiture on apprend le code puis on prend des leçons de conduite.
Quand je vois des tutubeurs faire des formations en ligne sur le travail du bois ça me choque
On apprend pas à conduire sur Play station, on n’apprend pas la menuiserie en distenciel
Après cela et seulement après que l’on a les bases on se lance et on apprend sur le tas et on apprend tous les jours mais pas au détriment de son intégrité physique
Bon courage à vous
Philippe
Tout a été dit.
Ça me fait penser à la dernière descente à ski avant la fermeture des pistes.
Allez hop, le forfait coûte suffisamment cher. Il faut optimiser.
Sauf que à 16h30 ou 17h00, ben t'as déjà plus de 5 heures de descentes dans les pattes et c'est là que ça devient potentiellement (plus) dangereux.
Je te souhaite un très bon rétablissement pour retrouver très vite le plaisir d'aller faire des copeaux à l'atelier.
Et bien désolé de cette mauvaise expérience, en te souhaitant de te rétablir au mieux, et au plus vite !
Les risques, quelle que soit l'activité humaine, ne seront jamais totalement évitables. Donc à défaut de pouvoir les éliminer entièrement, il faut au moins chercher à les réduire, comme le décrit le concept de "Réduction des risques", qui est notamment promu sur certains sujets liés à la santé.
Les divers protecteurs, les arrêts d'urgences ou multiples sécurités contribuent à cette "réduction des risques", adaptées aux machines. Dispositifs ou protecteurs pas si inconfortables que certains le disent, d'ailleurs, si on se discipline à les utiliser, et une fois habitués. Et s'il reste bien quelques cas, pour lesquels on ne peut faire autrement que de les neutraliser ou les démonter, on peut aussi imaginer et fabriquer très simplement des moyens de sécurité de substitution, divers poussoirs, des "boites" ou montages d'usinage, des presseurs, etc.
Mais malgré tout cela... ça n'éliminera jamais tous les risques. Donc par défaut, réduisons-les
Bon et prompt rétablissement !
Aïe aïe aïe ! Courage.
Que tant qu'il y aura des hommes il y aura des accidents, bien sûr, mais le biais cognitif de départ auquel on ne peut rien, c'est que chaque fois qu'on prend un risque, ça passe, donc on n'y voit rien de mal. J'ai fait mon accident de dégau à 50 ans, pas à 20, et je croyais pourtant être prudent...
Du coup on risque nos doigts, certes, mais on peut réduire le risque. Beaucoup de choses ont déjà été dites, j'en ajoute quelques unes:
- Quand on est fatigué ou pas en forme, on n'utilise pas de machine,
- Quand on a autre chose en tête, on n'utilise pas de machine,
- On en prend pas de raccourci, on prend le temps,
- Pas de montage scabreux, on se fait un montage d'usinage (ça fait 20 ans qu'on dit qu'on le fait, mais maintenant on va le faire vraiment !),
- Quand on a une série de plusieurs usinages identiques, on ne fait pas tout à la fois,
- Quand on a oublié un truc "oh merde, j'ai oublié d'usiner celle-là, je la fais vite-fait", ben non ! On la fera demain.
- Quand il est l'heure d'aller à table, on va à table (pas de "oui mais je finis ma série"),
- On ne pousse pas son avantage (allez, le petit truc supplémentaire), on arrête.
- Etc.
Que du bon sens, mais avant c'était pour les autres.
Mais surtout, l'accident ne vaccine pas contre les accidents. Ça nous remet les idées en place mais tant que tu utiliseras ta dégau, tu risqueras un nouvel accident, pourquoi pas du même doigt. Donc méfiance.
Et beaucoup de courage pour le trauma...
Bonjour.
La réponse est à la fois simple et complexe; Humaine et technique.
Ton accident, c'est un exemple typique du moment où on fait une connerie. Même (et surtout) certaines personnes chevronnées pourraient la faire. La phrase du médecin se comprend (des accidents, il en voit sûrement souvent).
- tu as fait une erreur, mais la culpabilité ne te rendra pas la chair que tu as perdu, ta vigilance future pourra néanmoins te préserver.
Pas mal d'adages illustrent ce qui t'es arrivé :
- " la routine c'est le danger " mainte fois répétés par un de mes profs
- " ne pas confondre vitesse et précipitation "
Pour illustrer, j'ai voulu relaté mon premier et seul accident de travail en début de carrière, mais je crois que ça serait trop long, j'ai effacé cette partie de mon message.
Un accident est rarement dû à un seul facteur. Souvent on se dit / certains disent "cette connerie, je l'ai déjà faite, c'est pas si dangereux". Sauf qu'on ne se rend pas compte que ce jour là d'autres conneries se cumulent (contrairement à d'habitude) y compris d'autres conneries qui vont être des facteurs aggravant auquel on / certains n'ont jamais pensé.
Loi de Murphy : si ça peut merder et qu'on recommence, un jour ou l'autre ça va merder.
Les procédures comportent aussi un risque, surtout si on ne les comprend pas. A moins d’être totalement incompétent dans un domaine et de devoir appliquer une méthode enseignée par un sachant compétant dans une pratique inhabituelle. Lorsque j'applique une procédure, je reste toujours vigilent à analyser la situation dans laquelle j’emploie la procédure et si certaines évolutions/différences/éléments ne remettent pas en cause le bien fondé de la procédure et n'imposent pas l'utilisation d'une autre procédure où d'une évolution/amélioration de la procédure.
(Environ 10~15 ans de maintenance en industrie)
C'est quand on arrête de réfléchir qu'un accident se produit (généralement)
Je pense donc que tu connais la différence entre un risque et un danger.
Même si dans le cadre de ton ancien métier, la frontière est plus mince.
Quand j'étais plus jeune (plus nerveux, plus rapide...) je répondais parfois qu'il était plus risqué de risquer sa raison de vivre plutôt que de risquer sa vie. Je prenais des risques, mais calculés, par rapport à mes capacités, au risque lui-même, sa probabilité, dangerosité, le rapport entre le gain et les pertes potentielles...
Gagner 10s en menuiserie, c'est pas du tout le même enjeux que risquer sa vie pour en sauver d'autres.
Bon rétablissement à toi.
Hello,
Tout d'abord, courage et bon rétablissement. C'est pas rien ce qui t'est arrivé.
Je pense que oui, un accident est inévitable dans un atelier amateur. En respectant les règles de sécurité, on limite les dégâts. Mais pour les raisons que tu donnes c'est inévitable.
Pas plus tard que dimanche, en fin de tournage d'une série d'objets identiques, le porte-outil un peu loin mais bon, hein, ça change pas grand chose... CLAC... le bédane part sous la pièce d'un coup. Heureusement pas la main, sans doute parce que j'avais quand même une position plutôt sécu mais c'était limite.
L'an dernier, le bout d'ongle dans la dégauchisseuse pour avoir voulu passer un bloc trop petit et haut. Il a basculé !
Dans les 2 cas, je savais que j'étais pas safe à 100 % mais je l'ai fait qd même... avec méfiance.
Bonjour,
Bon rétablissement à vous.
Pour ma part situation un peu similaire... Pur amateur aussi, petite rainure à faire vite fait à la défonce, sur un meuble déjà installé, coincé contre le mur... Vous imaginez déjà la suite...la fraise accroche... Et hop 4 incisives en moins... crachées comme dans un vieux Tex Avery!
Je me rassure en pensant aux économies de dentiste...

