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Davikaty

Corroyage manuel

Bonjour , une personne serait elle dans l'Orne ou proche pour apprendre le corroyage a la main? J'ai beau tout essayer mais rien ne se passe comme il faut. Du coup un peu galère :/.

L'affûtage est franchement pas mal (enfin je pense ). C'est vraiment sur la suite que je galère.

J'ai beau tenté de suivre les étapes. J'ai l'impression que quand je passe a l'étape d'après je déforme l étape d'avant etc...

Merci d'avance pour vos réponses. Cordialement

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7 réponses

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dneis
( Modifié )

J'ai regroupé quelques conseils sur le rabotage et le corroyage, trouvés dans des livres, par ici

Un pas à pas sur les rabots en général

Et un autre qui contient des précisions sur les varlopes et les riflards:


Pour ce qui est des définitions des termes, on a Stork qui peut nous aider


PS: Mais bon, en vérité, c'est un problème de rabot, s'il n'est pas en bois, cela ne peut pas fonctionner 😁 😉

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Davikaty

Merci dneis !

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glaude

Bonjour j'ai lu avec attention ta manière de pratiquer et j'y vois des incohérences.
Le sens de travail des outils est le riflard, la varlope et un rabot de finition genre N° 4.
Le 62 n'est pas fait pour ce type de travail.
Je pense que le problème vient de la tenue de tes outils, mai préalablement il faut vérifier l'état de leur semelle qui doit être plane.
Il te faut te faire accompagner par une personne plus experte ou alors déplace toi un WE chez quelqu'un qui accepte de te montrer ou alors offre toi un stage d'initiation.

Davikaty

Oui je suis prêt à me déplacer de toute façon pour apprendre. C'est que les stages d'initiation ne sont pas forcément donnés même si je doute pas de l'apprentissage inconstestable

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Davikaty

Bonsoir et un grand merci pour vos réponses.
J'ai un riflard Silverline (mon tout premier rabot) . J'ai courbé un fer pour prendre la matière comme préconisé.
J'ai ensuite l'acquisition d'un N°4 où j'ai mouché les coins pour éviter les sillons.
J'ai ensuite un rabot 62 juuma et une varlope n°7 juuma également.

J'ai descendu des cm et des cm de bois en y faisant des copeaux en lisant les livres de Schwartz, le livre des outils a main de blb bois , des vidéos youtube des conseils de personnes avec qui j'ai pu échanger et qui ont été de super bon conseils mais chepa il doit me manquer quelque chose car le résultat n'est jamais au rendez vous.

Je commence avec du pin : j'ai tenté des petits morceaux ,des planches plus longues ...

Je commence par prendre du bois en travers au riflard sur la face concave pour faire descendre les points hauts
Je fais ensuite quelques passes au 62 pour retirer le travail grossier du riflard (dans le but de poser mes règles a bornoyer ) et déjà la parfois sur mes bords j'ai mon premier problème : j'ai lu qu'il fallait toujours aligner le bord du rabot avec celui de la planche dans le sens du fil sinon on finissait forcément par créer un tuilage a nouveau.

Et pour ma part j'enlève quasiment rien sur les côtés avec la petite courbe que j'ai fait sur le fer du 62.

Ensuite quand je n'ai pas ce problème je passe aux règles a bornoyer.
(Deux cornières en alu)

Et la seconde problème qui se pose également parfois:
Je comprends le principe du bois qui se vrille d'où l'intérêt de faire des passes en diagonales dans le sens du fil pour faire descendre les points hauts qui sont opposés.
J'utilise donc la varlope ou mon 62 selon la taille de la planche
Mais chepa parfois je crée une sorte de "toit" sur la largeur a trop descendre les points hauts(là je sais pas si je suis clair )
Donc en gros je dois reprendre en travers du bois pour revenir a plat (et je recrée des points hauts etc...)
En gros je craque et je prends un autre morceau

Quand cela n'arrive pas et que je m'en sors , je comprends qu'il faut faire des passes dans le sens du fil pour finir le corroyage.
Et la au 62, a la varlope, au n4 , j'ai un soucis de technique c'est clair car je crée une face convexe a chaque fois

J'ai tout essayé,les conseils d'imaginer creuser le centre au rabot pour réaliser les bonnes pressions, j'ai tenté de bloquer le coude et d avancer avec le rabot pour maintenir les pressions, j'ai tenté au ralenti et en réfléchissant aux pressions à exercer etc.. etc.. etc.. et toujours la même chose.

Et la plus j'essaye plus je dérégle toute la face car je crée du tuilage etc ...
Je vous laisse deviner la suite lol je change de planche car je ne serais meme plus par où commencer pour revenir a quelque chose de plat.

Je sais que ça vient avec l'entraînement etc.... Mais le soucis c'est que je vois pas le produit fini etc.. donc c'est assez frustrant.

Et j'ai pas envie d'une dégau etc ... Je veux sentir ce plaisir de corroyer a la main peu importe si c'est fatiguant etc..

Enfin voilà pas évident pas écrit d'expliquer tout ça

Mais sur l affûtage je me suis équipé de pierre diamant et couplé aux pierres chinoises je fais (je pense )de bons affûtages). car ca tranche sans effort dans le bois (surtout le 62 et le n4 avec qui je parviens a des copeaux hyper fins et réguliers).

Après je pense que je peux que m améliorer dedans aussi..

En tout cas merci a tous pour vos réponses

Chaluthier
( Modifié )

Quelques points essentiels alors :
La planche que tu corroies est-elle suffisamment plane en contre-face pour ne pas se déformer sous la pression de l'outil utilisé ? (Riflard, varlope, rabot, whatever...)

Le maintien de ta planche est-il satisfaisant ?

En dehors des cornières que tu utilises pour bornoyer, as-tu une règle suffisamment longue et précise pour vérifier la planéité en long, en travers et en diagonale ?

Ressens-tu, dans ta gestuelle, une variation de pression sur le rabot, entre entrée et sortie ?
Normalement, quel que soit l'outil (riflard, varlope ou rabot), la pression est sur l'avant en entrant, et sur l'arrière en sortant. L'inverse produit immanquablement une surface convexe.

Ensuite, pas de norme absolue pour le sens dans lequel travaille le riflard : en long, en travers ou en diagonale, c'est le fil, la situation et la pièce qui commandent.

Comme en musique, je ne peux que te conseiller la lenteur : observe attentivement ce qui se passe à chaque passe d'outil, et ne continue que si cela évolue dans la bonne direction.
Pas la peine de passer d'une planche à l'autre tant que le résultat n'est pas satisfaisant, on ne fait que reproduire la ou les mêmes erreurs sans pouvoir les corriger.

Ensuite, je suppose que les semelles de tes différents rabots sont convenablement rectifiées ; en effet, un rabot avec du creux ( ou une bosse ) ne peut pas générer une surface plane.

Courage et attention.
"Observer et interagir"
Et rien ne t'empêche de tenter la râpe, même si je dois bien avouer que je trouve cette proposition assez incongrue... Rien n'empêche d'effectuer un comparatif, cela dit !

Perso, les différents rabots marchent vraiment bien, je reconnais qu'il m'a fallu un certain temps pour bien maitriser, c'était il y a longtemps déjà, je pense que j'ai un peu oublié, ce qui fait que ça parait simple désormais...

À suivre.

Jean

zanca
( Modifié )

Salut,
J'irai dans le même sens que Chaluthier, il faut du temps et de la persévérance. Essais de voir à quel moment ça merde, peut-être en marquant à la craie grasse, pour visualiser où le rabot travail.
Essayer de ne pas se mettre la pression - pas simple quand on butte.
Tranquille Émile 😁
Bon courage

Davikaty

Merci ! Oui je vais m'y remettre!

Guilh63

+1 Surtout, ne pas te focaliser sur les outils et autres mantras du "d'abrod en travers", "d'abord le riflard Veritas avant le rabot LN etc'. Tout se passe entre ton bout de bois et toi!

  • essaye de trouver du chêne, plus facile et agréable à raboter. Mieux, du noyer (un petit bout de meuble qui part, malheureusement, à la déchetterie)
  • bien stabiliser ta planche;
  • comprendre ton bout de bois: où sont les creux, où sont les bosses? (les marquer si nécessaire)
  • avec un outil qui coupe, enlever les bosses.

Oublie les conseils (y compris les miens) et fais en sorte d'enlever ces bosses pour arriver à un truc plan.

PS quand tu dis que tes points hauts deviennent des points bas... c'est pas un problème de technique ou d'outil, c'est un problème d'observation! Passe ta règle entre chaque passe s'il le faut, jusqu'à ce que ça rentre. J'ai tout corroyé à la main pendant des années, et aujourd'hui encore, ça m'arrive de foirer un chant parce que je vais trop vite au feelin et ne vérifie pas assez mon équerrage...

Davikaty
( Modifié )

Merci . Ça paraît tellement "simple" décrit comme ça ...

Guilh63

C'est simple! mais pas forcément facile, surtout au début!

Un dernier conseil: oublie les vidéos où on te montre des pièces parfaites à la main. Commence par faire de la menuiserie comme elle s'est le plus souvent pratiquée: travail minimum de la matière. Pour faire une boite, tu as besoin de quatre planches dégauchies et mises à largeur, dont deux mises à longueur. Assemblage par clous sur tasseaux dans les coins. Une fois que tu auras fait quelques caisses pour la cave, tu seras beaucoup plus à l'aise pour t'attaquer à une joli boi-boîte bien rabotée, avec des queues d'aronde et tout ce que tu veux.

Ne pas oublier que le travail manuel du bois, c'est pas que de la haute ébénisterie au 10e de millimètre. C'est aussi travailler vite et bien pour faire de l'utilitaire. En mode "brut de riflard".

Davikaty

Oui je comprends et c'est vrai que j'ai peut être trop vu de vidéos de la planche parfaite etc...
Je vais suivre tes conseils et relâcher le niveau .

Au moins pour le moment.

Merci en tout cas

Cordialement

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Eric25
( Modifié )

Bonjour,
Ici un pas à pas pour l’apprentissage des outils à main.

Voici le lien vers le corroyage

Mis à jour
Davikaty

Merci Eric25 !

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haeresis

Alors...
Il faut déjà distinguer corroyage et surfaçage.
Ce n'est pas du tout la même chose, on ne peut pas faire les deux en même temps.
Donc faire la différence entre un riflard et un rabot.
Corroyage -> talon levé -> perpendiculairement au fil -> riflard
Surfaçage -> talon baissé -> parallèlement au fil -> rabot.
Visuellement, ça se ressemble énormément, mais on ne s'en sert pas de la même façon.

Le but du corroyage c'est de donner forme à la pièce.
Un rabot, ça ne va que dans une direction, c'est tout droit.
Si tu baisses le talon, si tu plaques le rabot, tu ne pourras jamais obtenir une autre forme que celle que tu as déjà.
Et si tu veux ajuster le niveau, il ne faut pas suivre le fil, sinon il va te guider et t'en empêcher.

Partant de là...
Pour le corroyage, tu veux un rabot court, étroit, avec une grande bouche, et idéalement léger.
Histoire de pouvoir "naviguer"
Petit +, si tu peux y mettre un fer convexe, pour réduire la surface de contact et donc te permettre de baisser plus le fer pour enlever un max de matière.
C'est ce que l'on appelle un riflard.

Le but de surfacer, c'est d'obtenir une surface bien plane.
Donc, rabot large, long, lourd, qui ne dévie pas de sa trajectoire et qui conserve bien son axe.
C'est ce que l'on appelle un rabot.

Je me suis beaucoup penché sur la question moi-même.
J'ai acheté un riflard.
J'ai acheté LE riflard nec plus ultra veritas.
Et ben tu sais quoi ?
Je m'en sers presque pas.
Je fais beaucoup de corroyage à la main, en partant de buches trouvées en forêt.
J'ai essayé la plane, la hache, le riflard....
Ce qui fonctionne le mieux c'est une bonne râpe avec de l'huile de coude.

La hachette, c'est pas précis.
La plane, t'es obligé de faire des passages en longueur, tu peux pas travailler localement pour ajuster.
Le riflard.. ça fonctionne pas mal mais t'es pas vraiment libre d'aller où tu veux, y'a quand même une semelle, sans parler du fait que tu lui mets la misère et qu'il faut l'affuter tout le temps.

La râpe, c'est précis, ça attaque fort, tu travailles où tu veux, tu la prends tu la poses...
Franchement, après m'être énormément questionné sur le sujet, une bonne grosse, grande râpe, piqué bien grossièrement, ça fait le travail mieux que tout le reste.
De mon point de vue.
Et une fois que t'as bien râpé ta pièce pour que toutes les faces soient bien de niveau, là tu surfaçes et tu lisses bien proprement.
Mais, un rabot, c'est pas fait pour corroyer, pour enlever de la matière, c'est fait pour surfacer et lisser.

Après si tu veux te faire une expérience... essaie, hachette, plane, riflard.
Même une wastringue avec une grosse bouche ça peut le faire.
Et enfin, la râpe.
Mais c'est sûr que si tu corroies avec un N°4 tu vas te crever.
Le n°4 c'est pour ceux qui achètent leur bois déjà corroyé, déjà recalé/surfacé en scierie... c'est juste pour de la rectification/finition.
N°4 c'est un rabot de lissage.
C'est lourd, c'est large, y'a une surface de contact sur toute la longueur du fer, petite bouche.... c'est pas fait pour corroyer.
C'est fait pour terminer le travail.
Pas pour le commencer.
Pour commencer, tu veux enlever de la matière.... à toi de trouver l'outil qui te convient, y'en a plein.
Mais c'est pas le rabot.

haeresis

Après, si c'est juste une question de précision...
C'est forgeant qu'on devient forgeron.
Il faut développer une mémoire musculaire.
Quand t'auras fait 10 000 passages avec ton rabot, tu sauras le tenir.
Et quand tes muscles ont l'habitude de faire un mouvement bien précis, le moment où il y a une imprécision, ils vont te le dire tout de suite, t'auras pas besoin de regarder, tu vas le sentir dans tes muscles que c'est pas le mouvement habituel.
Pareil, il faut développer une sensibilité.
Quand t'auras fait 10 000 passages avec ton rabot...
Tu pourras sentir dans tes doigts, tu pourras entendre, tu pourras voir, beaucoup mieux, ce qui se passe sous la semelle.

Bref... les outils c'est une chose.
Mais au fond, y'a pas de magie, il faut pratiquer.

(Un bon investissement, pour un bon corroyage, c'est un bon trusquin.
Une pièce bien tracée, quelle que soit la tâche, c'est le secret de la réussite)

haeresis

Et si t'as pas de planche à recaler, fais toi en une.
Avec ça, le corroyage... il te suffit de faire une seule face bien plane, une fois que t'as ta référence, tout peux faire toutes les autres faces, elles seront bien d'équerre, bien parallèle.

Ca va te demander de faire deux planches parfaites à la main.
Toutes celles qui suivront seront impeccables sans effort, les doigts dans le nez.
La butée, tu ne mets qu'une seule vis pas serrée, tu mets ton équerre, tu serres la seconde vis, et le tour est joué.

BeauLeRabot

J'ai du mal à comprendre cette réponse, je me vois mal corroyer une pièce de 2 m de long et 30 cm de large à la râpe. 😅

Ça fait plusieurs millénaires que l'humanité utilise un riflard et une varlope pour corroyer, il doit y avoir une raison.

Erebor

J'avoue que je suis comme BeauLeRabot degauchir à la rape je vois pas surtout sur des plateaux massif c'est déjà du boulot d'avoir quelque chose de plan avec la semelle rectiligne d'une varlope alors avec une rape ou alors sur de petite largeur / longueur

haeresis

Je suis navré, je ne suis pas porte parole de l'humanité.
Je ne parle que de mon experience.
Et de mon expérience, la râpe, c'est la révélation.
En l'occurrence, les raisons, je ne les laisse pas en suspend pour mystifier ses vertus, je les explicites.
Aussi, pour avoir un échange constructif, je t'invite à parler en ton nom, et à argumenter.
Sans ça, la communication, ça va être compliqué.

Par exemple, la râpe, ça mange les noeuds avec une facilité.. bien supérieure au riflard.
Ca, c'est un argument, une raison.
Le mépris de l'humanité.... je saurais pas quoi en faire.

La première chose dont je parle, c'est précisément du riflard.
Parce qu'effectivement, c'est avec ça qu'on corroie.
Donc, tu vois, je ne suis pas en désaccord avec l'humanité.
C'est pas là qu'est la question, ni ma réponse.
Il s'agit seulement de comprendre que corroyer et surfacer sont deux choses différentes.
Corroyer -> enlever de la matière.
Surfacer -> aplanir.
Une fois qu'on a compris ça, il s'agit de trouver sa propre méthode, pour accomplir ces deux inéluctables tâches distinctes.

Utiliser une râpe, c'est pas avoir tort ou avoir raison.
Utiliser une râpe, c'est la méthode que j'ai tirée de mon étude.
Et si des râpes de 50 CM existent, c'est que manifestement, y'a une partie de l'humanité qui pense comme moi.
C'est peut être pas académique.... mais ça fonctionne très bien.
J'ai corroyé un tronc d'abricotier, des poutres en chêne, des traverses de chemin de fer qui faisaient bien 2 mètres par 30 cm... à la râpe.
Mon riflard, après une face, il taillait plus, il est resté à coté, il m'a pas manqué.
Une bonne râpe, ça attaque très fort, y'a pas de problème, même sur 2 mètres.
Sur des plateaux, c'est une autre histoire, c'est vrai.

Bref, c'est un outil que personne n'utilise...
Un outil oublié, méprisé.
Et je voulais le mettre en avant, moi je m'en sers beaucoup.
Encore une fois, c'est une suggestion.
Le véritable objet du propos, c'est une invitation à développer sa méthode.

Je suis venu poser la même question l'an dernier, sur ce site.
10 personnes m'ont répondues, aucune ne savait faire la distinction entre un rabot et un riflard.
Cette distinction, je l'ai faite moi-même, avec mes constats.
Donc bon.... vous m'en voudrez pas trop si je vous laisse pas remettre ma méthode en question.
C'est ma méthode, elle n'engage que moi et je ne me crois pas être le moins pertinent de l'histoire de l'humanité.

Davikaty

Merci haeresis !

Erebor
( Modifié )

haeresis tant mieux si ta méthode fonctionne pour toi l'important c'est d'arriver à un résultat et c'est super de le partager. Moi le riflard et la varlope ça fonctionne donc je m'en tiens à ça.
Par contre pour les termes je ne suis pas d'accord c'est l'inverse corroyer c'est partir d'un bout de bois et de l'aplanir pour arriver à une planche qui a 4 faces parallèles et planes. Surfacer c'est enlever une couche (uniforme ou pas) de matiere pour arriver à une surface propre (c'est l'état de surface final qui importe ici).

Francisco

Je suis d'accord, corroyer en France correspond au degauchissage (une face et un chant) et au rabotage (second chant et seconde face). Pour l'outillage idem, voire souvent le riflard peut suffire en changeant le fer (si on a 2 fers…) pour bien aplanir.

MartMan
( Modifié )

Pareil qu'Erebor, le corroyage est, pour moi, une série d'opérations qui mène un bout de bois à un parallélépipède rectangle.
J'emploie plutôt le terme dégauchir pour les deux premières étapes (une face plane et une face plane et parallèle à la première). On parle aussi de dressage d'un plat et d'un chant. Puis trusquin pour reporter les repères et raboter jusqu'aux lignes afin d'obtenir les autres faces parallèles aux deux premières.
Reste la planche à recaler pour les abouts, ou la scie les bons jours !

Le surfaçage ca m'évoque spontanément l'industrie ou les commandes numériques. On voit pas mal de système de ce genre avec les défonceuses et fraises à surfacer. On transpose un plan défini par ailleurs à un morceau de bois qui interagit avec ce dernier.

Reste le replanissage qui est l'opération esthétique finale et dont je me passe souvent volontiers et qui doit correspondre à ce que vous appelez surfaçage, si je comprends bien !

Mon constat c'est que chaque bout de bois est unique. Il n'y a pas d'outils toujours indiqués même si les commerciaux ont tendances à utiliser des appellations faignant la spécialisation. Pour moi, le terme rabot est le générique (varlope et riflard sont des rabots, comme un trois, un quatre ou un cinq de chez untel). J'utilise souvent une combinaison de rabots : en métal un numéro 5 (le plus utilisé car on passe d'une passe généreuse à très légère en deux tours de molettes) et un numéro 7, et deux en bois (taille proche d'un numéro 4 dont le riflard, comprendre fût fin et fer très arrondi). Mon rabot à recaler est un numéro 4 de chez Casto en métal. Tel ou tel rabot ne travaillera que sur une zone très réduite (typiquement le riflard), souvent deux suffisent, parfois je les utilise tous sur une même face. En y repensant, le riflard ne doit être utilisé qu'une fois sur cinq ou dix. Il faut vraiment un bois très gauche et ne pas avoir la possibilité de réduire la longueur pour gagner sur les défauts.
J'avais lu un article qui relatait que le riflard était beaucoup plus utilisé en Europe qu'aux US ("foreplane", chez eux) car les scieries du début du siècle dernier étaient plus mécanisées outre-atlantique alors qu'ici on trouvait encore beaucoup de bûcheronnage. L'article mentionnait l'Allemagne et la France, je me demande si la Grande-Bretagne se rapprochait plutôt des US ou du vieux continent, ayant été industrialisée très tôt.

La râpe, elle m'est très occasionnelle, jusqu'à présent seulement pour mettre en forme, je ne me verrais pas l'utiliser sur ces étapes de corroyage mais pourquoi pas localement sur une bosse ou un défaut. Ca peut avoir du sens, encore faut-il avoir le réflexe (méthode : habitudes ou œillères ?). J'ai vu celles en lames de scies qui ont l'air diablement efficaces et qui, je crois, ont un "grain" différents sur chaque côté.

haeresis

Oui, c'est de ce genre de râpes dont je parle.
Pour ce qui est des termes..... c'est vrai que ce serait bien de se mettre d'accord.
En ce qui me concerne, je fais la différence entre corroyer et recaler.
C'est à dire je pars d'une buche, je la fends, et l'étape où j'en fais deux pièces, à peu près rectilignes, prêtes à êtres tracées et sciées, ça, j'appelle ça le corroyage.
Une fois que j'ai mes dimensions, là je trace, je scie, et je fais des parallélépipèdes bien rectangles... ce que j’appelle le recalage.
Mais je ne vais pas prendre le temps de recaler mes deux planches originelles, je veux juste qu'elles soient suffisamment nivelées pour me permettre de les tracer et pour être sûr d'avoir la matière dont j'aurais besoin une fois débitées.

Pour ce qui est du dégauchissage, de mon point de vue, il s'agit seulement d'enlever l'écorce et le cambium.
Mais ça... ça se fait avec un coin ou un gros ciseau, même une hache ou une plane.

Pour ce qui est du surfacage, de mon point de vue, il s'agit de surfacer... donc de travailler la surface, de lisser.

Pour moi, dans l'ordre, dégauchissage -> corroyage -> débit -> recalage -> surfaçage.
Le corroyage étant juste l'étape préliminaire au débit, nous permettant de nous assurrer qu'on a toute la matière nécéssaire et de réduire l'effort au recalage.

Le plus important reste de comprendre que niveler et lisser la pièce sont deux étapes distinctes.
Niveler 2 cm avec un rabot qui fait des copeaux de 1/10, c'est 200 passages.
Avec un riflard qui fait des copeaux d'1mm, c'est 20 passages.
Même si on rajoute 10 passages avec un N°4 derrière, ça n'en fait que 30 contre 200.
Et qu'il vaut mieux Niveler agressivement + Lisser proprement.... que chercher à lisser dès le départ.
Voilà, c'est juste ça, l'objet de mon intervention.
Aussi, ne négligez pas la râpe, je vous jure, essayez.
Les petites buches de chêne blanc qui font leurs petits caprices avec une fente qu'est jamais droite, des échardes, de l'arrachement... vous les remettez dans le droit chemin en deux minutes.

Erebor

OK je comprends le décalage quand on aborde certaines étapes on a effectivement pas les même sens derrières certains termes.
Le degauchissage comme son nom l'indique est l'étape qui vise à partir d'une planche gauche (tuilage, banane, vrillage...) et à la rendre rectiligne. C'est une étape du corroyage qui lui permet d'avoir 4 faces plane et perpendiculaires entre elles. Le débit permet de mettre à longueur (delignage pour la longueur et tronçonnage pour la largeur). Le recalage est une opération de découpe qui vise à ajuster une extrémité de la planche avec une planche à recaler et un rabot ou avec une boîte à recaler et une scie (dont j'ai oublié le nom).
Ces termes ont des définitions établies depuis longtemps vous en trouverez des plus précises que les miennes dans la littérature.
Pour ce qui est des étapes avant la production du plateau je ne maîtrise pas trop puisqu'il s'agit du domaine de la scierie je sais juste que ce que vous appelez des "planches suffisamment parallèlépipédiques et nivelées" s'appellent des "avivés" qu'on peut acheter en scierie à la place des plateaux bruts de sciage.

haeresis

Effectivement, ça fait sens pour le dégauchissage.
Quand c'est gauche, c'est que c'est pas droit.
Et donc, le corroyage ce serait l'ensemble des étapes.
Ok, merci pour les précisions.

Je disais donc, la râpe, c'est pratique pour aviver, après ou à la place du délignage, avant de tronçonner, en vue de dégauchir... en terminant par le recalage.
Voilà, comme ça c'est bien formulé.

A noter que, quand on a une rabo/dégau, la nuance entre aviver et dégauchir n'existe plus.
Mais dans un corroyage manuel, c'est intéressant de la faire.
Dégauchir une pièce qu'est pas aux dimensions, c'est se rajouter du travail pour rien.
Donc, rectification.
Un riflard, ça sert à aviver.
Un rabot ça sert à dégauchir.

Merci, me coucherai moins illettré.

Erebor

Désolé en tant que scientifique on m'a appris l'importance des termes surtout quand il est question de partage.
Pour ce qui est de degauchir un planche complète ce qui se pratique en général c'est une étape de pré-débit qui permet d'avoir les dimensions finales avec quelques cm de marge (ce dépend de la confiance de chacun). Ça permet effectivement de limiter le travail et la marge permet d'avoir une sécurité, il peut arriver des accidents en fin de passe donc pouvoir recouper le bout proprement est intéressant.
Pour la rape je vais essayer histoire de mourir moins bête. Je vais emprunter la rape shinto (lames de scie) de mon père pour voir

Chaluthier

Bonjour haeresis,

je me permets de prendre le relais pour continuer à clarifier:

Aviver, c'est enlever d'une planche ( 2 faces plus ou moins grossièrement planes ) les arêtes vives au sens de vivantes, sinueuses. Le mot exact désignant cela est la rive.
L'objectif est d'obtenir un avivé à 4 faces. La méthode manuelle implique un tracé au cordeau, puis un sciage avec la scie adaptée. Cela pouvait s'effectuer avec un outil tranchant type hache, hachereau et/ou doloire, c'est moins d'actualité de nos jours. La rape nécessite trop d'énergie car elle doit enlever toute la matière jusqu'au trait, là où la scie n'enlève que la matière de son propre trait.
La méthode mécanisée la plus courante implique un traçage (ou la visualisation d'un trait par laser ou par l'expérience) et un sciage avec la machine dont on dispose.

déligner, c'est partager, par sciage longitudinal dans sa largeur, une planche brute en plusieurs éléments à bords parallèles en général (non parallèles / en queue de billard dans certains contextes).
Là aussi, il est question de sciage.
Nota, quand on partage une planche/un avivé dans son épaisseur, le terme précis est refendre.

quand on a une dégauchisseuse, eh bien oui, on dégauchit la face (concave vers la table /hollow side down ) pour la rendre plane , puis on dresse le chant ( obtenu précédemment par avivage ou délignage )

À la main, même combat : après avoir tronçonné de longueur, puis avivé et deligné mes pièces, je vais les dégauchir, au riflard tout d'abord ( ça va plus vite à dépense d'énergie égale) puis au rabot (ou varlope suivant la dimension de la pièce) pour obtenir une surface plane et unie en enlevant les ondulations produites par le riflard.
Une fois cette face - dite de référence - obtenue, je vais pouvoir dresser un chant ou les deux ( riflard puis varlope ) et mettre d'épaisseur, toujours avec riflard puis rabot (et/ou varlope ).
Cette dernière étape s'appelle rabotage que l'on travaille avec une raboteuse ou avec des outils manuels.

D'expérience, je me permets de douter de la pertinence de l'utilisation de râpes pour ces étapes, dès lors qu'on travaille avec des planches de taille supérieure à quelques centimètres/décimètres, mais je suis prêt à changer d'avis face à une démonstration convainquante...

J'espère avoir contribué à la bonne compréhension du sujet, et que personne n'hésite à intervenir pour améliorer ce que j'aurais pu mal formuler...

Bonne journée

Jean

haeresis

Erebor
La science s'avère être emprunte de recherche.
Relater quelque base acquise relève de l'histoire des sciences, non pas de la science.
Il serait difficile de remettre en question ses schèmes sans changer de lexique.
Et difficile de prétendre à la science en clôturant les débats autour d'immuables principes, plutôt qu'en ouvrant la théorie à la donnée.

L'objet de la communication étant de comprendre l'autre..
Une sémantique reconnue de tous permet certes d'éviter les quiproquos.
Quant à l'enrichir, on ne peut l'envisager qu'en la confrontant à ceux qui ne la partagent pas.
J'entends, que, pour certains, il soit déjà bien assez hardi que d'en étudier une déjà prête à l'emploi.
En ce qui me concerne, et précisément par intérêt scientifique, je m'applique à développer la mienne.
Quoi que ce soit plus fastidieux.

Rejeter le fond par intrigue pour la forme, c'est le lot des artistes, pas celui des scientifiques.

Chaluthier
Oui, quelques décimètres de largeur suffisent à rendre la râpe inopérante.
Quant à la démonstration, libre à toi de te convaincre de ton scepticisme... mais le doute n'est pas une finalité.
L'expérience aillant pour fonction de le dissiper plutôt que de le nourrir.
Aussi, je gage que tu n'as pas de grande expérience à la râpe.
Je t'invite à t'en faire une avant de t'exprimer.
Ou après, du coup.
Mais en général, c'est plutôt avant qu'on le fait.. c'est à dire, avec expérience.

Je gage aussi que les seules pièces de plus de 30 cm de largeur sur lesquelles tu ai travaillé aient été achetées en scierie, donc déjà avivées, à minima.
Ca fait quelques années que je travaille avec du bois de forêt, je n'ai encore jamais ramené de chêne multi-centenaire chez moi sur mes petites épaules.
Les poutres et plateaux massifs qui rendraient l'usage de la râpe obsolète, sont peu courants, surtout aujourd'hui.
Pour en faire un argument contre l'usage de la râpe.... fallait vraiment avoir envie d'en trouver un, d'argument.

Essaie, tu verras si ça te plait ou pas.
Moi, ça me plait.
Et moi, j'ai la pertinence de parler avec mon expérience plutôt qu'avec mes doutes.

Chaluthier

haeresis
"Et moi, j'ai la pertinence de parler avec mon expérience plutôt qu'avec mes doutes."

Magnifique !

Mon expérience d'apprentissage dans le domaine du bois commence en 1977, pour se concrétiser professionnellement en 1983, et ce jusqu'à aujourd'hui.
Si je conserve cette capacité à douter, c'est précisément grâce à cette expérience, que beaucoup savent bien extensive...

Après, je te reconnais le droit aux affirmations péremptoires : mon usage régulier et assumé de bois massifs en troncs (abattages inclus) poutres, plots ou avivés, encore maintenant te surprendrait sûrement...

Ah, j'ai beau adorer cuisinier, je pense avoir râpé plus de bois que de carottes, céleris, betteraves, courgettes et fromages réunis...

À bon entendeur salut!

Jean

haeresis

Chaluthier
"après avoir tronçonné de longueur, puis avivé"

J'ai 4 ans de métier, en autodidacte, en amateur.
Et juste avec cette phrase je trouve une très bonne raison d'avoir confiance en moi.
L'avivage, c'est l'étape intermédiaire entre le délignage et le tronçonnage.
Il n'y a strictement aucun intérêt à aviver après tronçonnage, autant dégauchir.
En revanche, y'a plutôt intérêt d'aviver avant tronçonnage, ne serait-ce que pour le tracer.
Ca, y'a pas besoin d'un manuel et de 50 ans de métier, deux neurones et 10 secondes suffisent.

Donc, tu veux promouvoir l'extension de l'experience..
Mais tu vas me laisser m'exprimer, sans me discréditer.
Parce que c'est précisément ce que je suis en train de faire, promouvoir diverses méthodes.
Et c'est précisément ce tu m'empêches de faire.
Merci de joindre le geste à la parole, et de me laisser ouvrir à l'experience, la porte de la pluralité.

J'entends que ce soit un outil qui divise.
Le crédit, je l'obtiendrai, ou pas, mais indépendamment de ton militantisme.
Moi, je suis encore jeune, j'ai une bonne paire de bras, et n'en déplaise à ton académisme, je suis très content d'avoir une râpe.
C'est assez pratique pour préparer le tronçonnage, de mon expérience.

Chaluthier

Merci de ce retour.
J'en tiendrai compte.

Belles découvertes.

Jean

Davikaty

Merci de ce retour très instructif

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DînerChocolat

Tu peux essayer de chercher dans l’annuaire de l’Air du Bois, il y notamment :

lairdubois.fr/...liersurressorts

l'Atelier sur Ressorts

Ça peut valoir le coup de les contacter.

Davikaty
Davikaty

Merci DînerChocolat !
Je viens d envoyer un message. Merci

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Chaluthier

Bonjour Davikaty

à défaut d'être à proximité, peux-tu décrire ce qui se passe et peut-être ajouter quelques photos ?
Un premier point, si ton fer de rabot te permet de te raser les poils de l'avant bras (quelques cm2, pas plus...) , c'est un bon début...
À suivre...
Jean

Guilh63

Idem. On peut déjà essayer à distance de comprendre ce qui ne va pas.

Davikaty

Merci Chaluthier !

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