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dneis

Et tous ces outils montés de la famille des rabots

Ma folie du rabot commença avec ce lot !
Ma folie du rabot commença avec ce lot !
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Après avoir décrit le rabot, outil monté de base, il est temps de passer à tous les autres outils montés:

  • varlopes et riflard,
  • guillaumes,
  • bouvets à approfondir,
  • bouvets à joindre,
  • rabots ronds et mouchettes,
  • outils à moulure
  • ...

Il s'agit ici de décrire ces outils, donner les moyens de les reconnaître et indiquer leur utilisation.

Ce pas à pas sera compléter au fur et à mesure de mes restaurations de rabots, utilisations, des questions qui surgissent au détour des pages de l'Air du Bois, etc.

Ressources additionnelles

Le précédent épisode:

Pour tous les outils montés, allez voir aussi ces catalogues (en principe je ne les utiliserai pas car ils sont consultables en ligne):

Liste des articles

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[Varlope et Riflard] Distinction et usage

Avec le rabot, la varlope et le riflard sont les deux autres outils de base.

Le riflard, avec son fer affûté rond, permet de dégrossir le travail en enlevant de gros copeaux. Le fût plus long que celui d'un rabot lui donne l'inertie permettant de moins fatiguer. Il est toutefois moins gros que la varlope (fer plus étroit et fût légèrement plus court).

La varlope est plus fatigante car plus lourde. Toutefois un l'utilise pour dresser les surfaces bien droites. Son fer est affûté droit, les coins légèrement arrondis pour ne pas laisser de marques.

Dans les catalogues, on trouve souvent des affûtages, qui sont une paire riflard + varlope.

Notez les largeurs des fers (Goldenberg):

  • de 52mm à 60mm (!) pour la varlope;
  • de 40mm à 50mm pour le riflard.

En dehors d'un fût plus long et d'une poignée montée sur le fût, l'embouchure est en tout point identique à celle du rabot.

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[Varlope et Riflard] Collectage: masses et dimensions de quelques outils

Varlopes

Voici 3 les dimensions (mm, l x h x L) et masses (grammes) de trois varlopes.
De gauche à droite sur la première photo:

  1. Chêne vert, poignée frêne (?):
    • fer 55mm, 73 x 82 x 715,
    • 4590g, 4280cm³;
  2. Cormier, Manufrance St Etienne:
    • fer 52mm, 70 x 74 x 677,
    • 3670g, 3507cm³;
  3. Cormier, sans poignée (non présente sur les photos):
    • fer 44mm, 64 x 64 x 710,
    • 3160g, 2908cm³.

Riflards

Deux riflards en présence (à droite sur la première photo):

  1. Cormier, marque illisible sur fût:
    • fer 42mm, 60 x 72 x 580,
    • 2400g, 2505cm³;
  2. Chêne vert, poignée hêtre, Goldenberg:
    • fer 40mm, 61 x 63 x 570,
    • 2400g, 2190cm³.

Densité du fût

J'aime bien estimer la densité des bois utilisés pour les outils montés 🤔.
Voici comment procéder:

  1. peser la chose: masse m;
  2. mesurer les dimensions du fût. Calculer le volume du pavé droit circonscrit (bref, les dimensions du bloc nécessaire pour le fût): volume v;
  3. densité approximative: d=m/v. Les hypothèses sont les suivantes:
    • je suppose que le volume de la poignée comble celui de l'embouchure (c'est pratique, ça élimine ces deux volumes -positif et négatif- d'un coup),
    • le fer seul pèse entre 200g (40mm) et 250g (50mm). Le fer avec contre fer pèse entre 300g (40mm) et 400g (56mm). Soustraire cette masse de la masse totale de l'outil pour ne pas trop biaiser l'estimation de la densité du fût,
    • et voilà !

Bref, sur les exemplaire ci dessus, on trouve des densités entre 0.96 et 1 pour le chêne vert, et un petit poil moins pour le cormier (0.84, 0.94). A titre de comparaison, pour un Jackplane de 60mm en hêtre, cela donne 0.7.

Goldenberg années 70

Et pour finir, la page Varlopes et Riflard de ce catalogue Goldenberg récent, dans lequel on retrouve également masses et dimensions des outils

Ça sent la fin de l'outil monté en bois, il n'y a plus que deux largeurs pour les varlopes (51mm et 54mm) et une seule largeur de fer pour les riflards (42mm).
Les contrefers sont soit simples, soit à vis courte.
Concernant les fûts, on a le choix entre: hêtre, hêtre avec semelle en bois extra dur (azobé) et cormier.
Les outils sont légèrement plus courts que les précédents: 600mm pour les varlopes et 530mm pour les riflards.

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[Ronds et Mouchettes] Présentation

Rabots ronds et mouchettes sont des rabots dont la semelle présente une courbure dans le sens de la largeur:

  • les ronds ont une semelle "bombée";
  • les mouchettes une semelle creuse.

En fonction de la largeur du fer, le fût est plus ou moins large aussi. Il n'est donc pas tout le temps possible de tailler une embouchure par le dessus du fût comme pour le rabot. Les petits ronds et mouchettes ont dont une ouverture sur le côté.

Ces outils permettent de confectionner toute sorte de moulure composée.
L'équivalent anglais sont les hollow and round planes.

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[Ronds et Mouchettes] Géométrie de l'embouchure, contrefers

Embouchure de rabot rond large

En partant d'un rabot de base, arrondir la semelle aurait pour conséquence d'élargir la lumière aux extrémités du fer. Il est donc nécessaire d'adapter la géométrie de l'embouchure afin que la largeur de la lumière soit constante.

Embouchure de mouchette large

A l'inverse, la semelle creusée de la mouchette aurait tendance à élargir la lumière au centre du fer.

[Il se peut que l'exemple ci-dessus soit creux pour être une mouchette permettant de faire des moulures, il illustre toutefois la géométrie de l'embouchure.]

Géométrie du fer du du contrefer

Comme souvent, un des contrefer est un ancien fer de rabot. Cela est possible avec les anciens fer qui sont en acier doux avec mise rapportée et donc facilement déformables.

Notez la courbure de l'extrémité du contrefer permettant un contact avec la planche du fer uniquement vers le tranchant du fer.

Le contrefer de la mouchette ci-dessus est également "courbe" pour un parfait contact avec l'extrémité du fer.

Pour faire cela, ajustement avec marteau et enclume !

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[Bouvet de deux pièces] L'ancêtre du bouvet à approfondir

Le bouvet de deux pièces est très proche du bouvet à approfondir, à la différence qu'il a uniquement le conduit mobile et pas de réglage de la profondeur via une descente métallique (cf. article à venir sur le bouvet à approfondir).

Le bouvet de deux pièces est décrit par Roubo dans la planche 16 "Outils propres à faire les gorges et les ravalements". Il est décrit longuement sur plusieurs pages (à partir de la page 72).

Le nom bouvet de deux pièces permet de le distinguer du bouvet simple, non muni d'un conduit réglable. Le système de conduit réglable avec ses deux tiges carrées est démontable afin de pouvoir aisément changer le bouvet (et donc le profil de l'outil). Voyez les premières figures dans la partie supérieure de la planche 16. Car si chaque bouvet avait son propre conduit réglable, je vous laisse imaginer la place que cela prendrait.

On retrouve encore le bouvet de deux pièces dans le catalogue des Mines de Suède 1929, page 3, il est toutefois remplacé avantageusement par le bouvet à approfondir qui comporte, lui, un réglage de profondeur.

XXX Article à venir sur le bouvet à approfondir, j'ai quelques photos à prendre pour illustrer la bête 😉 XXX

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[Bouvet à approfondir] Caractéristiques, dimensions, prise en main

Le bouvet à approfondir est un bouvet avec:

  1. un conduit réglable, dont l'écartement avec le fût de l'outil est maintenu par deux tiges:
    • en bois à section carrée, en deux pièces (assembles par rainure et languette, ce qui est mieux),
    • en bois, filetée, avec système de réglage par écrous en bois;
    • en fer, filetée, avec écrous en laiton (modèle au Génie, assez courant);
  2. un repos, réglable également, permettant d'ajuster la profondeur désirée. Plusieurs systèmes existent:
    • métallique, descente en T (bridé par une vis transversale [cf. outil #1 ci-dessous]),
    • métallique, descente à pompe (réglage avec une vis violon sur le dessus [cf outil #2 ci-dessous]),
    • descente en bois (meilleur marché, voir ici Mines de suèdes 1929, page 4).

Dimensions caractéristiques, relevées sur mes deux exemplaires:

  • longueur fût: 220mm-235mm (#1 cormier-#2 chêne vert)
  • tiges: longueur=185mm-200mm, côté=25mm
  • poids: 1700g-1800g
  • hauteur fût, languette fer comprise: 80mm
  • hauteur fût, hors languette fer: 63mm-55mm
  • angle fer/semelle: ~52°
  • épaisseur languette fer: 3mm

Anatomie de la chose:

Ergonomie de la chose:

La moulure sous le conduit n'est pas du tout là par hasard. Voyez comme les doigts y trouvent leur place naturellement.

Notez que sur le bouvet en chêne vert, les vis de blocage du conduit sont à l'intérieur des tiges: c'est moins confortable pour la main gauche que dans le cas du bouvet en cormier pour lequel les vis sont à l'extérieur des tiges.

A venir, un peu plus de doc sur ce bouvet et utilité...

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[Guillaume] Faire une feuillure avec un...

Deux possibilités pour exécuter une feuillure avec un guillaume :

  1. guillaume guidé par une règle (fig. 1 & 2);
  2. guillaume non guidé (fig. 3, 4, 5, 6 & 7):
    • commencer avec le guillaume vertical, commencer la feuillure en retrait du trait de trusquin,
    • terminer avec le guillaume horizontal.

Dans les deux cas, trusquiner la feuillure.

Tiré de ce livre (numérisé et en ligne):

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[Guillaume] Présentation par André-Jacob ROUBO

André-Jacob Roubo présente le guillaume à la planche 17 "Outils propres a faires les Assemblages et la Maniere de s’en servir." Le texte afférent se trouve à partir de la page 75.

Je vous mets le texte, car il est fort instructif et reste -je pense- d'actualité .
Il traite notamment:

  • des dimensions courantes du guillaume;
  • de la pente du fer;
  • de la lumière;
  • du fer (forme, affûtage, dimensions/fût);
  • du coin;
  • de différents types de guillaumes.

Le guillaume eſt compoſé d’un fût , d’un fer, &. d’un coin: le fût a ordinairement quinze à ſeize pouces de longueur [406-430mm] , ſur trois pouces & demi de largeur [95mm], & un pouce ou quinze lignes d’épaiſſeur [27-34mm], par deſſous lequel & à environ neuf pouces [244mm] de ſon extrémité, eſt percée une lumiere , laquelle occupe toute ſa largeur juſqu’â environ quinze lignes de hauteur , d’après quoi elle le termine par une mortaiſe en forme de coin de quatre à cinq lignes d’épaiſſeur [9-11mm] : cette lumiere doit être d’une pente égale à celle des varlopes [§, 48° ou 50°], excepté celle du guillaume de bout, qui doit avoir ſoixante degrés; elle doit être le plus étroite poſſible par le bas , c’eſt—à—dire , qu’elle n’ait que l’épaiſſeur du fer & le paſſage du copeau; enſuite de quoi elle le termine en rond vers le commencement de la mortaiſe en forme d’entonnoir , afin que les copeaux ſortent plus aiſément. Voyez les Fig. I , 2 , 3 , 4 & 5 , leſquelles repréſentent un guillaume vû tant de face , que de plan & en coupe. On doit faire cette lumiere un peu creuſe ſur ſa largeur , afin que le fer porte bien ſur ſon extrêmité; cependant il faut éviter de la faire trop creuſe , parce qu’alors le fer releve du bout , au lieu de porter comme il paroît naturel qu’il faſſe, & que pour peu que l’on ſerre le coin , on fait fendre le guillaume. Pour ce qui eſt du coin , il n’a d’épaiſſeur que quatre à cinq lignes , qui eſt la largeur de la lumiere ; il faille le deſſus du guillaume d’environ deux pouces [54mm], & on y fait une encoche par le haut pour le retirer, ce qui eſt mieux que de frapper ſur le champ du guillaume , & le bas vient le terminer en pointe le plus bas poſſible, afin que le fer tienne mieux. (Voyez les Fig. 6 & 7).

Le fer d’un guillaume eſt fait en forme de pêle à four; il doit être bien quatre , un peu affûté ſur les rives , & déſàffleurer un tant ſoit peu le fût de chaque côté. (Fig 8 & 9).

Le guillaume cintré tant ſur le plan que ſur l’élévation , ne differe de ceux dont je viens de parler , qu’en ce qu’ils font plus courts , & que celui en plan eſt d’une forme ſemblable à celle d’une navette; c’eſt pourquoi on l’appelle guillaume à navette. Voyez les Fig. 2 , 10 , 10 & 12 , où ſont repréſentées toutes les eſpeces de guillaumes , tant de bout que cintrés.

Les bois ainſi préparés , on y fait les aſſemblages , c’eſt—â—dire , les tenons & les mortaiſes , les rainures & les joints.

[§] Pour la pente des fers d'outils montés, il faut remonter quelques pages en avant. Cf. Article pente à venir.

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[Bouvet à joindre] Typologie, détails de construction

On peut classer les bouvets à joindre en fonction du nombre de fûts:

  • bouvet à joindre en un morceau (un seul outil avec deux fers, réalisant rainure et languette, par simple retournement),
  • et bouvet à joindre en deux morceaux (un bouvet à rainure et un bouvet à languette).

Ensuite, des subtilités de fabrication concernent:

  1. les languettes du fût (généralement celle côté fer à rainure): languette en bois ou languette rapportée en fer (plus résistant);
  2. pour les bouvets à joindre en un morceau, soit le fût est relativement étroit et le coin apparent, soit le fût est un peu plus large car une baguette de renfort cache partiellement le coin.

Quelques catalogues: 1904 à 1970's




Bouvet en deux morceaux

Les bouvets à joindre sont en deux morceaux quand les planches à assembler sont d'épaisseur importante, généralement au delà de 20mm. En effet, avoir rainure et languette en un seul outil conduirait à un fût bien trop large pour être pratique.

La baguette collée en haut du fût permet d'éviter que le coin ne déforme le fût (matière des deux côtés du coin, pour équilibrer les tensions induites par le serrage du coin). Le coin est de section rectangulaire.

Ci-dessous, un exemple de bouvet en deux morceaux, cormier, marqué GR.

Noter la lumière supplémentaire à gauche du fût sur le bouvet à languette, cela permet une évacuation plus facile du copeau (par rapport à une seule lumière pour tout le fer).
Le coin du fer à rainure comporte une rainure pour bien positionner le fer, la largeur du logement du coin étant plus large que le fer.
Enfin, les coins comportent une petit encoche permettant de frapper avec le marteau/maillet pour sortir le coin.

Bouvet à joindre en un morceau, fût large

Le bouvet à joindre en un morceau rassemble les deux bouvet -à rainure et à languette- en un seul outil. La constitution en est similaire. A l'exception de la lumière du fer à languette, qui ne peut être double.

Ici aussi les coins comportent une encoche pour desserrer le fer. On comprend bien que frapper le nez ou le talon de l'outil va faire remonter un des fers et faire redescendre l'autre, ce n'est donc pas la méthode à employer pour régler les fers (contrairement au rabot).

Une vis permet de maintenir la position latérale du fer à rainure.

Bouvet à joindre en un morceau, fût étroit

Quasi identique au précédent, à l'exception du haut du fût qui ne comporte pas de baguette rapportées collées. Côté languette, le fût est élégi, et le fer également.

Ici, on peut supposer que le serrage des deux coins, de part et d'autre du fût, permet d'équilibrer en grande partie les déformation induites par chaque coin. En revanche, si le coin était de section rectangulaire, rien ne l'empêcherait de sortir sur le côté. C'est pourquoi la face d'appuis supérieure du coin dans le fût est légèrement biaise.

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[Bouvet à joindre] Prise en main, utilisation

La main droite pousse l'outil, attention à ne pas gêner l'évacuation du copeau qui sort de la lumière latérale.
La main gauche tien l'avant de l'outil et veille à la verticalité de l'outil -importante pour un bon assemblage. Elle plaque également le bouvet contre le parement en exerçant un effort horizontal.

Commencer à pousser rainure ou languette depuis le nez de la planche, et remonter progressivement vers le talon au fur et à mesure que rainure ou languette se creuse.

Enduire régulièrement les conduits du bouvet de paraffine, pour faciliter la glisse de l'outil.

Casser les arêtes de la languette et celles de la rainure au guillaume afin de faciliter l'assemblage.


J'ai trouvé très peu de choses sur l'usage du bouvet, à l'exception de

qui y consacre une page (voir ci dessous). Je projette de numériser ce livre que je trouve plein de conseils intéressants... à suivre.

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[Bouvet à joindre] Présentation par André-Jacob ROUBO

On trouve le bouvet à joindre à la planche 18 de l'Art du Menuisier.

Je réalise que je viens de publier un brouillon d'article, va falloir compléter !! A suivre...

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[Bouvet à joindre] Quand bourre le bouvet !

Ça y est, vos fers sont appairés: la largeur de la languette correspond à celle de la rainure, ce qui est à vérifier sur les outils d'occasion (et même sur les outils qui n'ont jamais servi). Si la languette obtenue est trop grasse, un coup de guillaume permettra de la réduire et ainsi de choisir l'ajustement. Si la languette est trop maigre, là rien à faire...

Ensuite, la position des fers dans le fût est telle que languette et rainure seront à la même distance du parement, évitant ainsi tout désaffleur important à l'assemblage.

Vous pensez avoir fait le plus gros du travail. Seulement, horreur, dès les premiers essais l'outil -souvent celui à languette- bourre. 😖

[Rainure] Là où ça peut coincer

En général, le copeau de l'outil à rainure n'a pas de difficulté à sortir par la lumière qui est bien dégagée. Il peut arriver que le copeaux se coince entre le fer et le coin, dans ce cas il suffit de parfaire l'ajustement entre le fer et le coin pour y remédier (voir les deux premières photos ci-dessous).

Notez le biseau à l'extrémité du coin permettant de dévier le copeau vers la droite (=extérieur).

Étude rapide et empirique de la formation du copeau

Restons un instant avec l'outil à rainure pour examiner la formation du copeau, cela permettra de comprendre comment il se coince:

  1. sur les premiers cm, le copeau s'enroule sur lui même en une spirale plate très serrée;
  2. la spirale cesse de s'enrouler, un note une courte section droite de quelques cm;
  3. puis on passe en régime de croisière avec un copeau en forme de spirale ou ressort cylindrique. Tout va bien, il est évacué sur le coté sans encombre.

[Languette] Le cœur du coincement: la lumière

L'outil à languette génère deux copeaux: celui de droite (en poussant) est proche de la sortie et ne devrait pas poser de problème d'évacuation. Celui de gauche, en revanche, est plus loin de la sortie et doit être dévié à droite sans se coincer pour sortir. Et c'est là que ça coince !

On le sent tout de suite à la poussée subitement très difficile du bouvet: la lumière s'est subitement obstruée avec le copeau qui s'y est accumulé.

[Languette] Remèdes au bourrage

Pour y remédier, il faut que la sortie du copeau de gauche soit la plus fluide possible.
Il ne faut aucun obstacle, aucun recoin où le copeau pourrait se coincer et entraîner le bourrage.

Il faut donc mettre toutes les chances de notre côté:

  1. tout d'abord éviter que le copeau ne se prenne dans la rainure du fer à languette. Pour cela, coincer une petite pièce de bois dans la rainure, affleurante avec le fer. Cette pièce ne doit pas dépasser de la semelle du bouvet;
  2. soigner la lumière: le coin doit être dans la continuité de la courbure de la lumière, sans aucun décrochement qui une fois de plus gênerait l'évacuation du copeau. Il ne doit pas non plus y avoir d'espace entre le côté gauche du coin et le fût;
  3. enfin, il se peut que raboter avec une plus grande vitesse permette, dans une certain mesure, d'éviter le bourrage. Mais cela ne fonctionnera que pour les cas non pathologiques.

⚠ ne pas chercher à agrandir la lumière en se disant que le copeau sortira mieux. J'ai une dizaine de bouvets et ceux qui ont été modifiés de la sorte par l'utilisateur ne fonctionne pas mieux. J'ai même l'impression que le remède est pire que le mal.

Ma théorie est que le copeau a ainsi plus de place pour s'enrouler sur lui-même lors de sa première phase de formation (voir ci-dessus) et il a ensuite plus de mal à sortir par la lumière.

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[Ressources] Livres sur le sujet des outils montés

Livres en français

Ouvrage plus anciens, décrivant les rabots

Emy, voir planche 3 et texte afférent:

Bouzique, voir la deuxième partie sur l'outillage:

Sans oublier l'ouvrage de sieur Roubo. Un bon point d'accès:

Livres en anglais

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Discussions

dneis  a publié le pas à pas "Et tous ces outils montés de la famille des rabots".
il y a 3 ans
dneis  a publié l'article "[Ronds et Mouchettes] Présentation".
il y a 3 ans
dneis  a publié l'article "[Ronds et Mouchettes] Géométrie de l'embouchure, contrefers".
il y a 3 ans
sylvainlefrancomtois
( Modifié )

Super boulot de recherche que tu fais là (et tes autres pas a pas )

dneis
( Modifié )

Merci sylvainlefrancomtois. J'essaie de partager mon apprentissage !

gatien
( Modifié )

sympa comme lecture! merci pour ce partage de connaissance

dneis

Merci. N'hésitez pas si vous avez des questions, cela peut m'orienter pour les futurs articles.

dneis  a publié l'article "[Bouvet de deux pièces] L'ancêtre du bouvet à approfondir".
il y a 3 ans
sey
( Modifié )

Si tu a besoin de photo de rabot de forme pour illustrer, si tu fait un article sur les RdF, hésite pas ;)

dneis
( Modifié )

C'est noté, merci.
En tout cas, je veux bien un aperçu de tes outils à main.
Tu veux pas mettre ça dans une fiche "atelier" ? 😉

dneis  a publié l'article "[Bouvet à approfondir] Caractéristiques, dimensions, prise en main".
il y a 3 ans
dneis  a publié l'article "[Guillaume] Faire une feuillure avec un...".
il y a 3 ans
dneis  a publié l'article "[Guillaume] Présentation par André-Jacob ROUBO".
il y a 3 ans
Philippe Gelard
( Modifié )

Ah magnifique explication! merci!!!

dneis
( Modifié )

Merci Philippe Gelard.
Les outils viendront au fur et à mesure des différentes questions qui émergent sur ce site, et au grès de mes envies.
Si vous avez un outil monté qui vous intrigue/questionne/passionne, demandez 😉

Palissandre
( Modifié )

Je viens juste de voir ton pas à pas excellent !!

dneis

Merci. Je l'alimente au fur et à mesure de mes utilisation/restaurations/recherches concernant ces outils montés 😉

dneis  a publié l'article "[Varlope et Riflard] Collectage: masses et dimensions de quelques outils".
il y a 3 ans
dneis  a publié l'article "[Bouvet à joindre] Typologie, détails de construction".
il y a 3 ans
dneis  a publié l'article "[Bouvet à joindre] Prise en main, utilisation".
il y a 3 ans
sylvainlefrancomtois
( Modifié )
dneis

Merci. Si tu as des suggestions ou corrections, n'hésite pas, je suis preneur.

mmahieu

Super!

dependancesbois

Top encore une fois !
Ça va m'aider dans mes choix ! 😉

dependancesbois
( Modifié )

dneis petite question sur les bouvets à approfondir, on peut visiblement changer les épaisseurs de fer , tu sais quelle est la marge de largeurs ?

dneis
( Modifié )

dependancesbois épaisseur/largeur de fer ? Je ne suis pas certain de bien cerner ta question.

Le bouvet à approfondir est généralement vendu avec un seul fer. Il est ensuite possible d'acheter un jeu de fers de 4mm à 14mm de large, de 2mm en 2mm (voir ici par exemple.

Est ce que cela répond à la question ?

sylvainlefrancomtois
( Modifié )

dneis Je pense que dependancesbois parle de largeur de rainure (fers), comme tu as dit de 4 à 14 mm de 2 en 2 mm

dependancesbois
( Modifié )

dneis sylvainlefrancomtois C'était bien ma question ! Merci pour la réponse.

dneis  a publié l'article "[Bouvet à joindre] Quand bourre le bouvet !".
il y a 3 ans
Olivier Vernhettes
( Modifié )

Merci dneis je vais étudier de près ton étude du copeaux, j'ai ce problème de bourrage avec mon bouvet à approfondir Goldenberg (avec lequel j'ai 7 fers de 3 à 14mm)

dneis

En effet, cela s'applique également au bouvet à approfondir. Tu pourras nous faire un avant/après pour montrer comment tu as résolu le problème.

Tu as eu le jeu de fers avec le bouvet ?

Olivier Vernhettes

Je vais regarder ça
Pour les fers en effet j'ai tout récupéré en même temps ici

sylvainlefrancomtois
( Modifié )

encore une fois 👍 Alors je dirais en substance qu'il faut aussi que la lumière et le coin soit parfaitement propres et lisses en plus d'un petit paraffinage à ces endroits stratégiques ! (papier verre carrossier pour nettoyer )

dneis

En effet, j'ai oublié de préciser qu'il faut que le copeau glisse, littéralement !
Je taille pour cela l'extrémité de mes coins au ciseau, cela crée une surface très propre.

dependancesbois

top ! et belles photos de copeaux !

JPM

Même si je ne comprends pas tout, je me régale!
Merci pour ce document, quel boulot!
Jean-Paul

Ardennais
( Modifié )

Super travail et beau partage, félicitations 😊

dneis

Merci 🙂

dneis  a publié l'article "[Bouvet à joindre] Présentation par André-Jacob ROUBO".
il y a 2 ans
Artanux

Je n'étais pas encore tombé sur ce pas à pas, merci dneis , c'est super intéressant!

sylvainlefrancomtois

👍

Jean Galmot

Merci pour ton taf👍

JPM

C’est une véritable thèse ton article.
PS : je ne sais pas si je suis le seul mais je ne comprends pas tout!
Grand merci
Jean-Paul

dneis  a publié l'article "[Ressources] Livres sur le sujet des outils montés".
il y a 2 ans
sylvainlefrancomtois
( Modifié )

👍 Et je suis tombé là dessus pour pleins de choses intéressantes ! vieux-outils-a...metallique.html

vieux-outils-a...t à approfondir

Bref de quoi surfer 😉

GabyLeBucheron
( Modifié )

Je déterre un peu ce pas à pas très intéressant !

Je suis en train de m'essayer à l'exécution de feuillure au guillaume.
Donc je suis tombé sur cet ouvrage qui résume en seulement 2 pages le principe.

Mais je ne comprends pas les différentes techniques. Il y a 4 façon de faire la feuillure, ou 4 étapes a) b) c) d) ?

Et qu'est-ce qu'il faut graisser dans le "NOTA" ? La semelle ?

dneis

en fait les 4 étapes a, b, c, d correspondent à une progression dans l'exercice. C'est pourquoi parfois l'outil est "utilisé" sans le fer, pour faire sentir le geste aux élèves. Mais bien entendu lors de l'exécution réelle il faut mettre le fer du guillaume.

Je dirais de graisser tout ce qui frotte: semelle et côtés.

GabyLeBucheron

Et du coup seule l'étape d) est valable une fois qu'on maitrise ?

Je ne comprends pas bien l'intérêt de la figure 5 avec la saignée en biais...

Aussi, je voudrais exécuter cette feuillure tout autour d'un cadre assemblé en onglet. Comment éviter l'arrachement en bout de feuillure quand je passe sur le bois de travers ?

Niouniou

GabyLeBucheron comme pour usiner une feuillure/platebande périphérique : tu commences par un bois de bout et tu continues dans le sens inverse horaire comme ça tu usines/rabotes là où tu as eu potentiellement l'arrachement...😉

dneis

GabyLeBucheron la figure 5 avec la passe en biais (guillaume sur une des arêtes de la semelle) est un moyen d'amorcer la chose tout en allant droit. Ce n'est pas possible d'aller bien droit si tout le fer prend un copeau et surtout avec la semelle du guillaume posé à plat. Et comme le copeau est tout petit (coin du fer) alors il y a un effort de coupe très faible.

En bois de travers, je suggérerais d'utiliser une scie pour découper le coté de la feuillure, et ensuite descendre au guillaume. Car sinon il faudrait un feuilleret qui lui comporte un grain d'orge qui vient trancher les fibres devant de fer (qui lui est en biais pour mieux soulever le copeau en travers).

GabyLeBucheron

dneis Ahhh !!...
Effectivement ça fait sens.
Et pour cette première passe, n'est-il pas conseillé de la faire en s'appuyant contre une règle ?
Ou bien finalement, si on n'est pas tout à fait sur le trait de crayon en retrait du trait de trusquin, on pourra toujours rattraper la feuillure plus tard avec les passes à l'horizontal (fig. 7) ?

Merci pour le conseil en bois de travers ! Je pense que je vais procéder comme ce schéma.
Si je marque bien le trait de trusquin sur le chant, je limite le risque d'arrachement en bout de feuillure ?
Ou faut-il que j'arrête la feuillure avant ?

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