Même si ça peut faire sourire, une approche scientifique de l’affûtage ne me parait pas inutile, surtout si les conclusions permettent d’aller plus vite et mieux.
Si un initié peut bien sûr affûter à la volée, un débutant risque fort de massacrer le fer.
Personnellement j’utilise toujours un guide pour la mise en forme du tranchant avec une plaque diamant. Ensuite pour finir et rafraîchir c’est au feeling. N’oublions pas que c’est très différent d’utiliser un rabot pour des retouches sur chantiers et raboter des planches de 2m de long et 20cm de large pour faire une porte, les besoins ne sont pas les mêmes.
Je ne connais pas grand chose à l’huile de tung mais il me semble qu’elle soit toxique, donc pour des ustensiles alimentaires faut vérifier.
L’huile de lin est alimentaire, non siccativée bien sûr. Je pense que ton mélange doit tout simplement commencer à s’oxyder, peut-être une réaction avec l’essence d’agrume ou l’oxygène.
Suite aux premiers essais je constate qu’avec des bouts de bois grossièrement équarris on n’obtient rien de correct, avec des baguettes rondes au tour à bois c’est mieux mais il faut vraiment les qualibrer au mm sinon il faut frapper comme une brute.
Je vais essayer le truc de l’Atelier malin pour faire des baguettes calibrées. Ci-dessous le résultat avec une baguette tournée un peu trop grosse.
Quand on sait faire on peut réaliser du bon travail avec n’importe quel rabot. Maintenant mes préférés sont les Stanley américains anciens, avec le « low knob » et corrugated, ils sont plus légers que les anglais et glissent mieux. Bien sûr pour s’en procurer c’est pas facile, … en même temps la patience et l’opiniâtreté sont la marque des bons ouvriers!
Je fais tout à la main depuis plus de quarante ans, le secret c’est l’affûtage et encore l’affûtage. Le coup de main aussi mais on ne peut pas tout expliquer, il faut pratiquer. Travailler avec un rabot qui n’est pas parfaitement affûté et réglé c’est une galère, alors concentre d’abord tes efforts sur l’affûtage.