Bonjour,
Dans le cadre de ma pratique professionnelle, j'ai conçu et posé plus d'une dizaine de terrasses.
Par le passé, j'ai parcouru en long et en large les sources suivantes :
- DTU 51.4 de 2018
- terrasse-nature.com/
- boutique.bilp....rasse-bois.html
- Livre "Construire une Terrasse en Bois" de Yves Benoit
Sur cette base, j'ai conçu différentes terrasses qui sont généralement :
- Lambourde pin autoclave classe 4 formant une double-structure (ou double lambourdage)
- Lame de terrasse en robinier (abouté ou non).
- Bandeau de finition
1) En relisant ces différents guide, je constate que de plus en plus de personnes conseillent d'utiliser des cales de 5 mm entre les lambourdes et les lames de terrasses pour maximiser la ventilation.
Jusqu'alors, j'utilisais uniquement des bandes bitumeuses sur les lambourdes. Généralement, j'installe une dizaine de lame de terrasse avec des cales d'espacement, je trace au cordeau l'axe de lambourde et ensuite je perce + visse les 10 lames tout en maintenant un serrage afin que l'espacement soit régulier. Me voilà donc fort ennuyé pour placer à chaque fois une cale plastique. Je réfléchis donc à concevoir une gabarit pour clouer parfaitement les cales sur les lambourdes pour une dizaines de lames avec le bon espacement afin qu'elles demeurent invisibles. Si quelqu'un à une autre solution je suis preneur. Je vois beaucoup de vidéo dans lesquels des menuisiers installe, une lame à la fois avec la cale en-dessous, fore, visse, et installe ensuite une seconde lame, et ainsi de suite. Ce modus operandi représente une grande perte de temps selon moi.
2) Les aboutements : je les faisais généralement sans joint d'espacement, car je trouve ça fortement disgracieux. Avec un bois classe 4, j'espérais pouvoir m'en passer. Le responsable de terrasse nature partageait cet avis dans ces différents articles. Toutefois, pour arriver à quelque chose de réellement durable dans le temps, je pense instaurer 3-4 mm d'espacement, conformément au DTU. Ce qui présente l'avantage que la coupe d'aboutement soit moins précise que lorsque les deux lames sont jointives (une différence de 0,5° ne se verra pas). Avez-vous des retours d'expérience ou des conseils à ce niveau-là ? Je pensais soumettre la décision au client.
3) Quel produit recommandez-vous pour badigeonner les coupes sur du pin/douglas autoclave? J'utilise du produis de coupe autoclave, mais j'entends souvent parler de "goudron suédois". Avez-vous des conseils ou produits à recommander ? Ou n'importe quel produit ? Vous l'utilisez en plus de l'autoclave sur les lambourdes ?
4) J'ai prochainement une cas de terrasse dans un jardin. Le client a décaissé la zone. Je comptais passer avec une machine pour bien tasser le tout. Toutefois, cette zone est donc entre 20 et 30 cm plus basse que le reste du jardin. Faut-il prévoir un système pour évacuer l'eau ? Si oui, de quel type ? Car ça représente un trou de 20 - 30 cm de profondeur sur 20 m² par rapport au reste du jardin. Je souhaite utiliser dalle béton + plots. Avez-vous un conseil d'autre choses à ajouter (sable ? gravier?) en plus du géotextile?.
5) Pour couvrir un muret de lames de terrasse, je pensais utiliser des chevilles à frapper à travers les lambourdes. Problème : les vis que je trouve chez mes fournisseurs ne sont pas en inox, (généralement en galvanisé). J'ai donc peur qu'a terme, la vis ne rouille et risque de casser. Connaissez-vous des références/marques/modèle de chevilles à frapper prévues pour l'extérieur ?
6) Quel système utilisez-vous pour fixer une lambourde dans un mur, qui servirait de muralière ? Les tiges filetés me prennent un certain temps et je cherche une solution plus rapide et tout aussi solide. J'ai vu des vidéos avec des chevilles à frapper, mais je suis assez dubitatif sur la résistance.
D'avance un tout grand merci pour vos retours.
4 réponses
Salut
Pour un petit atelier, j'utilse des tronc comme poteau (500mm de dia mini) posé directement sur la terre. Comme protection j'ai appliqué une couche épaisse de ce Goudron scandinave pour bois, naturel. Attention il faut bien une semaine de s"séchage pour ne pas s'en foutre de partout, odeur forte :-D
Bonjour,
Concernant le point 4, je ne suis pas sur que le compactage de la terre la rende perméable, bien au contraire, l’intérêt ne serait il de le rendre perméable et donc de décaisser un peu plus, mettre un géotextile, du gravier par dessus , le compacter un peu pour que cela serve de drain et de support stable pour votre ouvrage?
Bien cordialement.
François
Ce serait bien d'avoir un vrai pas à pas sur la bonne mise en œuvre d'une terrasse et sa durabilité, j'observe régulièrement une incompréhension ou une mauvaise interprétation des DTU. Il faut avouer que ce n'est pas toujours très abordable. Visiblement beaucoup d’interrogations reviennent à ce sujet.
Pour résumer le DTU 51.4 de décembre 2018,
Le DTU indique 2 typologies de platelages.
Un platelage de conception courante (dite <<piégeante>>), non conçu pour faciliter l'écoulement de l'eau.
et un platelage de conception élaboré (dite <<moyenne>>), conçu pour faciliter l'écoulement de l'eau.
définition du platelage en conception élaboré au sens du DTU:La conception élaborée consiste à mettre en œuvre des techniques constructives visant à réduire les points de rétention d'humidité, et donc à améliorer la pérennité du platelage, elle ne peut être obtenue que par le respect des points ci-dessous.
voir p16 en point 5.2.2 et 5.2.3
Pour mettre en œuvre un platelage de conception élaboré, le DTU préconise de respecter les 4 points qui sont:
a) Un double lambourdage, qui évite le confinement d'humidité entre l'about de lame et la lambourde. Le jeu entre deux lames doit être compris entre 4 et 6mm.
voir p16.
b) La limitation de la fissuration et du tuilage des lames du platelage (voir RLDC, élancement et minoration, observation et cœur au soleil, etc., etc.)
Voir p16 et 17.
en point 2) de la page 17, il précise, je cite:
profil de la face supérieure de la lame ou inclinaison de la lame (dans le sens de la largeur): horizontale ou avec une pente minimale de 4% ; cette pente peut être obtenue avec un profil bombé ou en pente ou grâce à une pente générée par le support des lames (en d'autres termes une lambourde si le profil de la lame est horizontal).
Voir le Tableau 1 p17 qui propose 4 solutions.
Ce DTU encadre les platelages avec une pente maxi de 5% pour permettre l'écoulement de l'eau sur les lames. C'est mentionné en pages 1 et 9 (domaine d'application). La pente minimale de 1% ne concerne que le support de terrasse, comme une dalle béton par exemple.
c)L'interface entre la lame de platelage et son support linéaire (une lambourde par exemple)
Je cite toujours le DTU :
Pour éviter la rétention d'eau au niveau de la zone de contact entre la lame de platelage et son support linéaire (une lambourde), des cales polymères ou autres dispositifs de décollement d'épaisseur supérieure ou égale à 3 mm, doivent être mis en place entre la lame de platelage et le support linéaire.
Voir point c) toujours en p17.
Nous pouvons donc bien placer des cales de 5mm sous lames pour permettre une bonne ventilation. La bande de protection de lambourde ne sert qu'à protéger la face supérieure. Mise en contact direct avec la sous-face de la lame, elle crée logiquement une rétention d'eau à éviter pour cette conception.
d) Limiter le confinement en sous-face du platelage.
La surface totale des dispositifs d'entrée et de sortie d'air pour la ventilation du platelage doit correspondre a 1/50ème de la surface totale du platelage.
Hauteur de plénum supérieur ou égal a 100mm.
Voir point d) en p18.
Pour le traitement des coupes, il n'est obligatoire que pour les bois déjà traités, car naturellement non-résistant de base... Ce serait trop fastidieux d'utiliser ici du goudron scandinave avec le risque de tacher les lames.
Les bois qui présentent une durabilité supérieure n'en ont pas besoin, mais peuvent être traités sur leurs parties les plus sensibles. Je pense qu'il ne faut pas l’utiliser partout, mais uniquement là où ce sera le plus pertinent, about de pièce structurelle exposée par exemple. D'autres méthodes sont possibles.
Avec ce genre de document il faut aussi bien faire la distinction entre ce qui doit et ce qui peut être fait. Je cite :
L’attention du lecteur est attirée sur les points suivants :
Seules les formes verbales doit et doivent sont utilisées pour exprimer une ou des
exigences qui doivent être respectées pour se conformer au présent document.
Ces exigences peuvent se trouver dans le corps de la norme ou en annexe qualifiée de
«normative». Pour les méthodes d’essai, l’utilisation de l’infinitif correspond à une
exigence.
Les expressions telles que, il convient et il est recommandé sont utilisées pour
exprimer une possibilité préférée mais non exigée pour se conformer au présent
document. Les formes verbales peut et peuvent sont utilisées pour exprimer une
suggestion ou un conseil utiles mais non obligatoires, ou une autorisation.
En outre, le présent document peut fournir des renseignements supplémentaires destinés
à faciliter la compréhension ou l'utilisation de certains éléments ou à en clarifier
l'application, sans énoncer d'exigence à respecter. Ces éléments sont présentés sous forme
de notes ou d'annexes informatives
Voilà ce que propose le DTU, une série de recommandations que l'on peut suivre ou non. Un particulier autoconstructeur n'est pas tenu de respecte cette mise en œuvre. Les pros, c'est différent, ils choisissent la conception qu'ils mettent en œuvre suivant leurs connaissances, pratiques, éthiques. On peut très bien réaliser une conception courante (toujours en accord avec son client, en conscience, pour des raisons de budget par exemple) ou de miser sur la pérennité maxi, voire même un peut des deux.
Il ne faut pas voir ces documents comme obligation systématique, mais plutôt comme un outil d'aide à la décision tant les choix sont multiples. Il faut aussi se protéger soi-même et réaliser la meilleure mise en œuvre possible avec ce que l'on a.
Bonne continuation à tous(tes)
Ma reponse qui n'engage que moi et qui est le fruit de mon experience:
-1 Il faut savoir que la bande de resilience est conseillée mais pas du tout imposée par le DTU , il y a les jusqu'auboutiste qui bientôt poseront les lames sur des coussins d'airs, pour moi si tu met juste une bande de resilience tu est déjà plus que parfait dans ta réalisation , donc pas de calles plastiques!
-2 les coupes en about (jeu 3mm) ne sont pas si moches , pas besoin d'en parler au client tu va tendre la joue pour rien, on suit le DTU c'est lui le patron
-3 traitement de coup type "gel cut" ca suffit largement
-4 j'ai deux choses à dire:
-même si on voit partout des petites dalles(voir parpaing) + des plots plastiques sur un TERRAIN NATURELc'est une hérésie,je le repete 100x à mes clients et sur les forums la seule facon viable c'est fondation beton pannes et lambourdes ci joint image, sinon je ne donne pas plus de 5 ans à votre terrasse , elle se deformera
Les plots plastique ca ne marche que sur une terrasse betonnée
-l'eau va sévacuer pas de graviers ou autre c'est inutile
-5 Vis inox + cheville plastique
-6 J'utilise des goujons d'ancrages M12 si on est sur une ceinture béton sinon plots beton et pannes comme parler au point 4